«Défendre l’intérêt général»
Loris Fontana, éducatrice de 32 ans, représente la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) aux élections législatives pour la 2ème circonscription de la Haute-Savoie.
Membre du Parti Communiste Français depuis plus de 10 ans, la candidate qui a grandi à Annecy, explique s’être engagée en politique car fille d’ouvriers, elle a toujours «vécu ces inégalités assez criantes dans le territoire et ressenti le besoin de changer les choses». Candidate PCF aux Législatives de 2017, elle se réengage aujourd’hui au nom de la NUPES qui selon elle est une union incontournable :
«Il y a une vraie opportunité et un vrai espoir pour la population de pouvoir enfin changer la politique, que ce soit en termes de justice sociale, de transition écologique et de renouveau démocratique, les 3 grandes thématiques qui portent et que porte la NUPES»
Corinne Baro, 58 ans, issue du mouvement Nouvelle Donne, fait campagne à ses côtés en tant que suppléante. La motivation de son engagement politique a toujours été l’écologie : «Je suis affolée par l’inaction climatique qui est probablement le problème le plus grave à traiter en ce moment. Je pense qu’il faut défendre la vie sous toutes ses formes car nous avons besoin du vivant, c’est à travers lui que de nombreux problèmes pourront être résolus».
«Remettre de la solidarité au cœur de la société»
Plusieurs sujets sont au cœur des 3 grandes thématiques du programme de la NUPES : le progrès social et l’emploi ; l’écologie, la biodiversité, le climat, les biens communs et l’énergie ; le partage des richesses et la justice fiscale ; les services publics ; une 6e République et la démocratie ; la sûreté et la justice ; l’égalité et la lutte contre les discriminations, l’Union Européenne et l’international.
Selon Loris Fontana et Corinne Baro, «ce sont des thèmes communs qui réunissent la gauche. Nous aurions bien voulu que cette union se fasse pour les Présidentielles, elle s’est faite au dernier moment pour les Législatives alors il faut y aller, c’est vraiment le moment de créer une cohabitation avec le Président de la République pour l’empêcher de continuer ce recul social et cette inaction climatique».
La candidate et sa suppléante évoquent la planification écologique «qui consiste à faire un constat des besoins globaux et d’établir une stratégie pour couvrir l’ensemble de ces besoins» et la nécessité d’impliquer les citoyens dans la vie politique, en plus d’être leur porte-parole :
«La planification c’est aussi vouloir que tous les acteurs de la société soient parties prenantes et je fais le lien avec le renouveau démocratique car nous souhaitons redonner sa juste place à tout le monde. Il faut recréer de la confiance entre les élus et les électeurs et donner de nouveaux droits aux citoyens, notamment par le référendum d’initiative citoyenne ou par un droit de pétition qui leur permettraient de soumettre des projets de lois à l’Assemblée Nationale» précise Loris Fontana, avant d’ajouter que selon elle, le rôle d’un député n’est pas de faire ce qu’il veut sans tenir compte de ses concitoyens : «Nous avons la chance d’avoir beaucoup de forces vives, d’associations, de syndicats, de gens qui se renseignent, qui luttent pour que les choses aillent dans le bon sens, alors il faut aller à la rencontre de ces personnes-là afin d’être du mieux possible le porte-parole de leur(s) combat(s)».
Loris Fontana et Corinne Baro s’accordent à dire que leur projet politique est avant tout de «défendre l’intérêt général dans un pays où les politiques ne le défendent plus», insistant sur le fait que «cela permettra de recréer du commun car l’individu a été valorisé pendant des décennies et il est urgent de remettre de la solidarité au cœur de la société».
Un des axes de leur programme, mettre fin à la pauvreté en France, comme l’explique la candidate : «L’objectif serait que d’ici quelques mois, il n’y ait plus personne dans le pays qui vive sous le seuil de pauvreté, avec un minimum vieillesse à 1063 euros par mois et un revenu d’autonomie pour les jeunes. Car aujourd’hui effectivement on est majeur à 18 ans, mais on est autonome financièrement bien plus tard. Les jeunes sont les habitants de demain. Il faut construire aujourd’hui une société qui puisse les accueillir et il faut leur permettre de vivre dignement ; c’est ça qui me plaît dans ce programme, c’est qu’il veut donner du beau à tout le monde y compris aux personnes les plus précaires et ça fait du bien d’entendre un tel discours après des dizaines d’années passées à entendre qu’il n’y a plus d’argent et qu’il faut se serrer la ceinture. Je pense qu’au contraire l’argent est là, qu’il suffit de le réorienter et de le redistribuer correctement». Elle évoque également la semaine de 4 jours visant à mieux répartir et rééquilibrer les horaires des travailleurs, améliorer leurs conditions de travail sans baisser leur salaire.
