Christian Heison fait sa rentrée

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Alors que son début de mandat s’est déroulé d’une manière assez inhabituelle au vu de la situation sanitaire, Christian Heison a tout de même pu s’installer dans son nouveau bureau de la mairie de Rumilly. Au bout de deux mois, il a accepté de faire un premier bilan sur son installation et les perspectives qu’il souhaite offrir aux rumilliens. 

Est-ce que vous pouvez me faire un état des lieux sur la manière dont vous avez trouvé la mairie de Rumilly quand vous êtes arrivé ?
J'ai trouvé la mairie de Rumilly en bonne forme et en bon état de fonctionnement. C'était aussi  un moment un peu particulier à titre personnel, parce que ce n'était pas vraiment un profil de carrière, je suis pas né pour être maire de Rumilly. 
Mais j'ai trouvé en tout cas au niveau des services des gens qui sont extrêmement professionnels et qui sont des fonctionnaires au sens premier du terme de l'engagement. Il sont emplis de leur mission, et de leurs responsabilités. J'ai compris qu'ils avaient envie de gérer la transition dans les meilleures conditions pour le bon fonctionnement de la mairie et pour l'intérêt général, mais surtout au service des habitants.
Très sincèrement, on a mis une petite semaine pour régler les problèmes de logistique du quotidien et de l'organisation et dès la deuxième semaine on était déjà dans les sujets, dans les dossiers, dans les arbitrages politiques. Donc on a été très rapidement opérationnels. Comme j'ai parfaitement trouvé ma place au bout de quelques jours à la mairie, j'en ai profité pour aider mes adjoints, parce qu’heureusement, je suis pas tout seul.
J'ai visité l'ensemble des services très rapidement et on a commencé à mettre en place cette vision d'organisation de projet politique et de manière de fonctionner, qui était celui que les rumilliens attendaient et pour lequel ils ont voté.
Durant l’été, on s’est tous apprivoisés mutuellement et aujourd'hui les commissions sont en train de réaliser les premières mises en route. On peut considérer effectivement que le système est opérationnel pour à la fois répondre aux question d'urgence, aux question du quotidien et puis progressivement mettre en place la politique pour laquelle on a été élus.

Est-ce que vous avez trouvé un décalage avec une mairie comme Moye qui est beaucoup plus petite que Rumilly ?
Je vais peut-être vous surprendre, mais les fondamentaux de fonctionnement d'une mairie sont les mêmes.
La manière et les moyens de répondre changent mais les habitants attendent un service public qui fonctionne, à avoir une réaction lorsqu'ils interrogent le maire.
Je n’ai pas eu, depuis presque deux mois, de dossier qui m’a laissé penser que c’était trop compliqué.
Ce que j'ai par contre trouvé, ce sont des équipes extrêmement compétentes, disponibles, pour régler ces sujets là. Alors que dans une commune rurale, on a des équipes performantes mais on est obligés de mettre beaucoup plus profondément les mains dans le cambouis du quotidien des dossiers. C'est finalement un excellent apprentissage lorsqu'on arrive à ce niveau de mairie parce qu'on sait comment les dossiers, sur le fond, s'organisent, se montent. On sait comment ça fonctionne donc on peut rester sur le positionnement de l’arbitrage et de l’orientation. Les services sont là sur une aide à décision et ils sont extrêmement compétents. Donc oui, que du bonheur pour ces deux premiers mois.

Un pilier de votre campagne était le lien entre commune et intercommunalité. Comment faites-vous pour améliorer les relations entre les deux entités ?
Elle est inévitablement facilitée par le fait que le maire de Rumilly soit président de l’intercommunalité. La vision qu'on avait évoquée et qu'on a effectivement mis en place, c'est la vision de la mutualisation. La mutualisation va être un sujet permanent de réflexion de travail des commissions, qu'elles soient à la mairie ou qu'elles soient à l’intercommunalité.
En termes d'organisation où on va sans doute réfléchir à un premier poste commun, au niveau de la direction et de l’intercommunalité, qui pourrait être un directeur de la communication qui nous manque aujourd'hui et qui serait directeur de cabinet à Rumilly.
Mais on ne fera pas de la mutualisation pour dire qu'on a fait de la mutualisation, l'objectif n'est pas là. L'objectif est de pouvoir le faire de manière exhaustive et pouvoir ouvrir des chantiers sur les thématiques à intérêt, que ce soit en termes d’efficacité, de soutien à la population, d’efficience ou financier. 

