Des classes fermées, d’autres ouvertes
Comme chaque année, un travail a été fait à l’inspection académique de la Savoie quant à l’ouverture et à la fermeture de classes dans les écoles du territoire.
Les prévisions annoncent une baisse des effectifs de 495 élèves sur tout le territoire. Pour maintenir le même nombre d’enseignants par élèves, il aurait donc fallu supprimer 27 postes. Toutefois, la rectrice de l’académie de Grenoble, Hélène Insel, a fait le choix de ne pas supprimer d’enseignants. Leur nombre passera donc de 5,55 à 5,63 pour 100 élèves. Éric Lavis, inspecteur académique de la Savoie, prévient toutefois que cette diminution des effectifs se répercutera dans le nombre d’élèves du secondaire dans les années à venir, ce qui laissera la place à de nouveaux arbitrages.
Ces baisses d’effectifs s’expliquent principalement par un changement de démographie. L’exemple d’Aix-les-Bains a été cité, montrant que la hausse des prix de l’immobilier pousse les parents à se diriger vers des zones périphériques où les enfants sont finalement scolarisés.
Les raisons des
modifications de classes
Ne connaissant pas d’évolutions dans le nombre d’enseignants à sa disposition, M. Lavis a dû faire des choix. En effet, s’il voulait ouvrir une classe dans une commune, il devait obligatoirement en fermer une autre. La seule option à disposition des services départementaux pour augmenter le nombre de professeurs est de recruter des contractuels, ce qui n’a été de nouveau autorisé par le Ministère que depuis ce lundi. Il peut toutefois être difficile d’expliquer aux parents pourquoi le remplaçant d’un enseignant titulaire est à son tour remplacé par un contractuel, ceci entrainant alors des problèmes de gestion.
Plusieurs classes ont donc été ouvertes en grande section, CP et CE1, dans les zones d’éducation prioritaire. Cela répond à une politique nationale de dédoublement des classes pour avoir au maximum 15 élèves par classe. Dans ces mêmes quartiers et en «quartier politique de la ville» (QPV), il a aussi été décidé de favoriser la scolarisation des enfants de moins de trois ans. Cette mesure tend en effet à assurer une meilleure réussite scolaire pour des populations qui peuvent être éloignées de l’école.
Partout sur le département (98% des écoles sont concernées), les grandes sections seront plafonnées à 24 élèves par classe.
Il existe aussi des seuils d’ouverture et de fermeture des classes, décidés selon la zone. Les seuils sont plus bas en zone d’éducation prioritaire et en QPV que dans les autres zones. En ce qui concerne les petites écoles rurales et de montagne, les effectifs sont examinés au cas par cas selon leur nombre et les niveaux présents dans chaque classe. D’après M. Lavis, les chiffres réels sont très souvent trois ou quatre unités en dessous de la valeur de référence.
L’inspection académique essaie d’être au plus équitable afin d’éviter les disparités entre les territoires. Cela a pour but d’éviter que des communes se sentent lésées par rapport à leurs voisines qui pourraient avoir moins d’élève par classe si la situation ne changeait pas.
Toutefois, les revendications de parents et d’élus ont parfois favorisé le maintien de classes, alors qu’elles auraient dû fermer s’il y avait eu moins de moyens. Concernant les quatre classes maintenues en zone urbains - urbains fragile, elles ont été examinées au cas par cas. Il s’agissait ici de préserver un équilibre dans des zones déjà tendues.
Dans le tableau ci-après, il est question de 29 fermetures et 16 ouvertures. Toutefois, il ne s’agit en réalité que de 24 fermetures. En effet, les classes en italique dans la colonne de gauche sont fermées en raison de fusions d’écoles décidées par les communes. Ce ne sont donc pas de réelles fermetures de classes, les enseignants étant transférés avec les élèves dans leur nouvel établissement.
M. H-B