«L’opportunité d’aller enfin voter avec le sourire»
Concernant les problématiques propres au territoire, Loris Fontana pointe du doigt la dégradation grandissante de la qualité de l’air, soulignant la nécessité d’agir sur la question des transports et de la mobilité, et la lutte contre la pauvreté : «nous avons ici des inégalités accrues du fait de la proximité avec la Suisse, il faut agir sur le pouvoir d’achat des plus pauvres». Corinne Baro complète en évoquant la difficulté à se loger : «nous portons une proposition de construction assez importante de logements sociaux puisque aujourd’hui environ 70% de la population pourrait prétendre à un logement social tout en harmonisant ces constructions-là grâce à la loi SRU et en limitant les nuitées annuelles Airbnb pour les propriétaires dont les logements sont soustraits du marché de l’immobilier locatif, ce qui empêche des gens de se loger». En parallèle, elle ajoute vouloir établir une liste de mesures «qui ne coûtent rien et qui changeraient tout, comme la séparation des banques de dépôt et d’affaires. Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut le faire, cela ne coûte rien et cela permet de protéger les dépôts des épargnants. Aujourd’hui, il y a un chantage : à chaque fois que le monde de la finance a un problème, c’est «sauvez-nous sinon tout le monde plonge avec nous» ».
Concernant l’Hôpital, la candidate et sa suppléante soulignent l’importance et l’urgence de remettre des moyens, à la fois en termes de budget et d’embauche. «Je connais une infirmière qui aurait besoin de 4 personnes supplémentaires à ses côtés lorsqu’elle travaille de nuit. Selon elle, la prime Segur est bien jolie mais elle permet surtout d’acheter leur silence. Le modèle de la sécurité sociale est formidable, le monde entier nous envie, et là on est en train de miner ce bien commun» déplore Corinne Baro. Selon Loris Fontana, «La stratégie en œuvre depuis plusieurs dizaines d’années consiste à baisser progressivement les moyens de certains services publics pour ensuite pouvoir dire qu’ils ne fonctionnent plus et justifier leur privatisation».
Corinne Baro fait le lien avec le réseau ferroviaire : «Cela fait des décennies que l’on n’investit plus dans le rail, que l’on découpe la SNCF en morceaux et son service aujourd’hui est déplorable. Il faut réinvestir dans le rail. Ce ne sont pas des agents de sécurité sur les quais dont nous avons besoin, ce sont des gens derrière les guichets.»
Concernant l’éducation, Loris Fontana évoque la nécessité de revaloriser et d’embaucher : «il faut donner envie aux gens de travailler dans l’éducation car c’est primordial, on forme toute notre jeunesse, et il faut surtout laisser la place à tout le monde. En tant qu’éducatrice, je vois un grand nombre de jeunes complètement exclus du système scolaire. Il faut donner sa chance à chacun et pour cela il faut réduire les classes». Quant au personnel de l’Education Nationale, «de nombreux postes ne sont pas pourvus par des personnes compétentes, dont c’est le métier, ce qui signifie qu’il y a une réelle dégradation du service lui-même. Tout le monde n’est pas égal devant l’éducation qui lui est apportée alors que c’était la raison d’être de l’Education Nationale» constate Corinne Baro.
Face à l’urgence sociale et écologique, la NUPES est, selon le binôme, «un espoir de rassemblement, une union attendue depuis longtemps qu’il faut voir comme un moyen d’installer une cohabitation et l’opportunité d’aller enfin voter avec le sourire car après avoir voté contre, c’est l’occasion d’aller voter pour».
La 2ème circonscription regroupe les cantons de Alby-sur-Chéran, Annecy Centre, Annecy Nord-Est, Faverges, Seynod, Thônes.