Est-ce qu'il n'y a pas un risque d'encore plus enlever de compétences à la mairie au profit de l'intercommunalité ?
Il faudra forcément éclaircir la vision de ce que font les communes et de ce que fait l'intercommunalité. Certains, dont je faisais peut-être partie il y a encore quelques années, pensaient qu'il fallait, sur un territoire, deux institutions ou deux visions politiques. D’abord, la commune. La fusion de communes n'est pas forcément un tabou mais en tout cas la notion de la commune et du référent communal me semblent extrêmement important. Et je pensais aussi peut-être que l'intercommunalité devait avoir une vision et une présence politique. J'ai un peu évolué sur ce sujet là, et je me dis, sur un territoire commun, qu’il est difficile d'avoir des instances politiques. C'est effectivement très compliqué, d'ailleurs ça nous a sans doute amenés à avoir les difficultés qu'on a connues localement. On ne peut pas avoir deux vision politiques sur un même sujet, sur un même territoire.
L'habitant il viendra toujours voir son maire avant d'aller voir le président de l’intercommunalité. C'est le maire le premier intervenant, même si c'est pour de l'aménagement du territoire ou des choses qui dépendent de l'interco, on va d'abord voir le maire parce qu'il va peut-être nous aider à franchir le pas de l'intercommunalité et savoir comment ça fonctionne.
C’est-à-dire que, pour l’habitant, il y a un premier front de correspondance, c'est la mairie. Ensuite, où ça se fait, comment ça se fait, bien, mal, c'est une affaire d'élus entre eux. 
Dans les mois qu'on vient de passer, qui ont été extrêmement difficiles pour tout le monde, on a vu combien les maires, les élus de proximités, les conseillers municipaux sont devenus extrêmement importants. 
Quand le président de la république a appuyé sur le bouton, il ne l'a pas fait auprès des présidents d'intercommunalités ou d’agglomérations ou de métropoles. Il a appuyé sur le bouton des communes, pour être au plus proche des habitants et avoir ce relationnel direct.
Donc la mairie, reste le premier niveau effectivement de responsabilité et d'échange, l'intercommunalité est là comme une structure extrêmement forte, extrêmement solidaire, collée sur un projet de territoire avec des services forts et puissants mais ça reste des services.

Votre mode de décision semble déjà différent de celui de votre prédécesseur. Pour certaines choses considérées un peu plus urgentes, est-ce vous vous allez essayer d’éviter le côté administratif, essayer d'être rapide et efficace ?
Il y a des actions qu'on peut faire extrêmement rapidement, qui n'ont pas d'impact politique à très long terme et qui sont réversibles si on a à les aménager.
Et puis on est en début de mandat, on a travaillé deux ans sur ce projet. Donc il y a quelques idées qui n’ont pas besoins d’être remises sur la table pour être travaillées, il y a des réponses qui peuvent être immédiates. 
J'envoie simplement un message un peu à toute l'équipe, on a même pris l'habitude d'élargir aux 33 conseillers municipaux sur les sujets d'importance, et on attend des réponses très rapides. Ça, ça se fait dans la journée. 
On s'est mis en ordre de marche pour avoir cette capacité de réaction. Il y a des gros projets comme la rue Montpelaz et la rue des Tours qu’on ne peut pas régler en une journée. 
Mais des places de parking, des problématiques de travaux qui embêtaient un petit peu des clubs sportifs, on peut
Avec le Directeur Général des Services (DGS) et les adjoints, on se voit toutes les semaines pour évacuer tous ces petits sujets qui sont des petits sujets mais qui embêtent tout le monde. 

Justement, rue Montpelaz et rue des Tours, qu'est-ce que vous en faites ?
On va en faire quelque chose. On est effectivement convaincus qu'il faut avancer et nous travaillons déjà sur le projet qui a été proposé.
On a rencontré celui qui a remporté le concours et il y a des propositions d’aménagement qui sont sur la table, il y a des choses sur lesquelles ont a porté des interrogations fortes.
On a une marge de manœuvre largement suffisante pour quo'n puisse revenir sur certains points de ces aménagements. 
Il y a des choses qui peuvent peut-être disparaitre, qu'on est en train de regarder.
On parle aussi d'éco-quartier des Tours, ça nous parait intéressant. 

