Christian Heison, maire de Rumilly et Président de l’intercommunalité

L’installation du Conseil Communautaire de Rumilly Terre de Savoie, s’est tenue ce mercredi 15 avril dans les anciens tabacs, dans le respect des consignes sanitaires. Comme c’est la coutume, c’est le président sortant, Pierre Blanc qui a ouvert la séance. Le doyen de l’assemblée, Jean-Pierre Lacombe a procédé à l’élection du président de l’intercommunalité.
Pour éviter les contacts, c’est l’urne de votre qui s’est déplacée jusqu’aux électeurs, au nombre de 41, deux absents ont laissé procuration.

Intervention de Philippe Hector
Préalablement à l’appel à candidature pour le poste de président, Philippe Hector levait la main pour prendre la parole.  « En premier lieu je serai fidèle à mes engagements, n’étant pas Maire de Rumilly, je ne me présente pas à la présidence de l’intercommunalité. Ceci étant, je suis très inquiet » a-t-il annoncé, avant d’énumérer toutes les fonctions que cumule Christian Heison. « Je suis inquiet mes chers collègues car nous sommes face à un parfait exemple de cumul de mandats qui reste inaudible et incompréhensible par tous les citoyens. …/… Votez en votre âme et conscience Mesdames et Messieurs » conclura-t-il.

Jacques Morisot et Christian Heison candidats à la présidence
La parole était ensuite donnée à Jacques Morisot, candidat à la présidence « après réflexion individuelle et collective » sa candidature à la présidence. « En 2014, dans des circonstances bien différentes, j’avais déjà effectué une candidature témoignage. Celle-ci le sera également et elle résonnera également comme une déclaration de vigilance. …/… Il s’agit d’alerter sur une prise de la Ville dans une démarche politicienne et cumularde, dont on peut craindre les conséquences tant pour le territoire que pour la ville.  Je suis candidat pour plusieurs raisons. La raison fondamentale se situe bien au-delà des questions de personne, elle vise à alerter encore sur les trois enjeux que nous avons placés au cœur de la campagne des élections municipales et communautaires : enjeu ‘environnement et biodiversité’, enjeu social et sociétal ‘la maison commune’ et enjeu citoyen autour de l’intelligence collective et citoyenne. » 

Christian Heison prône « du concret, de l’efficience et de la mutualisation »
« Ce n’est un scoop pour personne. Depuis 6 ou 8 mois les journalistes ont révélé des termes que j’aurai employés ‘il faudrait peut-être que le maire de Rumilly soit président de l’intercommunalité’.  Le projet fédérateur de territoire est effectivement important comme l’a souligné le président sortant Blanc. Le projet de territoire à la dimension du territoire, cela ne s’improvise pas. C’est pour cette raison évidente que depuis plusieurs mois, presque une année, j’ai rencontré régulièrement les équipes sortantes. J’ai même présenté les candidats au maire sortant de Rumilly pour qu’ils puissent se connaitre, échanger, qu’ils puissent débattre sur les grands projets d’avenir. Le président Blanc disait aussi, nous allons vivre une sortie de crise Covid extrêmement difficile en termes économiques, sociales et en termes financiers sans doute pour les collectivités territoriales. Il fallait donc partir de l’existant pour imaginer ce que pourrait être le futur et l’avenir. Tout cela nous a permis de jeter sur la table un certain nombre d’éléments pour l’élaboration de ce que pourrait être le projet de notre beau territoire pour les 6 ans à venir. …/… Aujourd’hui c’est vrai les planètes peuvent être en ligne comme on dit. Le maire de Rumilly se présente la présidence de la communauté de communes comme l’a fait André Feppon lors de sa création. Et cela a bien fonctionné. Mais cela ne peut fonctionner que sur l’intelligence collective. Cette intercommunalité je l’aime tellement. J’y suis rentré en 2001 lorsque j’étais maire de Moye. Et c’est finalement le maire de Rumilly aujourd’hui qui se présente pour les 6 ans à venir. C’est aussi le maire qui a vécu trois mandats dans une commune rurale. Cette candidature est forte pour moi et remplie d’importance et d’avenir. …/… Toutes les thématiques devront être revisitées, à la vision de cet alignement des planètes entre Rumilly et le reste des communes, les 17 communes. L’économie évidement avec des lignes à bouger, l’environnement, transports et déplacements… il y a finalement de grandes choses à faire peut-être avec le Conseil Départemental qu’on à l’air de dénigrer mais enfin cela pourrait être un partenaire financier extrêmement important. Sur le social, le président Blanc a beaucoup travaillé sur le CCAS, il semblerait que sur l’ensemble du territoire nous ayons la même réponse pour l’ensemble des personnes de leur naissance à leur fin de vie ; les infrastructures majeures, piscine intercommunale, le pont sur le Chéran…  …/… je parle de concret, d’efficience de mutualisation, de l’économie sous toute ses formes et d’une réponse à ce que nos habitants attendent. …/… pour revenir sur mon cumul de mandats, il est vrai que j’ai un emploi du temps très chargé, mais si je le juge nécessaire je l’ai dit déjà dis à plusieurs reprises dans les journaux, ce qui m’importe aujourd’hui c’est la ville de Rumilly et la présidence de l’intercommunalité. » 

