Comment circuler autrement en ville

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«Les décisions, on doit les prendre cet automne. Pour lancer l’opération après la fin des travaux de l’ancien hôpital».
La dernière réunion publique organisée par la municipalité n’a pas attiré les foules… Dans la salle des fêtes, on comptait plus de chaises vides que de participants à une présentation des évolutions possibles des conditions de circulation et de stationnement en ville. A peine plus de 70 personnes, dont une grande partie du conseil municipal ! A croire que le sujet intéresse peu ou que, au final, on ne circule pas si mal à Rumilly.
Pourtant, et les différents exposés des spécialistes l’ont bien montré, on risque bien, dans le futur, de devoir changer nos habitudes de déplacement à Rumilly. Parce que la ville, et surtout son centre connaissent des mutations profondes, entre quartier du «Forum» sur le site de l’ancien hôpital et projets urbains sur le site Montpelaz-Tours, entre autres. 
Parce que, également, la ville souffre d’un environnement qui en contraint le développement, entre collines, rivières et voie ferrée. Et que, au final, le centre ville ne pourra plus absorber le flot de voitures qui l’encombrent aujourd’hui. 
Et si le lancement du service de transports urbains «J’ybus» compte parmi les initiatives indispensables en ce domaine, il reste de nombreux terrains à défricher pour améliorer la situation des piétons, cyclistes et automobilistes. Et la qualité de vie au centre ville.
C’est pour étudier d’autres moyens de se déplacer que la commune a missionné un cabinet d’experts. En partant d’une analyse de la situation actuelle, il s’agit de proposer un plan de développement des mobilités urbains et des stationnements. Trois bureaux d’études ont planché sur le sujet : CG Conseil, Barriquand et Frydlender, et REP «Réussir l’espace public».
Entre mai et novembre de l’année dernière, ils ont effectué des comptages, examiné des  situations, déterminé les mouvements de véhicules, interviewé des usagers, etc., pour recueillir un maximum de données sur la situation actuelle. Pour analyser les fonctionnements urbains. 
Et les résultats ont eu parfois quelque chose d’inattendu.  
L’attrait du centre
Les résultats, en fait, montrent en chiffres les habitudes, bonnes ou mauvaises, des rumilliens dans leurs déplacements. 
Heure par heure, carrefour par carrefour, le nombre de véhicules passant a été relevé. Ainsi, par exemple, on constate que, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, pour traverser la ville du sud au nord, on passe par le centre plutôt que par la rocade. 
Au même moment, 16 690 voitures sur les boulevards, contre 17 750 avenue Gantin ! Etonnant ! Difficile de comprendre le pourquoi de ces habitudes rumilliennes. Peut-être la hantise des feux tricolores de la rocade qui, de l’avis général comme de celui des spécialistes, souffrent d’une mauvaise coordination… 
En tout cas, et même si, au final, on ne gagne pas de temps, on préfère les bouchons de la Place d’Armes à ceux du Boulevard de l’Europe où le trafic n’aurait pas augmenté, selon les chiffres, depuis 2010, malgré un accroissement global des circulations automobiles.
Autre constatation, pour sortir du centre ville, plutôt que de prendre l’avenue Edouard André puis la Rocade, les rumilliens passent par la rue Montpelaz. Enfin, le constat est sans appel : 95% des usagers utilisent leur voiture pour se déplacer en ville, ce qui laisse peu de place pour les motos, vélos et piétons alors que le centre ville, proche de la gare et bientôt desservi par les bus, est «près de tout». C’est dire que, parmi les pistes de travail proposées par les spécialistes, le vélo et, plus généralement, les «modes doux» sont au cœur d’un dispositif qui se veut plus vertueux qu’aujourd’hui. 
Dans une optique de sécurisation avec, peut-être, des rues en sens unique avec vélos à contre-sens, des zones limitées à 20km/h, un maillage des circuits «doux», une signalétique renforcée. Et, évidemment, des pistes cyclables… Et une forte incitation à «prendre le bus» !
Parmi les pistes de travail proposées aux rumilliens, et pour anticiper l’arrivée de nouveaux habitants en ville, et donc de nouvelles voitures, les sens de circulation de certains axes pourraient être modifiés (lire ci-contre) et les accès aux parkings mieux organisés. Et si l’idée d’un nouveau pont sur le Chéran avec déviation par l’est reste encore dans les dossiers, son éventualité est trop lointaine et des mesures plus immédiates sont possibles : favoriser l’utilisation des boulevards actuels, travailler sur les passages en centre ville, etc.
D’où la présentation de cinq scénarios de modification des circulation en centre ville, présentés aux participants à la réunion publique et bientôt disponibles sur le site internet de la mairie. 
Cinq scénarios sur lesquels les rumilliens sont appelés à se prononcer.

RC

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