Beretti sort les armes

Avant même l’annonce du confinement et le premier tour des élections municipales, Renaud Beretti avait ralenti sa campagne, sentant que «ça allait être une période compliquée, difficile et dangereuse.»
Élu dès le premier tour, il n’a pas eu de problème de succession à gérer, et a ainsi pu mettre en place une cellule de veille quotidienne avec les différents cadre de la mairie et du CCAS. La première mesure prise a été garantir la continuité du service public en faisant en sorte que le personnel soit confiné chez lui mais en garantissant un service minimum.
Le personne d’accueil de l’Hôtel de Ville est ainsi toujours présent mais ne peut pas entrer en contact avec la populations. Les habitants peuvent cependant retirer des attestations dans un kiosque placé devant l’entrée, celles-ci ayant été imprimées par milliers. Côté état-civil, le service est lui aussi maintenu en service réduit mais répondant au nécessaire : naissances décès et demandes urgentes.
Pour ce qui est de la gestion des affaires courante, elle est bien sûr au ralenti. Les maires ayant actuellement une délégation pour prendre les mesures, c’est M. Beretti qui s’en charge, répondant aux sollicitations les après-midi, après avoir fini les réunions matinales avec la cellule de crise.
Le maire ayant fait de la sécurité un des ses arguments forts, la Police Municipale est toujours mobilisée, que ce soit dans ses missions traditionnelles mais aussi pour le contrôle du confinement en lien avec la Police Nationale. C’est aussi le cas du centre de supervision urbain qui est resté actif afin de garder un œil sur la ville : avec l’éclairage public qui reste allumé, c’est la solution qui a été trouvée pour garantir la sécurité des biens des commerçants en évitant d’attirer certaines personnes mal intentionnées.
En ce qui concerne l’entretien de la ville, M. Beretti tient à ce qu’il continue lui aussi pour plusieurs raisons : les plantations doivent être assurées afin de ne pas les gâcher et la tonte doit être faite afin d’éviter que la pelouse ne se transforme en «forêt vierge». De plus, prenant l’exemple de l’hippodrome, le maire indique que les système de drainage doit être entretenu, tout ceci entrant dans l’entretien a minima de la ville. 
Les services sociaux sont eux aussi toujours actifs
Le CCAS répond entre autre à des questions de prise en charge sociale mais fait aussi le lien avec les associations caritatives. La Banque Alimentaire de Savoie ayant dû cesser ses activités, ce sont les agents et bénévoles du CCAS qui se sont mobilisés en allant chercher des produits alimentaires auprès des grandes surfaces et en préparant des colis pour les amer aux personnes en difficulté. Les services ont ainsi recensé une centaine de personnes qui sont appelées au moins trois fois par semaines. Ce registre, qui est habituellement utilisé en cas de canicule ou de plan grand froid, permet de vérifier si ces personnes ont des besoins particuliers de courses ou de soins.
Des liens digitaux ont été mis en place dans les deux EHPAD de la ville avec des tablettes et des connexions pour permettre aux résidents d’échanger avec leurs proches malgré l’interdiction des visites.
Enfin, un accueil téléphonique avec un numéro unique dédié au Covid-19 a été mis en place (0800 703 307) par lequel six fonctionnaires prennent les questions des citoyens et y apportent des réponses tout de suite s’ils le peuvent ou en différé. Une adresse électronique dédiée a aussi été mise en place, répondant au même objectif : coronavirus@aixlesbains.fr.
Afin de garder les enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise, l’école du centre a été rouvert pour accueil les enfants de la maternelle au collège, sans distinction entre public et privé. Des enseignants se chargent de donner des cours et le personnel municipal s’occupe de l’extrascolaire en essayant de faire respecter les gestes barrières autant que possible. Ce dispositif sera maintenu pendant les vacances scolaires et ouvert aux enfants dépendant des autres écoles du bassin. Il est d’ailleurs à noter que Florian Braissand, chef au restaurant L’Estrade, s’est proposé bénévolement pour préparer les repas de l’école du centre, s’ajoutant à une chaine de solidarité mise en place avec les fournisseurs locaux.

Les mesures spécifiques au nouveau coronavirus
La mesure la plus emblématique de la mairie a été l’arrêté interdisant l’accès à l’ensemble des espaces publics (lac, Bois Vidal, Forêt de Corsuet, Parc de Verdure), dont l’annonce est arrivée deux heures avant un arrêté préfectoral plus généraliste mais allant dans le même sens.
Un partenariat a été mis en place entre la ville, l’hôpital et les médecins de ville afin de transférer la maison médicale dans le bâtiment des Anciens Thermes. Conçu de manière à ce que les patients ne se croisent pas, il est là pour inciter les personnes qui en ont besoin à consulter un médecin. En effet, comme indiqué par les responsables du centre hospitalier, beaucoup d’individus n’osent plus consulter, de peur d’engorger les services médicaux ou de se faire infecter. Uniquement sur rendez-vous, les consultations se font d’abord par téléphone puis en personne si le besoin se fait ressentir.
En plus de fournir 1000 masques en tissus aux agents communaux, Renaud Beretti souhaite mettre en place ce qu’il appelle une «manufacture aixoise». Celle-ci aura pour premier objectif de fabriquer des visières pour protéger les commerçants et les services mais aussi de lancer la fabrication de masques homologués. Il espère réussir à convaincre des entreprises aixoises de se reconvertir dans la fabrication de ces masques, suivant l’exemple de la Manufacture de Haute Maroquinerie qui est en train de concevoir un prototype pour pouvoir lancer une fabrication en son sein. Considérant que n’étant pas des matières périssables, il est possible de les stocker, il reconnait que deux questions se posent désormais : comment distribuer les protections sans provoquer de regroupement et comment trouver une capacité de production locale dans les normes.