Des projets aixois inachevés exposés en extérieur

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Jusqu'au 3 décembre, la nouvelle exposition annuelle des Archives municipales est consacrée place Maurice Mollard aux projets qui n’ont jamais vu le jour à Aix-les-Bains durant un siècle, entre 1880 et 1980. Son inauguration le vendredi 16 septembre a été l’occasion de lancer les 39e Journées européennes du patrimoine organisées le samedi 17 et le dimanche 18 septembre sur la thématique du patrimoine durable. À Aix-les-Bains, à chaque époque de nombreux projets de construction surgissent, qu’ils soient municipaux ou privés et sont abandonnés à l’état de plans, pour diverses raisons : faute de crédits, décès des protagonistes…. Des projets qui sont parfois ambitieux, d’une architecture osée, et dont les dessins dorment dans les cartons d’archives. Il est intéressant, à notre époque, de se retourner sur ces projets anciens, qui parfois nous laissent un peu de regrets, d’autres fois nous font pousser un ouf de soulagement.

24 projets abandonnés ressortis des archives

Voici un tour d’horizon des 24 projets abordés principalement à travers les panneaux explicatifs de l'exposition et davantage détaillés dans le numéro spécial de la revue «Arts et mémoires» (n°110) éditée par la Société d'art et d'histoire d'Aix-les-Bains : un funiculaire sur le boulevard des Côtes ? (1883). Ce fut un siècle marqué par de grandes réalisations de ce type (Lyon - la Croix Rousse en 1862, Montmartre et Fourvière en 1900). À Aix, Frédéric Nicoullaud, un investisseur marseillais veut desservir ses propriétés, assez éloignées de l’Établissement thermal, mais la ville est en pente raide. Il imagine la construction d’un «chemin de fer à traction mécanique» ; un café-glacier dans le parc des Thermes ? (1889). Lorsque la Ville et l’État achètent la propriété du marquis d’Aix en 1866, l’État prend en charge le «Clos du marquis» pour en faire son parc thermal. Lors de la transaction tripartite, la Ville se réserve le droit d’y établir un café-glacier ; un marché couvert sur la placette de la Chaudanne ? (1892). Au XIXe siècle, le marché alimentaire se tenait sur la place devant les thermes et le projet de construction d’un marché couvert était évoqué depuis un certain nombre d’années. Il s’agissait de remplacer les baraques de fortune en planches que l’on trouvait disgracieuses ; un nouvel Hôtel de Ville ? (1906). Le mardi 16 septembre 1906, vers 15h30, un violent incendie se déclare dans les combles de l’Hôtel de Ville, installé dans l’ancien château des marquis d’Aix depuis 1868. L’article paru le surlendemain dans l’Avenir d’Aix-les-Bains conclut : «puisse cet incendie, et les projets futurs, faire de notre Mairie un monument digne de notre ville d’Aix et de nos visiteurs» ; une statue à Lamartine ? (1907). À la faveur du centenaire du séjour de Lamartine, un comité local présidé par le Dr Chaboud s’est constitué pour proposer l’érection d’une statue sur l'esplanade du lac, dans la ville où le poète a écrit le fameux poème le Lac, en 1816 ; un sanatorium à Aix-les-Bains ? En 1910, la somme nécessaire à la construction d’un pavillon isolé dans lequel seraient soignés les tuberculeux est offerte par l’industriel américain John Pierpont- Morgan. La demande avait été faite par le corps médical aixois, et relayée par le docteur Léon Blanc ; une poste rue de Genève ? (1920-1921). En juin 1919, c’est l’affolement. La rumeur court selon laquelle l’administration des Postes aurait acheté des terrains, rue du Temple, pour déplacer la Poste. Deux pétitions circulent, l’une pour, l’autre contre. En effet, la Poste construite en 1896 rue Davat est vétuste et bien insuffisante pour répondre aux besoins de la clientèle ; une poste rue Daquin ? (1928-1932). Une lettre de la direction des Postes de Lyon, datée du 25 février 1928, demande à la municipalité d'Henri Clerc son avis au sujet de la construction d’un hôtel des Postes, à l’angle de la rue de Genève et de la Chaudanne ; un parking souterrain place des Thermes ? En 1932, le formidable agrandissement de la capacité des thermes nationaux par l’adjonction du bâtiment «Pétriaux» laisse présager une forte sollicitation des places de parking en centre-ville. La municipalité Mollard songe à créer un «garage» souterrain ; une poste place du Revard ? (1932-1933). Depuis la fin de la guerre de 1914, l’administration postale a décidé de construire un nouvel hôtel des Postes, car le bâtiment situé rue Davat, datant de 1896, est devenu trop exigu ; un stade à Choudy ? (1945). Né sous le régime de Vichy, le projet d’équiper chaque école de terrains d’éducation physique est repris à la Libération. La Ville dispose déjà de deux stades : l’«Aga Khan» à Marlioz et le stade d’hébertisme, voisin de la plage. Toutefois, ils sont bien loin pour les écoliers des hameaux qui doivent s’y rendre à pied ; un collège national au Mirabeau ? (1944-1953). En 1943, le gouvernement de Vichy transforme les écoles primaires supérieures en collèges. Aussi la Ville propose au Ministère de l’Éducation nationale l’achat de l’hôtel Mirabeau, en partie incendié par les Allemands à la fin de la guerre, pour installer un collège national mixte ; un «Verre d’eau» sur la place de l’Hôtel de Ville ? (1956- 1961). En 1953, la municipalité emmenée par Robert Barrier décide le réaménagement de la place de l’Hôtel de Ville. Il lui semble nécessaire d’avoir à Aix, comme dans plusieurs autres stations thermales concurrentes, un Verre d’eau couvert qui soit accessible par tous temps ; une école de musique avenue Victoria ? (1960). Après la démolition des ruines de la Villa des Fleurs, impactée par un incendie en 1956, il est question de démolir la villa Bias qui y est intégrée, trop vétuste et donnant une mauvaise image. La question du relogement de l’École de musique se pose alors ; des Thermes internationaux dans le Bois Vidal ? (1962- 1974). Dans l’après-guerre de 1939-1945, le flux de curistes aixois s’amplifie à cause du remboursement des soins thermaux. Les Thermes Nationaux sont rapidement saturés. Le manque d’espaces fonciers pour agrandir le bâtiment historique conduit les autorités municipales à envisager la construction d’un nouvel établissement thermal ; une piscine sur l’esplanade du lac ? (1963). Dans les années 1960-1962, la Société exploitant le casino Grand Cercle (alors Palais de Savoie) est aussi gestionnaire de la plage municipale. Elle se plaint qu'elle n’ait été totalement terminée et que les eaux du lac en rendent parfois l’exploitation difficile. Une «installation réservée à la clientèle de qualité» manquerait ; un grand stade dans le Bois Vidal ? (1965-1969). Depuis l’après-guerre, les installations sportives de la ville et notamment le stade Aga Khan (rue Clément Ader) ne semblaient plus suffire aux sportifs des clubs aixois qui réclamaient la construction d’un stade omnisports ; une piscine dans le parc du Casino ? (1966). Dans l’esprit du sénateur Maurice Mollard et des responsables municipaux de l’époque (1933- 1936), la piscine olympique de l’établissement thermal Pétriaux a été construite pour répondre à deux nécessités : sportive et touristique. En 1966, la transformation définitive de cette piscine en unité de soins, au moins durant la saison thermale, conduit les décideurs locaux à envisager la construction d’une nouvelle piscine publique ; un Centre culturel Square Alfred Boucher ? (1969- 1970). L’Eden-théâtre était un bâtiment construit, à partir de 1885, par l’entrepreneur en travaux publics et maire Joseph Mottet, sur le côté est du square du Gigot (Alfred Boucher). Mais le succès ne fut pas au rendez-vous, Mottet finit par le vendre à la Ville en 1920 et cette dernière installa divers services municipaux dans les communs. Le théâtre devint une salle polyvalente. L’arrière du bâtiment abrita la caserne de pompiers. En 1969, la salle et les installations étaient très vétustes. La nouvelle municipalité Grosjean proposa une reconstruction qu’elle confia à la Saemcarra ; des immeubles boulevard de Paris ? (dès 1971). Sur une parcelle située à l’extrémité nord du boulevard de Paris et disposant également d’un débouché sur la rue des Fontaines, l’architecte Jean-Louis Rey, dit Chanéac, conçoit un projet d'immeuble collectif en terrasses comprenant 12 logements avec garages et parkings ; un Palais des congrès rue Jean Monard ? (1972-1973). Au début des années 1970, la Ville d'Aix-les-Bains manifeste la volonté de développer une importante activité de congrès. Les équipements du Casino et ceux, aménagés en 1964, dans l'ancien hôtel Bernascon, sont techniquement inadaptés, tandis que la salle de séminaires de l'établissement thermal, créée dans l'ancienne piscine olympique en 1956, n'offre pas de capacités suffisantes ; un immeuble à l’angle de la rue de Chambéry ? En février 1905, l'entrepreneur Georges Bogey, l'hôtelier Marius Petit et l´architecte Frédéric de Morsier achètent à l’architecte Antoine Gouy deux maisons qu'il possédait à l'angle de la rue de Chambéry et de la rue Victor Hugo. À cet emplacement, ils projetaient la construction d'un hôtel qui aurait dû être construit par l'entreprise Léon Grosse ; un quartier de serres pour cultures intensives avenues de Saint- Simond et du Grand Port chauffées à l’eau thermale ? (1908-1911). En novembre 1908, Alphonse Bécherat adresse au maire Joseph Mottet, une demande sollicitant l’abandon par la Ville de tout ou partie des eaux chaudes non utilisées par l’Établissement thermal. La demande émane en fait d’un groupe d'architectes et de négociants de Grenoble, Chambéry et Aix-les- Bains ; une plage et un restaurant privés au Grand Port ? (1956- 1957). En 1952, Roger Lille, propriétaire de l’hôtel-restaurant éponyme, rachète l'établissement de bains aménagés depuis 1893 au nord du Grand Port. L'ensemble se compose alors de cabines reconstruites en béton juste après la Seconde Guerre mondiale, d'un ponton, d'un petit bâtiment abritant un bureau, d'un salon de thé et d'un dancing. En 1956, Roger Lille fait établir, par l'architecte Gilbert Duranton, un projet original d'hôtel-restaurant avec plage et port privés.

Plus d'informations : www. aixlesbains.fr

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Inauguration de l'exposition le 16 septembre, à la veille des Journées européennes du patrimoine, par le maire, les services culturels de la Ville et de nombreux passionnés d'histoire locale.

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