Désagréments depuis le début des travaux : réunion entre élus et commerçants
Mardi 21 mars, la municipalité a convié les commerçants de la rue Montpelaz et de la place Sainte-Agathe à une réunion pour faire le point sur les travaux visant à «réinventer le coeur de ville» et sur les désagréments causés depuis plus d’un an par les divers chantiers, recueillir leurs témoignages et écouter leurs avis concernant la probable piétonnisation du secteur sur le long terme.
19 personnes représentant une quinzaine de commerces (13 existants et deux prochainement créés : une crêperie et un atelier de réparation de piano) ont répondu présent, accueillis par les élus Christian Heison, maire de la ville, Daniel Déplante, premier adjoint, Fanny Dumaine, adjointe en charge du commerce, Jean-Marc Truffet, adjoint en charge des travaux, aux côtés du directeur des Services Techniques, du directeur du Comité d’Action Economique Rumilly-Alby Développement et de deux représentants de la Police municipale.
«Il faut l’animer cette rue»
Après une période de doutes, de craintes quant au devenir de la rue, et de colère pour certains pendant la période de travaux qui a rendu la rue difficilement franchissable pour les piétons durant plusieurs mois et qui a peu à peu été désertée par la population, les tensions semblent s’être apaisées…mais pas toutes les inquiétudes. En effet, bien que la majorité des commerçants se soient prononcés en faveur de la piétonnisation, certains estiment que les choses sont allées trop vite ou pas forcément dans le bons sens. «Avant de la rendre piétonne, il aurait fallu la rendre vivante, avec des commerces qui attirent et qui donnent envie de la traverser même le samedi. Il faut l’animer cette rue, elle a du potentiel et ça fait mal au coeur de la voir à moitié vide» déplore un couple de commerçants au lendemain de la réunion. Des suggestions ont émergé de part et d’autre pour rendre la rue attractive : installation de tables devant les commerces de bouche, ouverture d’un bar-brasserie, organisation de vide-greniers, passage du J’ybus, etc.
Une majorité de commerçants pour la piétonnisation
Les échanges, qui d’après le cabinet du maire et l’ensemble des participants semblent s’être déroulés dans le calme et l’écoute, ont duré près de trois heures. Les points principalement abordés concernaient le calendrier des travaux, qui après la rue Montpelaz se poursuivent place Sainte-Agathe et rue d’Hauteville jusqu’à fin août 2023, les possibilités d’indemnisations pour compenser les pertes de chiffre d’affaires exclusivement dues à ces travaux, les dégradations de vitrines et devantures subies durant cette période, les créneaux horaires et solutions d’accès pour les livraisons, la piétonnisation à ce jour officiellement provisoire mais qui sera soumise au vote lors du conseil municipal du 4 mai pour une décision définitive. Sur les 19 personnes présentes lors de cette réunion, 13 se sont dit pour la configuration piétonne, trois étaient mitigées et trois contre. Parmi les mitigés, certains suggèrent qu’elle soit semi-piétonne, avec une limitation de vitesse à 25 km/heure par exemple, «On roule doucement, s’il y a une place on se gare, s’il y a un piéton, il est prioritaire. Mais au moins il y a du passage et de la vie».
«Il faut des parkings à proximité»
Pour la plupart des commerçants, quel que soit leur positionnement, pour que la piétonnisation fonctionne, «il faut des parkings à proximité et que les délais de stationnement soient respectés», ce à quoi la Mairie s’est engagée dans un compte-rendu envoyé à chaque commerçant du secteur au surlendemain de la réunion : «Nous mènerons les actions nécessaires à la bonne rotation des poches de stationnement du nord et du sud de la rue». Certains s’inquiètent pour l’accès des personnes âgées et handicapées qui ont cessé de fréquenter certains commerces depuis la fermeture à la circulation en février 2022, d’autres estiment qu’avant d’ouvrir de nouveaux commerces, il est essentiel de préserver ceux qui sont déjà ouverts et quelques-uns craignent de devoir prochainement mettre la clé sous la porte si la fréquentation ne s’améliore pas. «Après plus d’un an de travaux, les gens ont pris de nouvelles habitudes» déplorent plusieurs commerçants. Toutefois, cette perspective de piétonnisation, avec l’ouverture de nouvelles boutiques et la création d’espaces publics en convainc plus d’un, séduits par l’idée de voir la rue et l’ensemble du secteur peu à peu se moderniser, se redynamiser, dans une ambiance calme et plaisante.
Des badges fournis pour les livraisons
Après plusieurs mois de livraisons perturbées par l’impossible accès des véhicules devant les commerces (deux aires sont dédiées aux extrémités de la rue), avec d’abord les travaux puis l’installation d’une borne réservée aux riverains (côté rue Charles de Gaulle), des solutions ont été proposées par la municipalité (dans l’attente de la décision du 4 mai concernant le choix de configuration de la rue) : des badges sont à disposition des commerçants, sur demande auprès de la mairie, pour un accès de 6h à 10h avec un créneau supplémentaire de 19h à 22h pour les restaurateurs qui font de la livraison à domicile. Cette période de deux mois permettra de tester le dispositif afin d’évaluer son niveau d’efficacité et de satisfaction auprès de l’ensemble des commerçants et de potentiellement le revoir. Plusieurs expliquent régulièrement constater, avec regret et mécontentement, des stationnements abusifs et des circulations de véhicules (voitures et scooters) en sens interdits et parfois à vive allure, notamment en soirée.
Bien que la réunion se soit bien passée et que chacun ait pu s’exprimer, la satisfaction n’est pas à cent pour cent au rendez-vous. «Rien n’est fait pour nous faciliter la vie. On avait un espace pour le dépôt de cartons en haut la rue, il a été enlevé. Concernant les livraisons, on nous propose une solution aujourd’hui alors que les travaux se sont terminés début décembre, on a dû se débrouiller pendant plusieurs mois. On espère désormais se sentir plus considérés et que les promesses faites seront tenues…sans être tardives».
Dans son courrier, le maire conclut : «Nous nous sommes enfin retrouvés sur la perception favorable de ce nouvel espace apaisé et agréable qui nous revient collectivement de faire vivre et bien vivre. La citoyenneté et le respect des contraintes de circulation par tous est de mise pour que ce soit une réussite complète. Et j’ai demandé à la Police municipale une présence importante pour accompagner cet élan de dynamisme».