Culture
Alexandre Prévert, que nous vous présentions l’année dernière (10 octobre 2020 - édition n°1086) se retrouve comme tout le monde culturel, isolé des planches et sans contact avec le public. Plutôt que se morfondre, il a choisi de ne pas construire son bonheur à travers les aléas de la vie. Il a donc décidé de prendre le confinement comme une opportunité de revoir la manière dont il interagit avec son public.
Pour lui, deux choses sont apparues avec les mesures du gouvernement. Tout d’abord, il considère que ce serait un échec que d’accepter que les mesures gouvernementales aient un quelconque effet sur son bonheur ou sa liberté. Ensuite, il refuse de s’exprimer par rapport à ces mêmes mesures. Bien entendu, il préfèrerait que les lieux de cultures soient ouverts ou que tout le monde puisse travailler mais préfère sortir du débat, affirmant ne pas avoir les connaissances pour s’exprimer à ce sujet.
Adapter son programme n’est pas si difficile pour lui
Pour Alexandre Prévert, il était plus difficile d’entendre de la part de producteurs que son spectacle n’était pas assez bon pour être vendu que d’avoir affaire à la pandémie. Il a donc choisi de s’adapter face à des décisions contre lesquelles il pense ne pas pouvoir faire grand chose en faisant le tour des moyens mis à sa disposition.
Il a donc choisi d’utiliser les réseaux sociaux de manière plus poussée afin de mettre en avant les aspirations que chacun peut avoir, affirmant que chacun «se lève tous les matins pour une raison». Il a donc dématérialisé la scène physique en organisant «des fêtes chez les autres» via des lives ou des courtes vidéos tout en écrivant un recueil qui sortira le jour de Noël.
Il est toutefois complètement conscient d’avoir eu un concours de circonstances lui étant favorables et ne voudrait pas être vu comme un donneur de leçons. Lui peut se passer des planches mais comprend qu’une troupe de théâtre peut avoir plus de difficultés à ne plus se produire.
Pourquoi avoir choisi
les réseaux ?
S’il a choisi de se produire sur les réseaux sociaux, c’est bien pour pour continuer à interagir avec son public mais aussi parce qu’il considère que l’offre culturelle dans les médias dominants n’est pas en phase avec ses principes.
Il a donc décidé de mettre en ligne ce qui le rend heureux ou lui permet d’avancer dans la vie. Il expose donc sa vie privée en construisant une métaphore autour d’un magasin de chapeaux. S’il créait des chapeaux, il ne les garderait pas au fond d’une réserve, il préfèrerait les exposer à la vue de tous. C’est donc une vitrine qu’il a montée, afin de permettre à chacun de vivre son optimiste.
Bien entendu, il n’est pas Candide, et sait que tout ne va pas bien. Mais il préfère se mettre en porte-à-faux des discours majoritaires et montrer «ce qui est joli» pour permettre à chacun de vivre son optimisme.
Il a d’ailleurs eu beaucoup de messages positifs. Le public lui envoie des messages de gratitude face à sa oie de vivre et les programmateurs le contactent.
De nouvelles thématiques
La crise lui a permis de se confronter à lui-même et de faire sortir des choses qu’il n’avait encore jamais exprimées. Il la voit donc comme une opportunité de libération et d’émancipation face à ce qui le minait. Si, à l’heure actuelle, tout se passe sur les réseaux, il espère pouvoir monter un spectacle et pouvoir se produire sur scène.
Toutefois, les circonstances font qu’il ne sait pas quand il pourra le faire. Pour le moment, il table sur une reprise en septembre 2021. En attendant, il n’arrêtera pas de publier sur internet, bien que ça le rende dépendant.
À partir de janvier prochain, il travaillera sur des thématiques bien précises avec son public : loisirs, travail, famille, ce qui rend heureux, ce qui libère… On peut donc attendre de lui une activité accrue tant en termes de vidés que d’écriture au cours des prochains mois.
M. H-B