Des arbres si précieux…
Dans un monde où, désormais, la sauvegarde de notre environnement fait partie de nos principales préoccupations, où la menace d’un réchauffement climatique laisse planer des angoisses difficiles à réprimer, la moindre attaque à la diversité, la moindre destruction d’un milieu naturel, la plus petite détérioration de la végétation, en particulier en ville, fait l’effet d’une agression insupportable.
C’est dire que, en voyant une allée d’arbres tomber, nombre de rumilliens ont réagi en protestant contre cette destruction jugée inutile. Et, sur le marché de jeudi dernier, on parlait beaucoup des acacias des bords du ruisseau de Chantemerle tombés pour laisser le champ libre aux constructeurs.
Le ruisseau de Chantemerle, c’est un petit cours d’eau qui, parti des hauteurs de Rumilly, du côté d’Ecle, traverse une partie Est de la ville en s’enrichissant des eaux d’un mystérieux ruisseau du Lion, pour se jeter dans la Néphaz à peu près au niveau du Pont Edouard André. Un petit ruisseau difficile d’accès car très encaissé dans sa portion finale, mais entouré d’arbres « sauvages » qui, à proximité du centre ville, forment une couverture végétale appréciée des voisins.
Urbanisation oblige, une partie des jardins qui s’étalent entre l’avenue Franklin Roosevelt et la Néphaz vont disparaitre pour laisser place à un ensemble immobilier d’une trentaine de logements. Et, il fallait s’y attendre, il a fallu abattre une partie des arbres qui bordaient le ruisseau. A la fois pour laisser place aux engins de chantier et prévoir le parking qui, selon le cahier des charges imposé, accompagnera le réaménagement de l’ancien cinéma « Le Concorde » reconverti en maison médicale, entre autres.
Bref, bien ou mal, les arbres sont tombés ! Ce qui fait un peu « tache » alors que la nouvelle municipalité, majorité et opposition, a affiché une volonté de préservation des espaces verts urbains, voire une revégétalisation de la ville. Evidemment, une partie de l’opposition est montée, avec mesure il est vrai, aux créneaux pour accompagner les réactions des défenseurs la nature.
Un peu surpris à la fois de l’événement (sur un terrain privé il est vrai) et des réactions qu’il a entrainées, le maire Christian Heison a réaffirmé son désir de remettre du vert dans la commune. On va replanter ailleurs, et beaucoup ! », affirme-t-il. Déjà, les services techniques de la ville seraient mobilisés pour imaginer des installations végétales même en plein cœur de ville, entre béton et bitume… On parle de plantations verticales…
On verra… En attendant, et même si Rumilly n’est pas vraiment en déficit d’espaces verts, préserver ce patrimoine végétal fait partie des préoccupations des élus et des techniciens.
D’autant plus que, dans une ville qui, comme toutes les autres, se transforme en fournaise pendant des étés de plus en plus chauds, l’arbre reste le plus naturel et le plus efficace des climatiseurs.