Des dépenses non prévues au budget 2023 ont fait débat

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Le dernier conseil municipal de l’année s’est déroulé jeudi 14 décembre, avec une vingtaine de points à l’ordre du jour. A quelques pas de l’horizon 2024, cette séance a marqué la fin d’une année politique secouée par divers rebondissements.

La nouvelle équipe municipale, installée le 18 novembre, s’est ainsi réunie pour la deuxième fois, dans une ambiance plutôt sereine. L’ensemble des délibérations ont été votées sans grand débat, à l’exception du point concernant une décision modificative sur le budget principal de la Ville. En effet, la découverte de dépenses non inscrites au budget 2023, a interpellé la nouvelle majorité, entre étonnement, déception voire agacement.

Un dépassement budgétaire de 360 000 €

Edwige Laborier, première adjointe en charge des finances, a expliqué que ce dépassement d’un montant de 360 000 euros concerne des dépenses de personnel. «La situation est inédite et pas facile à traiter. Des décisions d’Etat se sont certes imposées aux communes, comme l’augmentation du point d’indice et l’augmentation du SMIC, mais au-delà de ça il y a eu des créations de postes non budgétées initialement et d’autres dépenses imprévues pour cause d’absentéisme et d’heures supplémentaires». L’adjointe a précisé que ce dépassement compensé par l’enveloppe pour les dépenses imprévues «n’impacte pas le budget 2023 mais aura des conséquences sur le budget 2024».

«On nous a vendu la fin de l’effet ciseaux, or aujourd’hui on est plus sur un effet sécateur»

Le maire Christian Dulac a fait part de sa déception face à la situation : «Cette somme importante, pas anodine, nous avons dû trouver un moyen de la sortir et je le déplore. Arrivés à la mairie il y a à peu près trois semaines, nous sommes vraiment déçus de trouver ce dépassement. Cela m’a amené à faire une lettre de cadrage budgétaire et une lettre de restrictions à tous les services pour leur demander d’essayer de ne plus dépenser jusqu’au 31 décembre. Cette décision n’a pas été prise de gaieté de coeur, mais ces 360 000 euros, nous ne les aurons pas l’année prochaine pour le budget et dans l’investissement». L’adjoint Serge Bernard-Granger, également adjoint lors du mandat 2014-2020, a quant à lui exprimé sa colère : «Au budget 2023, on nous a vendu la fin de l’effet ciseaux, or aujourd’hui on est plus sur un effet sécateur et j’en suis stupéfait. Il va falloir encore serrer les boulons, et ce ne sera pas de notre faute. Nous avons laissé une mairie en 2020 qui était dans une situation bien meilleure, trois ans après je ne la reconnais pas, l’état financier est catastrophique».

«Je n’accepte pas qu’on nous dise que nous avons mal géré la Ville»

Eddie Turk-Savigny, élu de l’opposition, ancien adjoint aux finances (de juillet 2020 à novembre 2023), a pris la parole pour défendre le travail effectué par l’ancienne majorité: «Effectivement ces sommes-là n’avaient pas été prévues au budget. Nous avons peut-être été un peu trop optimistes quant au remplacement des personnels absents, mais comme l’a si bien expliqué Edwige Laborier, certaines décisions ne nous incombaient pas». Il a ensuite tenu à rappeler qu’«en 2020, la situation était certainement bien meilleure, on est d’accord. Entre-temps, il s’est passé le Covid, l’inflation galopante, la guerre en Ukraine, des choses que nous ne maîtrisions pas et qui ont alourdi le budget de fonctionnement. Je n’ai eu de cesse en trois ans d’alerter sur la situation, nous avons essayé de faire des budgets en conséquence, des choix ont été faits qu’il faut corriger aujourd’hui je le reconnais volontiers, mais ils étaient nécessaires à l’époque. La situation financière est compliquée pour beaucoup de collectivités et pas seulement pour Rumilly, donc je n’accepte pas qu’on nous dise que nous avons mal géré la Ville».

Toujours concernant les finances, il a été annoncé que les tarifs municipaux, dont la plupart sont habituellement votés en fin d’année pour une application dès le 1er janvier suivant, seront prolongés jusqu’au vote du budget primitif en mars 2024. L’adjointe en charge des finances a précisé que la fixation des tarifs des services communaux devait être mûrie avant décision et que la mise en place du nouveau mandat étant récente, «nous n’avons pas pu tout étudier donc nous voulons nous laisser un peu de temps».

La prochaine séance se déroulera le 15 février 2024.

 

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