«Ce n’est pas admissible !»
C’était, évidemment, à prévoir ! L’annonce de la fermeture du guichet de la gare SNCF de Rumilly a provoqué nombre de réactions tant des citoyens «lambda» que des élus, toutes tendances confondues.
Des réactions d’autant plus énergiques que la fin du guichet, remplacé par des bornes automatiques, se doublerait, sans l’intervention des collectivités locales, d’un abandon pur et simple des bâtiments actuels. En fait, le risque existe d’une disparition totale du service en gare. Et cela dans un contexte qui ne manque pas d’inquiéter puisque la réforme engagée pour 2020 prévoit la création d’une nouvelle société par actions dans laquelle certains voient une ouverture vers la privatisation.
«Je trouve totalement inadmissible que la SNCF, aujourd’hui service public, envisage la fermeture du guichet et des locaux de la gare de Rumilly», s’indigne Jacques Morisot, élu de la liste d’opposition municipale «Rumilly, une ambition nouvelle» et vice-président de la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie.
Alors que 620 000 passagers la fréquentent chaque année. «Et cela alors que les objectifs de développement des mobilités sur le secteur prévoient, à terme, quelque 300 000 usagers du train supplémentaires. Pour limiter le nombre de voitures individuelles dans les déplacements locaux».
Pour l’élu rumillien, le maintien des guichets «physiques» répond à une logique de proximité. «Certes, de plus en plus d’usagers achètent leurs billets de train sur internet. Mais la fracture numérique existe et les gens ont besoin de se renseigner directement. C’est une évidence, une nécessité qui se justifie même d’un point de vue commercial».
Maintenir le contact
La logique des décisions de la SNCF «nous mène droit dans le mur». Pour Jacques Morisot, il est effectivement indispensable, comme l’a annoncé le maire de Rumilly, de provoquer une rencontre des élus locaux (municipalité et intercommunalité) avec les représentants de la SNCF. Car, même si la suppression du service à la gare de Rumilly est inadmissible, il est nécessaire de chercher des solutions et «cela n’empêche pas de maintenir les contacts».
Et d’innover. L’élu rumillien (et futur candidat aux municipales de 2020 !) verrait d’un bon œil l’installation d’autres services publics aux côtés de la SNCF en gare de Rumilly.
En tout cas, cela passe par une large information et concertation à la fois des élus et de la population. Et Jacques Morisot, au sein de l’association AERA, Agir ensemble pour Rumilly et l’Albanais, (présidée par Guillaume Carat) entend bien chercher comment mobiliser la population sur ce sujet.
Avec l’espoir, peut-être, de faire plier la SNCF. Ou au moins, atténuer les effets d’une décision qui pénaliserait l’ensemble des habitants de l’Albanais.