Vous laissez quelle place à la minorité qui s'est toujours opposée à ce projet ?
On lui laisse toute la place. Parce que ce projet là, va passer en commission. La minorité y est représentée dans le cadre de la proportionnalité. Et puis il y a peut-être d'autres interrogations qui vont venir, ou peut être que la commission va dire non. Donc c'est cet échange là qui va se faire courant septembre à l'intérieur des commissions pour que fin septembre début octobre on puisse présenter quelque chose qui a été enrichi par l'exécutif parce que le portage politique de la vision, c'est bien l’exécutif. 
Mais j'ai compris que les minorités, l'une et l'autre, étaient très attentives à la manière dont on va concerter ce projet là. Et nous aussi. Donc ça tombe bien.

On est en pleine saison de rentrée scolaire, comment est-ce que vous mettez tout ça en place ?
On peut comprendre que les directives nationales soient arrivées un peu tard. Mais quelle décision doit-on prendre dans une semaine ou dans quinze jours ? Aujourd'hui on est dans une application d’urgence.
Heureusement on a commencé à travailler, avec l'éducation nationale, qui connait. Qui ne connait pas mieux le cadre de sa classe, si ce n'est la personne qui va évoluer là pendant une année ? Qui ne connait pas mieux les méthodes dans tout ce qu'on a dit, les distanciations, le port du masque ? Le responsable de la classe.
Finalement, les directives sont venues à peu près conforter ce qu’on avait imaginé ensemble. C’est Manon Boukili qui est en charge de ce travail là.

Jean Castex a dit qu'il voulait éviter que les grands-parents viennent chercher les enfants à l'école et que pour ça il fallait qu’elles étendent les activités périscolaires. Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
Pour l'instant l'organisation périscolaire, on n'est pas sur ce schéma là. Il faut qu'on teste et qu'on voie si les parents arrivent à s'organiser de cette manière là.
Effectivement c'est toujours plus facile d'organiser les choses en demandant aux autres de prendre en charge. Mais on a déjà mis en place des budgets extrêmement importants pour organiser au mieux la sécurité covid pour être aux côtés des entreprises, pour êtres aux côtés de l'école, pour être aux côtés des associations. Donc on est un peu aux côtés de tout le monde.

Au niveau événementiel, vous avez dû annuler plusieurs annulations. Comment avez-vous géré ça avec les partenaires ?
C'est toujours un peu désespérant de signer des arrêtés d'interdiction de manifestation et d’événement. Et ça l'est encore plus pour nous parce qu'on arrive avec une équipe nouvelle où aimerait être au  contact de la population dans un environnement plutôt chaleureux et festif où on sait qu'on peut faire passer beaucoup de messages.
On a beaucoup discuté pendant l’été avec le CAE, l’office de tourisme, le comité des fêtes… Finalement il en est ressorti que même des exposants se posaient des questions sur leur venue. Et on ne voulait pas organiser quelque chose pour que personne ne vienne. Donc d’un commun accord avec les partenaires, on en est arrivés à appliquer ces annulations.
Aujourd’hui, la vraie question qui se pose, c’est quelle est la première vraie manifestation d’ampleur qu’on va pouvoir organiser ? On se dit que ce sera la Rumill’yette. 
 

Est-ce que ce qui a été fait au niveau économique est suffisant pour aider le commerce local ou vous comptez aller plus loin ?
Il  faut rappeler que la compétence économique reste du domaine de la communauté de communes. Seul le commerce était resté compétence de la ville, et on espère pouvoir le transférer à l’intercommunalité au 1er janvier 2021.
Mais il restera quoi qu'il en soit une compétence qui ne peut pas être délégué et il ne faut surtout pas qu'elle le soit, c'est la mise à disposition de l'espace public auprès de l'économie. Et ça, c'est important. Les terrasses, les choses qui avaient été mises en place pour déborder un peu des terrasses, pour aller sur des parkings de stationnement etc. 
On en a encore autorisé récemment et on va continuer à en le faire d'ici la fin de l'année pour les fêtes. Si la Grenette demain, en dehors des phases de marché, peut être occupée par tous les gens qui veulent venir vendre ou surtout les commerces locaux qui veulent investir cet espace là, on y est extrêmement favorables.
On pense peut-être à des aides sociales sur le modèle de ce qu’a fait le Département. Alors c'est très désagréable pour tous ceux qui la touchent parce que c'est pas le but de leur métier. Le but de leur métier c'est juste de vivre de leur passion. Mais ça ne me semble pas une ineptie. On a abandonné un petit peu l'idée de faire venir des commerces. On va d'abord essayer de maintenir ceux qu'on a.
 

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