Élection Municipale Christian Heison remporte la mise
Dimanche soir, la liste menée par Christian Heison a remporté le scrutin avec 38,09% des suffrages exprimés.
Cette élection, encore marqué par une très forte abstention (36,59% de participation), a été très serrée, avec seulement 233 voix séparant le gagnant de son dauphin, Jacques Morisot. On pouvait d’ailleurs le sentir dès le dépouillement, avec une atmosphère que l’on aurait pu couper au couteau tellement la tension était présente. Chaque liste avait envoyé plusieurs membres pour vérifier que le comptage se faisait dans les règles et le maire sortant, Pierre Béchet, demandant à ce que les voix soient recomptées jusqu’à quatre fois pour être sûr du compte.
Grâce à cette victoire, M. Heison sera accompagné de 22 colistiers, contrôlant ainsi 70% du conseil municipal alors que MM. Morisot et Hector auront chacun quatre personnes à leurs côtés.
Christian Heison, satisfait mais pas euphorique
Ressentant une «immense satisfaction» à l’issue du scrutin, Christian Heison a toutefois tempéré son propos en reconnaissant qu’il y a un travail à faire en ce qui concerne l’abstention, encore plus élevée qu’au premier tour. Ayant augmenté son nombre de voix de 5,54% (69 bulletins), le seul des trois candidats dans cette situation, il considère avoir su rassembler les électeurs autour de son projet. Il nous a par ailleurs indiqué que « ce projet là est effectivement le meilleur pour la ville de Rumilly, c'est celui sur lequel travaille depuis 18 mois avec l'ensemble de l'équipe. De nombreux colistiers ne connaissaient pas du tout l'environnement politique et public donc ils ont été obligés de se former et c'était pour moi une énorme responsabilité de les emmener dans ce grand bateau avec pour destination le deuxième tour des élections municipales.»
À titre personnel, M. Heison a souhaité remercier les rumilliens pour lui avoir accordé leur confiance une troisième fois après l’avoir élu au conseil général puis départemental en 2008 et 2015 avec Fabienne Duliège.
La tête de liste refuse cependant de céder à l’euphorie face à son score. Avec moins de 40% des voix, il admet que son équipe et lui ont encore à convaincre les autres électeurs de la force de son projet. Il dit aussi tendre la main aux conseillers municipaux de la future minorité, alors que «les programmes n'étaient quand même pas si éloignés que ça sur beaucoup de sujets.»
Jacques Morisot sera «dans la vigilance démocratique»
Déjà deuxième en 2014, Jacques Morisot a répété l’opération en 2020. S’il a réussi à améliorer sa position par rapport au premier tour, il affirme toutefois que «seule la victoire est belle» mais tient à remercier les électeurs qui se sont déplacés, et en particulier ceux qui ont voté pour sa liste.
Regrettant la tenue de l’élection si proche de la sortie du confinement et alors qu’on est encore dans une situation de crise sanitaire, il trouve que cela n’améliore pas le rapport de méfiance entre citoyens et institutions.
Quant à l’élection, il en retient surtout la campagne. Malgré la déception de la défaite, il préfère ainsi retenir que « les enjeux d'environnement, de biodiversité, du vivre-ensemble dans toutes les composantes de la vie sociale, de l'intelligence collective et citoyenne ont été au cœur des débats» et que lui et son équipe resteront attentifs pendant le mandat à ce qu’ils soient bien pris en compte. Il a d’ailleurs affirmé sans hésiter craindre que la liste victorieuse ait «simplement [mis] un coup de peinture en vert» sur son programme suite à la crise.
M. Morisot a aussi émis quelques réserves par rapport à la manière dont son adversaire a mené sa campagne. Indiquant vouloir expliquer son point de vue plus en détail plus tard, il accuse : «il y a des choses qui sont inadmissibles qui se sont passées[...] qui nous font craindre pour le fonctionnement des collectivités». Interrogé sur la possibilité d’effectuer un recours, il reconnait que celui-ci ne pourrait être que pour la forme par rapport à l’écart de voix mais a déjà écrit vendredi dernier au Maire, au Préfet et au Procureur de la République pour signaler les irrégularités qu’il a constatées.
Philippe Hector, l’opposition constructive
Commençant par remercier ses soutiens, incluant le maire sortant à qui il souhaite de pouvoir profiter de sa retraite avec son épouse, le troisième (à 27 voix près) a affirmé vouloir jouer un rôle d’opposition constructive en défendant les valeur de son équipe. Son objectif est en effet d’être «dans l’intérêt des rumilliennes et des rumilliens» en s’opposant aux choses auxquelles lui et son équipe ne croient pas mais en faisant en sorte que «les choses auxquelles on croyait puissent se réaliser».
Ne voulant pas remettre en question la la légitimité du scrutin, M. Hector regrette toutefois la forte abstention, qui lui laisse penser que les habitants de Rumilly ne prêtent que peu d’intérêt au devenir de leur ville.
En ce qui concerne la campagne, là aussi sujet important, il affirme que son équipe et lui ont été «droits dans [leurs] bottes» ayant «toujours fait ce qu’il fallait pour respecter la législation».
Concernant l’équipe victorieuse, il affirme que s’ils « ne sont pas capables de respecter les règles, je ne vois pas comment ils vont pouvoir demander aux autres de les respecter.»
Pierre Béchet souhaite le meilleur à la ville
Si ce n’est pas l’équipe qu’il soutenait qui a gagné l’élection, Pierre Béchet reconnait toute légitimité à l’équipe victorieuse. Son souhait est que l’équipe travaille bien pour le bénéfice de la ville de Rumilly, espérant en particulier que «la ville telle qu'on la rêvée continuera à se développer.»