Dominique Fié, une minorité «vocale»

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Troisième sur la liste de Fabrice Maucci en 2014, Dominique Fié est entré au conseil municipal en 2016 suite aux démissions de ses prédécesseurs. Figure de la minorité active, il est connu pour s’opposer régulièrement à la majorité. Il considère en effet que les deux autres listes sont trop conciliantes avec l’équipe du maire, ne s’opposant jamais pour l’une et rarement pour l’autre. Cette dernière, représentée par André Gimenez, est critiquée pour ne jamais avoir voté contre le budget, alors que «quand on est dans la minorité, ça ne se fait pas».
Interrogé sur sa présentation pour les élections à venir - où il a dit avoir fait voter le manifeste pour le climat devant une assemblée «décontenancée» alors que c’est Marina Ferrari qui en avait fait lecture - il maintient son affirmation. En effet, c’est bien lui qui avait insisté pour que le vœu soit voté, ceci afin de le graver dans le marbre. Il critique d’ailleurs le fait que « aucun élu aixois n’ait proposé le vote à Grand Lac.»

Ce pourquoi il s’est battu pendant quatre ans
Pendant notre entretien, il est ainsi revenu sur les divers sujets sur lesquels il a pu s’opposer : le transfert au privé d’une blanchisserie, le projet des thermes, la vente d’une partie du camping du Sierroz, la «tentative de faire disparaitre des espaces verts au bord du lac»…
Il rappelle aussi être le seul de la minorité a avoir mis en place des comptes-rendus des conseils municipaux, au nombre de 14. Dans ceux-ci, il reprenait «les principaux points qui posaient problème». De même, grâce à sa participation au conseil d’exploitation de Grand Lac, il a pu avoir des informations et informer la population, alors que l’intercommunalité n’est pas forcément exemplaire en termes de communication externe.
Ses grosses opposition concernent bien entendu les thermes mais aussi la manière dont est gérée l’urbanisation. Il dénonce un manque de contrôle et d’organisation qui a permis aux promoteurs de «faire ce qu’ils voulaient», entrainant une hausse mécanique des prix qui empêche certains jeunes de s’installer.
En termes de transports, il déclare «il n’y a aucune réflexion». Il dit d’ailleurs que ceux qui parlent aujourd’hui d’augmenter les fréquences de transports en commun sont les mêmes que ceux qui ont voté la délégation de service public en 2014. Citant Fabrice Maucci, il ajoute «le problème ce n’est pas que les bus soient vides, c’est comment on fait pour les remplir». Pour lui, le problème n’est donc pas pris dans le bon sens par les élus. Il rappelle que son équipe et lui sont pour augmenter les zones piétonnes et les pistes cyclables. Reconnaissant ne pas être un expert dans le domaine, il propose de faire des expériences qui n’auraient pas un impact trop négatif sur les habitants afin de voir ce qui pourrait fonctionner, en addition à des études de circulation.

Les priorités sont à revoir
Pour lui, il faudrait penser à financer «le problème écologique, social et financier» avant de s’occuper de projets pharaoniques tels que les Anciens Thermes sans une vraie concertation locale. À ce sujet, il indique d’ailleurs que ce projet n’était pas au programme de Dominique Dord lors de sa dernière élection. Selon lui, c’est à la municipalité de gérer ce problème plutôt qu’un grand groupe privé, cela permettant de «mettre du culturel et du sportif» plutôt qu’un éventuel centre commercial ou des habitations saturant encore un peu plus le centre-ville - sans compter les problèmes d’accès pendant le chantier, qui n’a pas réellement été étudié. Il insiste donc sur le fait qu’il faut que «ça soit un aménagement de la ville, pour les habitants.»
Sur le sujet des logements sociaux, il regrette que «beaucoup» de logements sociaux vont être déclassés dans les années à venir, laissant leur locataires sans solution. Le ratio à Aix-les-Bains étant de 4,4 demandes pour une offre, il y a en effet une pression telle que l’État est intervenu (au niveau national) pour que le ratio passe à 25% de logements sociaux par ville. Même si le PLUi prévoit des logements sociaux, il n’y en aura certainement pas assez. Il critique d’ailleurs la rhétorique de D. Dord consistant à dire que la construction de 1 000 logements sociaux nécessitent la construction de 3 000 logements classiques. En effet, il est possible, lors de la construction, de prévoir une plus grande proportion de logements sociaux.
Rejetant la réputation de ville riche qu’a Aix-les-Bains, il veut mettre en lumière les disparités de revenus qui existent selon les différents quartiers. Il voudrait donc que tout le monde soit pris en compte et que les revenus assez élevés qu’a la municipalité grâce au tourisme et au casino puissent être mieux répartis.
Enfin, il regrette que dans le cas de plusieurs DSP, les contrats soient signés pour de longues durées et que les avenants signés ne soient jamais en faveur de la municipalité.

Quel bilan ?
Son rôle de conseiller municipal de la minorité, Dominique Fié l’a pris très à cœur. Au cours des quatre années qu’il a passées à siéger, il ne s’est jamais relâché pour dénoncer ce qu’il considérait comme allant à l’encontre de l’intérêt commun, intervenant souvent en conseils, parfois au plus grand dam des conseillers de la majorité. Bien entendu, la minorité étant, par définition, minoritaire lors des votes, il n’a pas pu énormément peser sur les décisions. C’est bien pour ça qu’il est aujourd’hui en campagne pour pouvoir mettre en œuvre les idées de son groupe.

 

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