Christian Heison remporte le scrutin, Jacques Morisot n’obtient que 7 voix
A l’issue d’un vote à bulletins secrets, c’est sans surprise, Christian Heison, qui a remporté la place de président de la communauté de communes. « J’ai de l’émotion à chaque fois que je suis élu. Vous aurez toute l’énergie dont je dispose à vos côtés pour que l’on puisse travailler pour le bien de ce territoire et de ses habitants. …/… Notre territoire, des communes rurales autour d’une ville centre forte, le mandat sera sous le thème de la mutualisation. Nous serons respectueux du présent et du passé du territoire pour préparer son avenir ». Le ton est là, fort, engageant. Pour son premier discours de président Christian Heison s’est posé en rassembleur, au sein d’une intercommunalité où régnaient quelques tensions.
Les élus communautaires semblent tous partager la conviction que le territoire recèle de potentialités inestimables. Pourtant, ils constatent que certaines ne sont pas suffisamment mises en valeur. Leurs responsabilités d’élus seront donc de forger une identité commune à ce territoire. Plus que ses différences, c’est bien ses complémentarités qu’il conviendra de mettre en exergue. Comment ? En rassemblant les atouts touristiques, économiques, culturels ou patrimoniaux dans l’objectif de créer une dynamique : services attractifs pour aider à l’accueil des enfants et des jeunes, politique ambitieuse en matière de tri et de valorisation des déchets, … autant de défis, qu’ils s’attacheront à relever.

Marie Givel, maire de Versonnex en colère
Marie Givel s’est portée candidate à la vice-présidence en charge de l’aménagement du territoire, de l’habitat, de l’urbanisme et des relations avec les communes, au même titre de Patrick Bastian, maire d’Etercy et Daniel Déplante, adjoint au maire de Rumilly. Dans son allocution de présentation, elle dénonce ne pas avoir eu le privilège « de figurer au casting, comme c’était plus ou moins prévu. J’entends bien que Rumilly est le cœur, avec ses 10 % du territoire, mais les artères et les organes sont les communes. Je pense que les communes rurales ont quelque chose à dire sur le sujet. …/… Cela fait trois ans que je travaille avec un groupe de l’AMF (Association des Maires de France) à Paris pour la parité des femmes dans les exécutifs locaux et j’ai trouvé scandaleux que sur les 41 % de femmes qui constituent cette assemblée ; dont 5 maires avec l’expérience de plusieurs mandats ; seulement 3 sont à l’exécutif de l’intercommunalité dont une seule maire sur 10 vice-présidents ! Je continuerai à servir ma commune et ne pas me servir d’elle ». Daniel Déplante remporte le scrutin (25 voix), devant Marie Givel (14 voix) et Patrick Bastian (1 voix). Un bulletin est comptabilisé comme nul. ». L’opposition, que ce soit Jacques Morisot ou Philippe Hector savaient qu’ils ne décrocheraient aucun poste lors de la mise en place du Conseil Communautaire, Marie Givel est sans doute la grande déçue de la soirée. Cela ne l’empêchera pas de mener à bien sa mission de maire, elle mettra tout en œuvre pour défendre les intérêts de sa commune.

10 postes de vice-présidents, dont 3 seulement attribués à des femmes
Dans la composition de la gouvernance de la communauté de communes, quelques-uns des membres étaient déjà présents dans la mandature précédente, c’est le cas de Jean-Pierre Lacombe, maire de Marcellaz-Albanais ; Roland Lombard, maire d’Hauteville sur Fier et François Ravoire, maire de Vallières sur Fier. Le nouveau président, Christian Heison, sera accompagné dans ses fonctions par une équipe composée de 10 vice-présidents (il y en avait 9 lors du mandat précédent) et 11 membres du bureau

Les 11 membres du Bureau
Patrick Dumont, délégué de Bloye ; Sylvia Roupioz, déléguée de Boussy ; Alain Rolland, délégué de Crempigny-BOnneguête ; Patrick Bastian délégué d’Etercy ; Jean-Pierre Favre, délégué de Marigny Saint-Marcel ; Jean-Michel Blocman, délégué de Massingy ; Martine Vibert, délégué de Moye : Eddie Turk-Savigny, délégué de Rumilly ; Jean-François Perrissoud, délégué de Saint-Eusèbe : Isabelle Vendrasco, déléguée de Vaulx et Marie Givel, déléguée de Versonnex.
La tâche sera rude
Les fonctions d’un président d’intercommunalité sont différentes de celles d’un maire. Le maire « pilote » sa commune en collaboration avec son équipe municipale. 
L’intercommunalité représente un regroupement de communes, créé pour élaborer et mettre en œuvre un projet commun pour l’avenir du territoire. La relation avec les citoyens est également différente. 
Ces derniers ont davantage tendance à solliciter leur maire plutôt que le président de l’intercommunalité, même si l’évolution de la répartition des compétences entre mairie et intercommunalité conduit à nuancer ce propos.

L’intercommunalité serait-elle un rempart, garant d’un équilibre sur le territoire entre la ville et le milieu rural ? 
La tâche sera rude pour les élus communautaires qui devront concilier volonté de rendre le meilleur service au meilleur coût, et répondre à la demande de proximité des citoyens.