C’est beau, une ville…

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Moi, ce que j’aime à Noël, c’est l’ambiance ! Les lumières multicolores des villes. Les marchés où l’on n’achète rien mais qui sentent bon les épices. Les vitrines décorées. Et même les faux Pères Noël. C’est dire que j’ai dû garder, malgré tout, une âme d’enfant.
Et je dois bien dire que je ne suis pas déçue, en ce moment. Surtout à Rumilly où ils ont mis le paquet cette année. Je ne sais pas qui est l’organisateur de ce bazar, mais il a plutôt réussi son coup. Enfin, ils ont, parce que ce n’est sûrement pas une personne seule. Entre la patinoire qui fait le bonheur de mes gamins et même de mon mari (moi, bof !), le petit train (quand il n’est pas en panne !) et la «Rumill’Yette», j’ai vraiment passé de bons moments. Et comme ce n’est pas souvent que je dis du bien de quelque chose, je le redis : c’est bien !
Du coup, comme j’avais quand même du temps devant moi quand ils étaient tous sur la glace (il y avait même les cousins !), je me suis promenée dans la ville. Une chose que je ne fais jamais, trop occupée à faire les courses ou chercher une place de stationnement. Et je me suis payé un bon coup de nostalgie. Parce que j’ai voulu retrouver des coins de mon enfance, des petits bouts de la ville où je passais avec mes copines. Il n’y a pas si longtemps… 
Et bien, je n’ai pas retrouvé grand-chose. Et – curieusement, c’était quelque chose qui ne m’avait pas vraiment frappée jusqu’à maintenant – j’ai réalisé que, en l’espace de quelques dizaines d’années (je vous laisse en estimer le nombre, vu mon âge !), la ville avait perdu la plus grande partie de son patrimoine immobilier ancien.
Je n’ai rien d’une historienne, mais je m’intéresse. Et puis, j’ai vécu en vrai une partie des disparitions que je ne peux pas toutes nommer. Il y a les maisons que j’ai vu tomber : entre autres, la Manufacture des Tabacs dont ce qui subsiste ne rappelle que très vaguement les bâtiments d’origine, le café des «Quatre colonnes» sur la Place d’Armes, et récemment la maison ancienne de la rue Charles de Gaulle (là où on a réalisé le jardin public). 
Pour me rappeler celles d’avant, j’ai consulté des livres. Et j’en ai trouvé des démolitions. Toujours entre autres, les anciennes casernes, l’hôtel du Cheval Blanc, les maisons de la rue de l’Annexion (le long du Chéran), le Château de la Salle, l’ancienne école normale, etc. 
Je sais bien qu’une ville ne peut pas rester immobile et que la modernité impose des sacrifices. Mais aujourd’hui, je cherche des traces du passé rumillien. Et pour moi, il ne suffit pas de poser une plaque pour dire que «Ici s’élevait tel ou tel monument…». Il faut tout faire pour conserver ce qui nous est cher, ce qui a fait la ville au fil des siècles (Ouah ! Je parle bien, non ?).
Aujourd’hui, il parait, si j’ai bien lu les documents officiels (enfin, je crois), qu’on veut, à Rumilly, «reconstruire la ville sur elle-même». Je n’ai peut-être pas inventé l’eau chaude, mais pour moi, ça veut dire démolir pour construire du neuf, du moderne. C’est-à-dire continuer à priver la ville de son âme… Comme ça, nos enfants ne s’encombreront pas l’esprit de ce passé…
Bon ! J’avais envie de le dire. C’est fait !
Une chose encore, j’allais oublier : Joyeux Noël !
 

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr

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