Comment l’agglomération entend diminuer la place de la voiture

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Les élus de Grand Lac ont adopté un plan de mobilité fixant les objectifs pour la décennie à venir. Fini le tout automobile, place à une complémentarité des modes, avec des mesures parfois coercitives, une révision de l’organisation de l’espace public et une meilleure coordination avec les territoires voisins.

En 2019, date du plan de déplacement urbain de Grand Lac, la population s’établissait à 76 759 habitants et le nombre de déplacements quotidiens à 287 846. À l’horizon 2030, la zone devrait compter, selon les prévisions, 91 132 habitants, engendrant 341 745 déplacements. Sachant que près de la moitié de ces trajets est réalisée en voiture, cet état de fait laisse présager le pire si rien n’est fait pour désencombrer les routes, au vu de la topographie du territoire.

Grand Lac a déjà déployé de gros efforts pour diminuer la place de la voiture, à travers la multiplication des pistes cyclables, la promotion du covoiturage ou encore le déploiement du réseau de bus. Le plan de mobilité que les élus communautaires viennent d’adopter le 9 juillet va permettre d’aller encore plus loin dans les 10 ans qui viennent. «Notre système actuel est basé sur le tout automobile. Le but n’est pas de la supprimer mais de tendre vers plus de durabilité grâce à une complémentarité des modes, qui induira une amélioration de la qualité de l’air et donc de la qualité de vie», espère Florian Maître, vice-président en charge des mobilités.

En ville, la vitesse à 30km/h deviendra la norme

L’objectif de ce plan consiste à stabiliser l’usage de la voiture, malgré la croissance démographique, en pariant sur le vélo (+137%), sur le covoiturage (+37%) et sur le bus (+ 90%). Cela ayant pour effet de répondre, par la même occasion, à la volonté du Plan climat air énergie territorial de réduire de 32% les émissions de gaz à effet de serre en 2030, rendue possible en pariant notamment sur deux actions fortes : la limitation de la vitesse à 110 km/h sur autoroute dans le périmètre du territoire couplée à une évolution de la desserte des livraisons de marchandises.

Parmi les 26 actions du plan de mobilité, certaines promettent une vraie révolution, imposant de repenser l’organisation de l’espace public, s’appuyant sur le fait que la rue doit être le reflet d’un changement des moyens de déplacements, d’une réduction des trajets en voiture et d’un meilleur partage de la voirie.

Ainsi, rouler à 30 km/h en ville deviendra-t-il la norme et le 50 km/h l’exception. Pour protéger les quartiers dans les secteurs les plus denses, il est envisagé de contraindre la circulation de transit et de poids lourds. Si deux-tiers des accès aux écoles sont sécurisés, le tiers restant sera traité de manière plus drastique, en supprimant la circulation au droit des établissements. Pour rendre le réseau de bus plus attractif, il faut que les véhicules circulent plus vite et aménager la voirie en conséquence. Pour ce faire, une partie des espaces occupés par le stationnement automobile devra être dévolu aux voies vertes et de bus.

Des déplacements pensés à l’échelle de l’ouest savoyard

Les élus tablent sur le futur RER métropolitain entre Aix-les-Bains et Sainte-Hélène-du-Lac (lire encadré) et plus globalement sur une plus grande coopération avec les agglomérations alentour pour mieux coordonner l’offre de transports. La création d’un syndicat mixte des transports entre Grand Chambéry, Grand Lac et Coeur de Savoie va dans ce sens. Dans le viseur, le développement des lignes régulières d’Aix-les-Bains vers Chambéry, de meilleures interconnexions et desserte de Technolac (une voie en site propre dédiée aux transports collectifs depuis Villarcher est à l’étude), et une tarification combinée des transports collectifs.

Il faudra aussi travailler sur un plan de stationnement vélo ambitieux, sur la mise en place de bornes de recharge électriques, faire évoluer les politiques de stationnement sur voirie et assurer leur contrôle, et prévoir des campagnes de communication pour promouvoir l’offre des mobilités alternatives.

Ce plan de mobilité doit faire l’objet d’une enquête publique à l’automne avant d’être finalisé début 2025.

 

 

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