«Désolés ! Pas de foire cette année !»
Difficile d’imaginer, en cette période de crise sanitaire, ce que devrait être la prochaine foire agricole de Rumilly, prévue le 17 octobre ! Pour respecter les directives imposées par la pandémie, ce devrait être un espace limité, balisé, avec un parcours obligatoire sans faire demi-tour, où des visiteurs masqués seraient privés de buvette. Un champ de foire où on ne ferait pas la foire, sans pouvoir errer de stand en stand en saluant à grands gestes les amis et voisins avant de partager un verre avec eux.
Difficile de voir dans la foire de Rumilly un simple rendez-vous commercial que l’on adapte à toutes les contraintes, de manière « rationnelle ». C’est bien autre chose ! C’est un temps de rencontre où se mêlent des mondes différents quoique proches, le monde rural et les gens de la ville. Histoire de se découvrir l’un l’autre, de partager les savoirs, de se présenter, de se connaitre. Quelque chose que l’on vit…
Adieu veaux, vaches…
Cette année devait avoir lieu la 19ème édition du salon du Fromage, le 16ème Concours de la race montbéliarde, la 8ème Journée du Cheval, entre la Place Joseph Joffo et le Pont du Mont-Blanc. Ou plutôt « aurait dû avoir lieu »…
Parce que la crise du Covid est passée par là comme elle est passée un peu partout. Et du côté des organisateurs, on n’a pas envie d’une foire triste, au rabais. Autant annuler ! « On perdrait l’esprit même de la foire », analyse Cédric Daviet, président du Comité d’action économique (CAE).
Réunis jeudi dernier, les membres de la commission ad hoc du CAE, ont pris la décision, le cœur gros quand même.
Mais sans aucune vision de l’avenir, avec des contraintes trop difficiles dont la suppression des buvettes qui couvrent en général la moitié des frais d’installation, il était impossible d’engager, comme cela se fait les autres années à cette époque, les commandes de matériel nécessaire.
Sans savoir si une interdiction n’allait pas tout bloquer.
La foire, c’est une grosse machine que le manque d’infrastructures d’accueil rend compliquée à organiser. Il faut en effet, louer des chapiteaux, des sonos, etc. « Un budget conséquent pour un événement gratuit qui doit trouver de quoi se financer », explique Michel Jouvenoz, responsable de l’organisation.
Déception
Alors, c’est vrai, c’est une grosse déception pour les 70 bénévoles qui se dépensent chaque année pour que cette foire soit un moment de convivialité qui s’est inscrit dans la vie locale.
Une déception aussi, c’est certain, pour les quelque 10 à 12 000 visiteurs venus admirer les plus belles vaches, applaudir les jeunes cavaliers, goûter la tomme et la raclette. Ou simplement regarder…
Alors on remballe pour cette année. Mais on espère bien se rattraper en 2021, le 3 octobre, pour faire la foire. Pour de bon !