Entre inquiétudes et incertitudes face à la sècheresse, l’ouverture de la pêche approche
Le 11 mars prochain, les pêcheurs pourront retrouver le plaisir de lancer leur ligne dans les eaux du Fier, du Chéran et de leurs affluents parmi les 200 kilomètres de rivières et de ruisseaux gérés par l’AAPPMA de l’Albanais (Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques).
Jean-Michel Arquizan, président de l’AAPPMA de l’Albanais et Pascal Grillet, secrétaire, également président de l’AAPPMA du Haut-Chéran, dressent le bilan de l’année 2022 et font part de leurs inquiétudes et incertitudes concernant la saison 2023, au vu des conditions environnementales et de la problématique accrue de sècheresse.
Réciprocité Chéran
Dans le cadre de la Réciprocité Chéran, entre les AAPPMA de l’Albanais et du Haut-Chéran ne pouvant fusionner car affiliées à deux départements différents, les pêcheurs munis d’une carte d’une ou l’autre des AAPPMA peuvent pratiquer leur activité sur l’ensemble des parcours gérés par les deux entités, sans limites départementales (grâce à l’option proposée). L’évolution et l’harmonisation des mesures règlementaires sur un même bassin de gestion sont une priorité pour les deux AAPPMA qui ont décidé de mettre en œuvre un règlement intérieur commun (bassin du Chéran et bassin du bas Fier) entre 2023 et 2024 concernant notamment la limitation de captures, les fenêtres de captures ou encore l’uniformisation des mesures sur les parcours «prendre et relâcher».
Pas de hausse des tarifs
En 2022, 480 cartes adhérents de l’AAPPMA de l’Albanais ont été vendues, soit une baisse de 23,4% et 287 cartes touristiques, soit une baisse de 31,7%. Quant à la Réciprocité Chéran (Albanais+Haut-Chéran), 1174 cartes annuelles ont été vendues (-12,7%) et 597 cartes touristiques (-15,7%). Les hausses de 2021 s’expliquaient par la fin de la période de restrictions « Covid » et les baisses 2022 s’expliquent entre autres par la sècheresse, qui a notamment eu un impact sur les ventes de cartes touristiques durant l’été dernier.
Le tarif des cartes pêche reste inchangé annoncent les deux représentants de l’AAPPMA. «Face à l’augmentation de la cotisation fédérale, que nous approuvons car c’est elle qui apporte des connaissances scientifiques, nous avons fait le choix de diminuer la nôtre pour éviter une hausse des tarifs à nos adhérents».
Concernant l’activité d’hiver, le réservoir mouche du plan d’eau de Rumilly, ouvert tous les jours d’octobre à fin mars, est selon Pascal Grillet «un best-seller» car il fonctionne très bien. En 2022, 1120 cartes ont été vendues, 800 à la journée et le reste en demi-journée : «Beaucoup viennent de loin, de toute la région Rhône-Alpes et environ 20-30% de la Suisse» précise Jean-Michel Arquizan.
L’école de pêche du Chéran organise des cours, des stages et diverses animations. L’AAPPMA est en train de travailler sur un programme d’animation destiné aux seniors des EHPAD, pour leur permettre de sortir au grand air, découvrir les milieux aquatiques et pourquoi pas s’initier à la pêche.
Inquiétudes pour la saison 2023
Le rapport d’activité 2022, présenté lors de l’assemblée générale du 25 février, avait pour points principaux la sècheresse, la lutte contre les pollutions et les atteintes à l’environnement, la gestion piscicole et la règlementation, les enjeux et les perspectives pour 2023. La sècheresse et la ressource en eau sont au cœur des inquiétudes : «Le bassin du Chéran et du bas Fier était en étiage historique dès le début du mois de juin avec un retour à la «normale» le 20 octobre 2022!» déplore l’AAPPMA. Les premiers assecs ont été constatés dès la mi-juin : 13 pêches de sauvegarde ont été réalisées entre juin et août 2022, 3 500 ml ont été prospectés par les équipes de salariés/bénévoles, plus de 1500 truites sauvages ont été déplacées et plusieurs centaines de truites ont été retrouvées mortes. Plusieurs dizaines de kilomètres de cours d’eau ont été recensés en assecs entre juin et octobre.
«Les cours d’eau de l’Albanais sont à des niveaux extrêmement bas»
La situation actuelle reste très préoccupante : «Les cours d’eau de l’Albanais sont à des niveaux extrêmement bas. Selon le débit de référence sur l’arrêté-cadre sècheresse de la préfecture établi en mai 2022, le Chéran devrait déjà être en alerte renforcée. Les perspectives ne sont pas réjouissantes car nous n’avons pas de précipitations sur le territoire et pas de neige dans le massif des Bauges, en sachant que ce qui tient les niveaux, sur mars, avril voire début mai, c’est la fonte de la neige. Nous sommes très inquiets, la recharge des nappes ne se fera pas maintenant, même s’il se met à pleuvoir durant un mois. Cela permettra de maintenir le niveau des cours d’eau mais cela ne rechargera pas les nappes, car toute l’eau qui tombe au printemps est pompée par la végétation» s’alarme Pascal Grillet.
Contacts :
Tél : 04 50 64 61 63
Mail : contact@cheran-terredepeche.com
Web : http://www.cheran-terredepeche.com
[[{"fid":"37706","view_mode":"default","fields":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":false,"field_file_image_title_text[und][0][value]":false},"link_text":null,"type":"media","field_deltas":{"1":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":false,"field_file_image_title_text[und][0][value]":false}},"attributes":{"height":412,"width":606,"class":"media-element file-default","data-delta":"1"}}]]
Le réservoir mouche au plan d’eau de Rumilly reste ouvert jusqu’à la fin du mois de mars.