Dans les coulisses du chantier du barreau Est, à Corsuet
Dans la forêt de Corsuet, une station de pompage, un réservoir de 2 000 m3 et deux autres de 1 000 m3 sont en cours de construction. Ces travaux constituent une étape importante du chantier du barreau Est dont le but est de sécuriser l'alimentation en eau potable des communes du piémont du Revard.
Depuis le mois de juin, deux chantiers simultanés se déroulent dans la forêt de Corsuet. Grand Lac est en train de tripler la capacité de stockage du réservoir principal d'eau potable. A côté de l'ouvrage actuel de 2 000 m3, datant de 1908, et arrosant les communes d'Aix-les-Bains et de Grésy-sur-Aix, sont en train d'être construits un deuxième réservoir de même capacité et une station de pompage de 100 m² permettant de renvoyer l'eau une centaine de mètres plus haut dans la forêt. C'est précisément là, à la même altitude que Trévignin, que sont érigés deux autres réservoirs de 1 000 m3 chacun, qui permettront d'alimenter en eau potable les communes du piémont du Revard qui manquent régulièrement d'eau en été. Si plusieurs réservoirs ont été créés, c'est pour pouvoir les vidanger et les nettoyer chaque année. L'édifice historique va d'ailleurs être réhabilité.
Cette grosse opération, d'un montant de 4,85 M€ HT, s'intègre dans un chantier bien plus conséquent de sécurisation de l'alimentation en eau potable de l'agglomération, entamé depuis 2020 pour 14 M€ (avec 1,8 M€ de subventions de l'Agence de l'eau). «Le chantier du barreau Est consiste à mieux répartir la ressource sur tout le territoire dans les communes moins bien pourvues qu'Aix-les-Bains, à travers la réalisation d'un aqueduc souterrain de 7 km jusqu'à Drumettaz-Clarafond», rappelle Renaud Beretti, président de Grand Lac.
Ces investissements visent à préserver les débits réservés des cours d'eau en période de sécheresse, dont le Sierroz et le Tillet. «L’eau du lac se substituera aux captages d’eau potable qui donnent naissance aux différents cours d’eau du pied du Revard. En cas de pollution, le barreau Est pourra prendre le relais sur les ressources actuelles. L’ouvrage sera également en capacité de sécuriser la ressource en eau de La Roche Saint-Alban (au Bourget-du-Lac) et de réduire les sollicitations sur un point sensible du réseau d’Aix-les-Bains. Les périodes de renouvellement d’eau potable pourront être différées et les pompages existants seront moins sollicités. En cas de besoin, un retour au fonctionnement actuel sera toujours possible», est-il précisé.
Plus tard, la réhabilitation de la station de pompage de Mémard
Les travaux qui se déroulent actuellement à Corsuet jusqu'en août 2024 ont été confiés à un groupement d'entreprises composé d'Albertazzi (mandataire), de Léon Grosse (génie civil), Fontaine TP (terrassement) et Sesa (canalisations).
«Dans le souci de préserver l'environnement, nous avons limité le défrichement à 7 000 m². Les réservoirs sont semi-enterrés et pour une meilleure intégration paysagère, ceux du haut seront recouverts d'un bardage bois», décrit Fanny Lagache, responsable du service travaux de Grand Lac. Ces aménagements permettront de secourir la ressource de la Mondresse d'ici 2024 et le réservoir de Massonnat d'ici 2025.
Le chantier a déjà bien avancé, en bas en particulier. Après avoir défriché et terrassé, le ferraillage a été réalisé et les dalles coulées. Les coffrages (identiques aux trois réservoirs en construction par souci d'économie) sont mis en place en vue de couler la coupole. La station de pompage est terminée au niveau du génie civil. Reste à lui adjoindre des équipements hydrauliques.
Tout se passe donc pour le mieux et dans le calendrier imparti. «La principale difficulté tient à l'approvisionnement en matériaux et la rotation d'une vingtaine de camions toupie par jour sur la route de Corsuet lorsqu'on va couler la coupole», indique Fanny Lagache.
En parallèle, la rénovation des canalisations se poursuit sur le territoire, insiste Renaud Beretti. Plus tard, Grand Lac prévoit de réhabiliter la station de pompage de Mémard. «Mais ces travaux ne sont pas encore programmés», indique-t-il.
