Christophe Willem a fédéré 2 500 spectateurs
Photo : Claire Castelar
Jeudi 4 juillet, Christophe Willem a fédéré près de 2 500 spectateurs dans la cour du Château des Ducs de Savoie avec son charisme naturel et son authenticité.
Très sensible à la beauté du lieu, il a fait une visite de la Sainte-Chapelle dans l'après-midi, avec un médiateur culturel du Département. Le soir, pendant 1h30, le chanteur a revisité tous les tubes qui ont fait sa renommée, invitant le public des Estivales en Savoie à lâcher prise et à chanter en choeur avec lui. Il a conclu le concert par un message qui lui tient tout particulièrement à coeur : «Quoi qu'il arrive, la vie est belle !».
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Christophe Willem a embarqué le public chambérien. (©Département de la Savoie / Caroline Moureaux).
«Cultiver sa singularité plutôt que vouloir ressembler à tout le monde»
Quelques heures avant sa montée sur scène, Christophe Willem a répondu à nos questions. Cet artiste plein d’enthousiasme, de sensibilité et d’humilité au timbre puissant et singulier sait captiver et fédérer un public multigénérationnel à travers à ses énergies positives. Son sixième album, «Panorama», qualifié d’intimiste, a été très bien accueilli dès sa sortie au printemps 2023, tout comme la tournée qui a suivi et s’est prolongée d’un an.
Connaissiez-vous la Savoie ?
«J’ai dû venir quelques fois en Savoie pour des vacances mais je ne connaissais pas du tout Chambéry. Je suis très heureux d’être dans ce lieu magnifique (Château des Ducs de Savoie, NDLR), je m’y sens bien et il y a de bonnes énergies. L’enceinte autour de la scène donne l’impression d’être à l’intérieur tout en étant dehors, je trouve ça vraiment très agréable et en plus il fait beau. Et puis le fait que la capacité d’accueil ne soit pas trop grosse, ce qui est assez rare dans les concerts en extérieur, cela permet une proximité avec le public.»
Votre programme de l’été ?
«On va poursuivre avec quelques dates en juillet mais aucune en août. La tournée a démarré en janvier 2023, avec beaucoup de festivals durant l’été, et elle devait s’arrêter en décembre. Finalement elle a continué, ce qui est super, mais avec l’équipe on s’est dit que ce serait sympa de pouvoir faire une petite pause pour se reposer et profiter des beaux jours. Et puis aussi avec les JO, il y a de toute façon un peu moins de festivals que d’habitude.»
De quoi parle cet album Panorama ?
«C’est un album qui m’est venu pendant le confinement. Cette période a beaucoup changé notre rapport au monde et à la vie. Quand tout se met à l’arrêt, tout prend un sens différent. J’ai pour ma part eu une prise de conscience et ressenti le besoin de délester beaucoup de choses que je trouvais un peu artificielles ou un peu galvaudées dans ce métier très axé sur l’image. C’est un album décomplexé, empreint de lâcher-prise, de spontanéité et d’authenticité, qui parle de l’acceptation et l’affirmation de soi dans ses différences. C’est bien plus intéressant de cultiver sa singularité plutôt que vouloir ressembler à tout le monde et rentrer dans un moule. C’est ça le message de l’album. Au bout d’un moment quand on essaie de se mélanger et de correspondre à des codes, on se perd. Alors je me suis dit : advienne que pourra, qui m’aime me suive et si je ne plais pas, ce n’est pas très grave. L’important est de se réaliser pleinement.»
Un album «coup de coeur» parmi tous vos albums ?
«C’est très dur car chaque album est vraiment un instantané de ce que je suis au moment où je le fais, que ce soit ceux que j’écris ou ceux sur lesquels je ne suis que directeur artistique. Aller chercher des auteurs, des compositeurs, travailler avec d’autres ou écrire soi-même, c’est toujours dans la dynamique de ce qu’on a envie de dire et qu’on va mettre en avant. Si je dois en choisir un, je dirais «Rio», le précédent, car étant celui qui a le moins bien marché il me fait un peu de la peine. C’est un album pas du tout axé sur mon histoire mais sur ce que j’observais autour de moi, un album avec plus d’aspérités et qui n’a pas impacté. Je suis donc un peu plus attaché à celui-ci.»
Quels sont vos projets ?
«Pour l’instant je suis un peu monotâche, j’ai du mal à travailler sur deux choses en même temps mais la tournée va se terminer début décembre et j’ai quelques projets en tête. En 2026, ce sera mes 20 ans de carrière, un anniversaire particulier car je n’ai pas vu le temps passer et pourtant ça commence à faire. C’est donc un point de ralliement qui me donne envie de faire quelque chose pour marquer le coup de ce nombre d’années qui durent, sachant que le plus difficile dans ce métier, surtout aujourd’hui avec les réseaux sociaux qui augmentent les chances de se faire connaître, c’est d’arriver à perdurer. J’ai plein d’idées mais pour l’instant il n’y a rien d’officiel.»
Que pensez-vous de l’organisation de ce festival ?
«Catastrophique (rires). Evidemment que non, je la trouve très bien l’organisation. Il y a des salles où les gens sont moins sympathiques, mais ici tout le monde est adorable et tout se passe très bien. L’accueil est familial, j’ai l’impression que les organisateurs sont fiers de proposer des concerts comme ça, dans ce lieu où la jauge n’est pas gigantesque ce qui donne une dimension intime et unique à ces soirées. Merci les Estivales en Savoie.»