Cérémonie de prise de commandement du 27ème Bataillon des Chasseurs Alpins à Annecy

Ce Vendredi 27 août, sur le Pâquier, le colonel Vincent Minguet a pris le commandement du 27ème BCA, lors d’une cérémonie réunissant 550 soldats tout vêtus de blanc (tenue traditionnelle des chasseurs alpins) et quelques dizaines d’invités (élus, militaires et anciens combattants) sous le regard de nombreux spectateurs. Ce grenoblois d’origine, ancien chef des opérations à la caserne Tom Morel (Cran-Gevrier) et récemment aide de camp du président de la République, succède au colonel Ivan Morel, actuellement engagé au Mali avec une partie du bataillon, dans le cadre de l’opération Barkhane.

La cérémonie, ouverte au public, était présidée par le général Paul Sanzey, commandant de la 27ème BIM (Brigade d’Infanterie de Montagne) en présence du préfet de Haute-Savoie, du maire d’Annecy, du président du département de la Haute-Savoie, d’élus et parlementaires, des amicales et associations patriotiques locales.

La passation ne pouvant avoir lieu, la cérémonie du 11 novembre sera l’occasion de célébrer le retour du Colonel Ivan Morel et de ses centaines de soldats.

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Moments forts
de la cérémonie

La musique de la fanfare du 27ème Bataillon des Chasseurs Alpins, unique fanfare des bataillons de chasseurs et mondialement connue, a rythmé l’ensemble du déroulé de la cérémonie.

Dans un premier temps, les fanions du 27ème BCA ont reçu les honneurs du chef de corps par suppléance accompagné des anciens chefs de corps du bataillon.

Le bataillon a ensuite été présenté au général Sanzey ainsi qu’aux autorités. Trois militaires ont été décorés : l’adjudant-chef Vincent s’est vu conférer la médaille militaire. Le Capitaine Paul Henry et le Caporal Pierre ont été décorés de la croix de la valeur militaire  pour leurs actions durant l’opération Barkhane au Mali.

Le général Sanzey a rendu hommage au colonel Ivan Morel pour sa bravoure, sa générosité, son professionnalisme et sa détermination. Durant ses deux années de commandement, il a dépassé de façon exemplaire les objectifs qu’il s’était fixés. 

«Cette cérémonie, à laquelle le colonel Ivan Morel ne peut assister, rassemble l’ensemble de la famille du 27. Physiquement tout d’abord, mais aussi par le cœur puisque de vos unités déployées au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en République Centre Africaine, les pensées convergent en ce moment vers le Pâquier d’Annecy pour un moment intense et singulier. Je veux parler de la transmission formelle du commandement entre deux colonels, deux frères d’armes et amis, désignés à deux ans d’écart par le président de la République.  A votre tête, le colonel Vincent Minguet retrouve le 27 et reprend dès aujourd’hui le flambeau. Parfaitement préparé par son parcours, il sera dans un instant le chef de corps. Ma confiance lui est acquise, pour vous conduire, toujours à l’affût, vers l’excellence humaine et opérationnelle.»

La cérémonie s’est clôturée par un rassemblement des troupes au centre du Pâquier pour former «le carré des chasseurs»  (formation traditionnelle et emblématique du bataillon, uniquement effectuée chez les chasseurs alpins) devant leur nouveau chef de corps qui les a salués. Un défilé a ensuite eu lieu le long de l’avenue d’Albigny.

Retour aux sources
pour le Colonel
Vincent Minguet

«Je ressens beaucoup de fierté, beaucoup d’émotions. Je connais très bien ce bataillon, j’étais jeune lieutenant à 20 ans puis capitaine, chef des opérations, je suis donc ému d’être de l’autre côté de la troupe et d’être entouré par cette population savoyarde qui est ma famille. Je suis très fier de commander un bataillon dans un département où j’ai grandi, où j’ai vécu. J’ai forcément des liens particuliers avec cette population, ce territoire, avec cette montagne que j’adore, pour laquelle je vis et par laquelle je vis».

Concernant le fait que cet évènement soit ouvert au public, fait rare dans le milieu militaire, le colonel apporte un éclairage personnel :

«A Annecy, il y a cette particularité, cette histoire commune, je dirais presque une histoire d’amour entre les gens et nous, et les histoires d’amour, ça se cultive. Il faut des rendez-vous et ici il y en a un tous les deux ans, rendez-vous que l’on ne doit pas manquer. Il y a des valeurs que l’on partage, des valeurs républicaines. La paix, la liberté, la défense de la nature, la défense de la dignité de l’homme. Et tout ceci, ça se partage.»

Cette prise de commandement représente pour lui une transmission. Depuis 150 ans que le bataillon a été créé, tous les deux ans, un chef de corps s’en va et un autre lui succède.

Les principales missions du colonel Vincent Minguet seront de poursuivre le travail du colonel Morel. D’un point de vue opérationnel, des objectifs sont déjà annoncés. Une compagnie s’apprête à partir à Mayotte dans le cadre de forces engagées contre la pandémie Covid, avec également pour mission de contrôler l’immigration sur ce territoire. D’autres rendez-vous opérationnels sont prévus dans les années à venir, notamment en 2023.

Retrouvailles
à la caserne Tom Morel

A l’issue du défilé, les militaires et invités se sont retrouvés à la caserne Tom Morel où le colonel Vincent Minguet, accompagné du préfet et du général Sanzey ont déposé une gerbe au monument aux morts.

Le colonel Vincent Minguet a ensuite lu la lettre que le colonel Morel lui avait adressée la veille. Il a poursuivi son discours en exprimant toute sa gratitude à son égard puis en évoquant leurs jeunes années communes, au bataillon : les courses en montagne, les entraînements pendant les patrouilles alpines dans des conditions extrêmes, les missions, les opérations extérieures mais également leur profonde amitié.

«Son absence aujourd’hui nous pèse mais c’est ainsi car la mission est sacrée. Sa présence, en revanche, dans nos cœurs est grande»

Ses derniers mots ont été adressés aux plus de 1200 soldats du bataillon.

«A vous les femmes et les hommes du 27. Se rassembler ici comme sur l’opération. Et je n’oublie pas nos trois blessés, nos trois frères d’armes blessés durant l’attaque de Gossi, le 21 juin dernier. A nous de poursuivre la trace laissée dans l’histoire. C’est le devoir du soldat, bras armés de la nation que vous représentez ici, d’affronter ceux qui veulent la défendre. Je sais qu’on pourra compter sur vous pour poursuivre ensemble ce combat au nom de nos valeurs, animés par l’esprit de corps d’équipe qui vous caractérise. Avec cette belle devise chevillée au corps «Vivre libre ou mourir», continuons à nous battre avec courage pour la France, par la montagne, plus haut, toujours plus haut.»

La grande famille du bataillon (à Annecy depuis 1932) fêtera ses 100 ans l’année prochaine auprès des Annéciens et les Haut-Savoyards, chers à son cœur.

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