Congrès annuel de la SEA 74 à Châtillon-sur-Cluses

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170personnes, environ, étaient réunies pour ce congrès de la Société d’Économie Alpestre.

Le 13e Congrès, organisé par la Société d’Économie Alpestre de la Haute-Savoie, se tenait vendredi 19 novembre 2021 à Châtillon sur Cluses. Après le mot d’accueil par le Maire de Châtillon, Cyril Cathelineau et l’ouverture par la présidente Fabienne Duliege, les tables rondes ont permis d’aborder les dynamiques à renforcer, pour l’avenir du Pastoralisme en montagne.

Foncier :
pourquoi mutualiser
les propriétés en alpage?

Le morcellement du foncier de montagne au fil des générations est une difficulté identifiée depuis un demi-siècle, ce qui a motivé le législateur à adopter la loi pastorale de 1972. Cette dernière permet de rassembler foncier privé et propriétés publiques pour un projet pastoral : les Associations Foncières Pastorales étaient nées. De longues concertations locales dans des périmètres adaptés ont ainsi permis à la SEA d’accompagner la création de 29 AFP en Haute Savoie. La table ronde a permis d’illustrer avec les deux exemples de la récente création de l’AFP de Loex sur les Communes de Taninges, Verchaix, les Gets et la plus ancienne de Chamonix qui rassemble les propriétés de la Commune et celles des propriétaires en indivision de droit ancien : les consorts avec de nombreuses actions telles que restauration des chalets ou la mise en place d’un troupeau de reconquête d’alpage embroussaillé.

Emploi, formation :
comment recruter bergers et fromagers d’alpage ?

Si la période est celle de la descente des troupeaux, les éleveurs préparent déjà la saison prochaine en identifiant les besoins de main d’œuvre pour les très nombreuses actions à mener : mise en place des clôtures, conduite du troupeau, alimentation en eau, traite et transformation fromagère. Les systèmes traditionnels qui mobilisaient la main d’œuvre familiale évoluent, la taille des troupeaux augmente, les exigences de qualité des produits s’élèvent, la prédation et le nombre croissant de visiteurs nécessitent un renforcement de la force de travail. Comme pour d’autres métiers, ceux de l’alpage bien que chargés de valeurs positives ont du mal à être pourvus. C’est pourquoi, au-delà du constat, la SEA rassemblait pour cette importante question, les professionnels et formateurs afin de trouver des réponses concrètes à ce défi. Des élèves des établissements agricoles participants ont évoqué les questions qu’ils se posent pour leur avenir professionnel, mais aussi témoigner de leurs motivations.

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Des élèves des établissements agricoles participants étaient venus évoquer les questions qu’ils se posent pour leur avenir professionnel, mais aussi témoigner de leurs motivations. (DR)

Partage de l’espace :
des troupeaux
ou des visiteurs,
faudra-t-il choisir ?

Les alpages attirent un nombre croissant de visiteurs qu’il s’agisse d’habitants de proximité ou d’estivants en vacances. Dans les deux cas l’aspiration à des pratiques en toute liberté, à toute heure du jour, et parfois de la nuit interrogent les alpagistes. Ces derniers ont une tradition d’accueil, forgée dans l’habitude de recevoir le montagnard, voire le client qui recherche les produits de qualité. Mais les comportements changent, les codes sont moins maîtrisés par ces nouvelles générations de visiteurs. La table ronde a permis le témoignage d’alpagistes, des élus des communes, et offices du tourisme qui mettent en place les initiatives en vue de garder la montagne accueillante tout en préservant les pratiques pastorales : organisation de la présence des chiens de protection dans les secteurs à forte fréquentation, sensibilisation du public, rencontres entre les acteurs du pastoralisme et du tourisme.

Après les tables rondes, André Mugnier Président de la Fédération des chasseurs, puis Fabienne Duliege rappelaient les graves préoccupations liées à la prédation. Stéphane Bouvet, Président la Communauté de Communes des Montagnes du Giffre qui accueillait le Congrès, Nicolas Rubin, Vice-Président du Conseil Départemental, Christophe Fournier, Conseiller régional, ont confirmé l’importance de l’activité pastorale dans tous les alpages de Haute-Savoie.

Alain Espinasse, Préfet de la Haute Savoie, concluait tristement avec la décision de l’État, d’abattre le troupeau atteint de brucellose. Le Préfet remerciait la SEA pour la qualité du congrès et le nécessaire appui de tous les acteurs pour la poursuite de l’activité pastorale malgré toutes les difficultés rencontrées.

Le congrès s’est terminé par la remise des Armoises d’Or aux personnes très impliquées dans la vie agricole, et qui ont donné de leur temps pour défendre les intérêts du pastoralisme.

 

 

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