Cahiers de doléances : pour dire les choses !

Lecture 3 minute(s)

«Les habitants se permetront d’observer à leur Souverain que s’il est forcé par l’état actuel de ses finances d’exiger de ses sujets une taxe plus considérable, il doit porter cette augmentation sur les gros bénéficiers et les moines rentés qui vivent dans l’opulence et la somptuosité, tandis que tant de chefs de familles respectables se couchent souvent sans savoir par quel moyen ils pourront, le lendemain, se procurer des vivres pour eux et  leurs enfants.».
Ce texte, c’est l’une des «doléances» recueillies sur les cahiers du même nom ouverts en, France en 1789. Quelque 230 années plus tard, il pourrait quasiment être reproduit dans les nouveaux «Cahiers de doléances et de propositions» ouverts en ce moment. 
«Un cahier de doléances est un registre dans lequel les assemblées chargées d'élire les députés aux États généraux notaient vœux et doléances», explique le site Wikipedia. «Cet usage remonte au XIVe siècle. Les cahiers de doléances les plus notoires restent ceux de 1789».
Depuis le début du mois de décembre, à l’initiative des maires ruraux de France et dans la continuité du mouvement des Gilets jaunes, chaque mairie recueille les messages des citoyens qui veulent faire remonter au plus haut niveau de l’Etat leurs revendications, leurs angoisses ou, simplement, leurs positions quant à la façon dont est gouverné le pays. Dans certaines mairies, de nombreuses propositions ont déjà été recueillies. 
L'objectif est de tenter d'ouvrir le dialogue entre une partie de la population et l'État. Toutes les doléances et propositions reçues devraient être ensuite compilées et transmises au gouvernement, pour alimenter le grand débat national qui devrait se poursuivre jusqu’en avril prochain.
Les «doléances», elles peuvent être de tous ordres. La hausse des salaires ou des retraites, la baisse des cotisations, le rétablissement de l’ISF, la démocratie, etc. 
Mais aussi les problèmes d’isolement rural, la désertification médicale ou les questions qui touchent à l’environnement. La palette est très large… 
A Rumilly comme dans la plupart des mairies, un «Cahier de doléances et de propositions» a été ouvert et les services concernés ont reçu des consignes pour accueillir les intervenants. 
Plusieurs possibilités sont offertes à celles et ceux qui désirent apporter leur contribution à la concertation nationale. 
Le courrier, naturellement, adressé directement en mairie. Ou le courriel, par l’intermédiaire de la boite de dialogue «Ecrire à la mairie» du site www.mairie-rumilly74.fr. 
Ou directement à l’accueil de l’Hôtel de Ville où les hôtesses sont prêtes à collecter les documents de doléances, ou à mettre à disposition papier et stylos pour les rédiger sur place.
La semaine dernière, on ne comptait que quelques participations, la plupart émanant d’associations ou d’organismes professionnels. En début de cette semaine, le dossier semblait s’étoffer…
«Pour le moment, nous n’avons pas encore de consignes quant à la transmission des doléances», explique le maire Pierre Béchet. Sans doute transiteront-elles, après compilation, par l’intermédiaire de la Préfecture ou des parlementaires.
Pour en savoir plus : https://www.gouvernement.fr/le-grand-debat-national 
 

Publicité
Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil