Des vœux de «lutte contre la désespérance» et de transition

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Après deux ans d'arrêt forcé, la tradition a repris dans les salons d'honneur du château des Ducs de Savoie, noirs de monde. Le président du Département, Hervé Gaymard, et le préfet, François Ravier, y ont adressé leurs vœux, dans un contexte de crises multiples.

Il semble naturel que les occupants du château des Ducs de Savoie y organisent des vœux communs. C'est ce qui s'est produit, ce vendredi 6 janvier, après deux années de pause forcée due à la pandémie. Toutes les personnes qui font fonctionner la Savoie _ élus, représentants économiques, associatifs, culturels, sportifs, agricoles, de la santé, des forces de sécurité et de secours, de la justice, de l'armée, des services de l'Etat..._ ont massivement répondu à l'invitation du préfet, François Ravier, et du président du Département, Hervé Gaymard.

Des vœux au goût particulier dans une ambiance qui ne l'est pas moins. «Il y a bien longtemps que nous n'avions pas connu un contexte international aussi accidentogène», relève Hervé Gaymard. Ce qui inquiète le plus l'élu, c'est la morosité ambiante qui s'est emparée de la population, cette «angoisse liée au changement climatique, à la peur de l'avenir, une tendance au fatalisme ou à un manque de ressort». Des faits qui peuvent conduire «au désengagement syndical, associatif, politique et public». M. Gaymard a donc exhorté à «ne pas sombrer dans la désespérance» et a terminé sur une note plus positive : les deux grands événements sportif et culturel qui marqueront 2023. A commencer, le mois prochain, par les championnats du monde de ski organisés à Courchevel et Méribel. «Il y a une impérieuse nécessité à réussir cet événement ; la Savoie sera sous les feux du monde entier. » Moins de pression mais tout autant d'attente «sur ce projet qui nous mobilise depuis une dizaine d'années» : l'inauguration du nouveau Musée savoisien, fin avril. «Un musée gratuit, rénové dans ses murs, restructuré dans sa conception muséale, sur la Savoie d'aujourd'hui et de demain.»

Sobriété, révolution verte et Lyon-Turin

La Savoie, ce département que découvre tout juste François Ravier, arrivé fin août. Un survol du département en hélicoptère «saisissant» lui a permis de «comprendre plus de choses, plus vite». Le représentant de l'Etat a rapidement pris le pouls du lieu. «Le travail ici se fait dans un esprit très largement constructif», observe-t-il.

Il en a profité pour rappeler les politiques gouvernementales déclinées localement, dont le plan France 2030 générant «beaucoup d'attentes de la part des industriels pour répondre à la révolution énergétique», le Fonds vert pour aider les collectivités à engager leur transition énergétique. Impossible d'évoquer le sujet sans parler de sobriété. Celle de l'eau, bien sûr. «On ne peut plus gérer l'eau sur le mode de la frénésie. Il faudra progresser en 2023. C'est une difficulté inédite pour la Savoie, mais bien réelle», alerte le préfet. La sobriété touche aussi l'urbanisme. Il s'agit d'arrêter de grignoter des terres agricoles au profit de l'étalement urbain en appliquant le complexe principe de Zéro artificialisation nette (Zan) qui fait tant trembler les élus. Comment faire alors que la pression démographique augmente ? François Ravier a conscience du dilemme, lui qui a visité «cette zone d'activités de 30 ha dont on m'a dit que ce serait la dernière que l'on pourrait faire en Savoie. Là encore, on trouvera des solutions», promet-il.

Dossier tout aussi épineux : le Lyon-Turin, suspendu à la question du tracé et des accès et au rapport du Conseil d'orientation des infrastructures attendu en ce début d'année. Si le représentant de l'Etat reconnaît les difficultés gravitant autour de l'opération, il ne manque pas de pointer «les nombreuses opportunités».

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