Comment les TPE peuvent réduire leur facture et leur empreinte énergétiques
Face à la flambée des coûts de l'énergie, des aides existent pour les petites entreprises qui souhaitent baisser leur facture ou s'engager dans la sobriété énergétique, mais il est difficile de s'y retrouver. Grand Lac a organisé à leur intention une conférence de manière à y voir plus clair.
Si, ces 15 dernières années, le prix du MWh d'électricité se négociait entre 50 et 80€, il a pu atteindre jusqu'à 1 000€ en août 2022 pour redescendre aujourd'hui à 180€. «Soit une facture alourdie de 50% à 300% pour les clients d'EDF avant l'application des mesures gouvernementales», soutient Stéphane Aubert, directeur de développement territorial chez EDF. Même tendance pour le gaz, passé de 15€ le MWh en février 2021 à 200€ en août 2022 pour tomber à 60€ aujourd'hui. La reprise post-Covid et la crise russo-ukrainienne ont complètement bouleversé les marchés de l'énergie, et la vie des entreprises durement impactées par ces hausses.
Fin 2021, Grand Lac dénombrait 9000 entreprises dont 90% de TPE (très petites entreprises comptant moins de 10 salariés). Une convention de partenariat signée entre l'agglomération, la CCI (chambre de commerce et d'industrie) et la CMA (chambre de métiers et de l'artisanat) a abouti à l'établissement d'un diagnostic approfondi de ce tissu économique en 2022, préalable à un plan d'action. «Un questionnaire envoyé à l'ensemble des TPE a révélé qu'un des premiers points qui les intéressaient était l'énergie», notent Marie-Pierre Montoro-Sadoux et Renaud Beretti, respectivement vice-présidente à l'économie et président de Grand Lac.
Le 13 février, la salle du conseil communautaire était effectivement pleine de représentants d'entreprises venus s'informer sur les mesures et dispositifs d'accompagnement liés à l'énergie et à la transition énergétique. Car les aides existent bel et bien, mais relèvent d'interlocuteurs divers et sont soumises à des conditions bien précises.
Un maelström d'aides
Pour faire face aux augmentations des prix de l'énergie, les TPE doivent se tourner vers les dispositifs nationaux. Selon leur situation _ leur consommation et leur contrat _, ces aides peuvent être déduites directement de leur facture, en bénéficiant du bouclier tarifaire, du prix plafonné ou de l'amortisseur électricité. Pour ce faire, il suffit de télécharger l'attestation précisant leur situation de TPE sur le site impot.gouv.fr et de l'envoyer au fournisseur d'énergie.
Certains boulangers-pâtissiers peuvent prétendre à une aide régionale qui prend en charge (jusqu'à 3 000€) le surcoût des frais d'électricité. La Région finance en parallèle les investissements en équipements moins énergivores des TPE qui ne sont pas couvertes par le bouclier tarifaire, en injectant jusqu'à 10.000€.
BPI France (Banque publique d'investissement) délivre, elle, des prêts sans garantie de 10.000€ à 75.000€ aux TPE et PME qui souhaitent engager leur transition écologique et énergétique.
Mais avant de se lancer dans de tels investissements, les entreprises peuvent se tourner vers les chambres consulaires pour bénéficier de diagnostics. Un état des lieux complet des flux et de la performance énergétique de l'établissement est dressé pour trouver des pistes d'optimisation en matière de consommation, de mobilité (sur la pertinence de se tourner vers des véhicules moins polluants) ou de production d'énergies renouvelables. Le tout étant pris en charge par l'Ademe et les chambres consulaires. La CCI propose en plus un accompagnement par un expert (de deux à cinq jours) pour pousser les investigations un peu plus loin, pris en charge à 60%.
Sur le territoire de Grand Lac, 27 entreprises ont pu bénéficier d'un diagnostic photovoltaïque de la part de la CCI ou de la CMA. Elles peuvent aussi prétendre à la prime chaleur renouvelable en vue de financer des études et travaux de géothermie, de solaire thermique, de bois énergie ou de réseaux de chaleur.