En colère, les salariés de l’Ehpad passent à l’action

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Pour manifester leur mécontentement à l’égard de l’Etat, qui refuse de cumuler deux aides auxquelles ils sont pourtant éligibles, les salariés de l’Ehpad d’Entrelacs se mobilisent les 9 et 10 mars prochains, en manifestant au niveau du carrefour d’Albens.

Alors que l’Etat refuse de cumuler deux mesures financières auxquelles les salariés des Ehpad gérés par l’ADMR sont éligibles, les salariés de l’établissement d’Entrelacs ont choisi de passer à l’action. Pour rappel, en 2020, l’Etat a décidé une revalorisation de 183€ nets au sein des Ehpad dans le cadre du Ségur de la santé. En parallèle, le 1er octobre 2021, l’avenant 43 à la convention collective de la branche associative de l’aide à domicile a procédé à une revalorisation des salaires, soit une augmentation comprise entre 250€ et 500€ selon le diplôme et l’ancienneté. Or, «l’Etat ne respecte pas l’avenant 43, refusant de financer à la fois la hausse consécutive au Ségur et celle actée par la convention collective», dénonçait Dominique Clément, président de l’ADMR d’Entrelacs dans notre édition du 17 février.

Une situation problématique pour les employés, dont les salaires sont amputés de 183€, et intenable financièrement pour l’ADMR d’Entrelacs. Car l’association a décidé d’arrêter de payer la prime Ségur à ses salariés d’Ehpad, lui préférant la revalorisation salariale prévue par l’avenant 43, qui leur est «plus favorable». Pour financer ces deux mesures, l’association devrait percevoir près de 140.000€ par an, mais ne touche que 56.000€ du Ségur de la santé. Pour permettre à ses employés de bénéficier de leur augmentation décidée par l’avenant 43, l’ADMR doit débourser 24.000€ par an pris sur ses fonds propres. En plus de cela, 56.000€ annuels échappent toujours aux salariés.

Le personnel de la maison de retraite d’Entrelacs a décidé de faire entendre sa voix les 9 et 10 mars prochains, en distribuant des tracts au niveau du grand carrefour d’Albens, jonction entre les deux routes départementales. La circulation promet d’être fortement perturbée. Les employés de l’Ehpad d’Aiton, le second établissement géré par l’ADMR en Savoie, ont été invités à se joindre au mouvement.

«Nous attendons des réponses de la ministre chargée de l’autonomie Brigitte Bourguignon. Nos députées et sénateurs lui ont de nouveau écrit cette semaine. De notre côté, nous avons sollicité le préfet de Savoie et même écrit à M. et Mme Macron», prévient Dominique Clément. Le président ne cache pas qu’il souhaiterait que ce mouvement prenne une envergure nationale. Même si la décision ne lui appartient pas, il a exhorté ses homologues des autres départements à s’emparer du sujet.

 

 

 

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