Du Concorde à l’escape game
Il faut bien reconnaitre que personne, au moment où les portes du cinéma «Le Concorde» s’étaient refermées sur la «dernière séance», n’aurait su prédire l’avenir de cette salle devenue mythique pour les rumilliens. Et sans doute pas celui qui semble bien lui être réservé.
Jeudi dernier, lors du conseil municipal, le maire a présenté les grandes lignes d’un projet engagé pour la reconversion de ce site de centre ville. Un projet qui verrait, dans ce bâtiment désert depuis deux ans, l’installation d’un «escape game» et d’un «fast-food végétarien».
« Une réelle opportunité »
Quelques mots quant à l’origine de ce projet. Au début de cette année 2018, la municipalité a lancé la procédure de vente des locaux de l’ancien cinéma «Le Concorde».
Six agences immobilières ont été sollicitées pour trouver un acquéreur qui respecte un cahier des charges prenant en compte des objectifs de développement du commerce de centre ville.
Deux de ces agences ont répondu, qui ont avancé plusieurs projets dont aucun n’a pu être retenu. Jusqu’au mois d’octobre où l’agence ORPI a proposé celui de Pierre Ribourdouille, jeune créateur d’une société haut-savoyarde spécialisée dans les activités de loisirs.
Un projet qui comprendrait au rez-de-chaussée de l’ancien cinéma une surface destinée à un restaurant «fast-food végétarien» et une autre affectée aux loisirs sous la forme d’un «escape game».
Plus, dans les étages, des locaux d’habitation et «si possible» des locaux pour des professions libérales et «en particulier médicales».
«Ce projet constitue une réelle opportunité pour la commune tant par son originalité que par sa capacité d’attraction, s’inscrivant en tout point dans la démarche de revitalisation du centre ville», devait commenter le maire Pierre Béchet dans sa présentation.
Restait un problème à résoudre, celui du stationnement. Car si cette nouvelle activité devait attirer un large public, la capacité de stationnement en plein centre ville reste réduite. Et, pour respecter les règles du PLU, le porteur de projet se doit de créer des places à proximité. La municipalité et le promoteur ont contourné cette difficulté en proposant à Pierre Ribourdouille d’acquérir une parcelle de terrain (150 m² environ) située à mètres du bâtiment, juste derrière le pont Édouard André. A charge pour les futurs clients d’accepter de faire quelques pas…
Urbanisme maîtrisé ?
Si la nouvelle a été plutôt bien accueillie par les élus communaux, cette affectation un peu surprenante de l’ancien «Concorde» a tout de même suscité quelques interrogations, du côté des élus de l’opposition.
Interrogation quant aux antennes actuellement sur les toits de l’ancien cinéma : elles seront déplacées sur la partie occupée par les associations (Carré d’art, Gars de la Rampe, Anciens combattants, Radio FMR). Partie qui n’entre pas dans la transaction, les associations resteront dans leurs locaux.
Interrogation quant à la concurrence avec les restaurants actuels, évoquée par Michel Brunet. Pour le maire, rien à craindre, d’autant que, pour lui, l’activité appelle l’activité…
Interrogation de Jacques Morisot quant à l’éventuelle requalification globale du quartier.
En particulier en relation avec le départ prochain des caves situées rue Frédéric Girod, qui doivent déménager à Vallières. En réponse, Pierre Béchet a évoqué les divers projets envisagés pour ce quartier, dont certains ambitieux.
Aucun, jusqu’à maintenant n’a pu aboutir, en particulier du fait de la difficulté de construire dans un centre ville où les réseaux enterrés posent de réels problèmes aux constructeurs. «On ne fera pas de parking souterrain dans le centre ville», affirme le maire.
Compromis
Le vente des locaux de l’ancien cinéma «Le Concorde» pourrait, si toutes les conditions sont réunies, être conclue au prix de 288 000 €.
La commune prendrait en charge les frais de commission d’agence pour 13 000 €, ainsi que les frais de géomètre et de déplacement des antennes du réseau câblé, situées sur les toits.
Un compromis de vente devrait être signé sur ces bases, sous réserve de l’obtention des autorisations de construire correspondantes.
Et pour les nostalgiques, une bonne nouvelle : la façade du Concorde ne devrait pas être touchée…