Entre redynamisation du centre-ville et sauvegarde du patrimoine
Depuis l’été, les travaux de démolition et déconstruction des thermes ne passent pas inaperçus dans le paysage urbain. Dix mois de travaux devraient être nécessaires pour finaliser cette première phase du projet, avant les premiers travaux de construction prévus pour l’automne 2025.
La démolition des thermes va durer dix mois
Historiquement, les anciens thermes étaient la propriété de la Ville. Le groupement à l’origine du nouveau projet des thermes – la Société d’aménagement de la Savoie (SAS) et Bouygues Immobilier – a racheté le bâtiment en 2018. La Ville a racheté trois ans plus tard, en 2021, la partie concernant les Thermes Pelligrini, avec l’idée d’en faire déjà une médiathèque. Ce grand projet des nouveaux thermes date de 2012 et a enfin vu le jour depuis cet été, avec les premiers coups de pelle pour démolir et déconstruire «toutes les structures qui n’ont pas de valeurs patrimoniales», explique Alain Jasseron, directeur d’agence de la SAS. Cette première phase de travaux vise aussi à ramener de la lumière naturelle au sein du futur complexe. Les différents travaux sont supervisés par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). «Les vestiges romains ainsi que les deux cabines d’Aga Khan (figure emblématique de la Ville fin XVIIIe – début XIXe siècle) seront restitués à la Ville à la fin du projet, entre fin 2028 et début 2029», ajoute-t-il.
«Une revalorisation pensée entre 80% à 90%»
Au préalable des travaux de démolition, tous les aspects techniques liés au désamiantage et à l’enlèvement du plomb ont été générés en amont. Les travaux ont commencé à l’été, avec le curage, c’est-à-dire l’enlèvement de toutes les portes, radiateurs, et tout équipement afin de laisser la structure nue de béton. «Sur le chantier, nous trions le béton armé qui est concassé pour être revaloriser, c’est également le cas de la ferraille qui est recyclée, et tous les éléments du chantiers – plâtre, installations électriques, etc. - qui sont revalorisés. Nous travaillons avec une entreprise basée à la Motte-Servolex pour tous les aspects de revalorisation hors chantier», indique Pierre-François Poux, chef de projet sur les nouveaux thermes.
La fin de la phase des travaux de démolition est prévue pour la fin du mois de mai. Une vingtaine d’ouvriers travaillent sur cette première phase de chantiers, avec l’utilisation de pelles et robots mécaniques. La reprise les travaux est prévue après l’été, dès le courant de l’automne, pour la partie terrassement jusqu’à fin 2025-début 2026.
«On est tributaires de la commercialisation»
Le démarrage des travaux liés à la construction est prévu pour le printemps 2026, où tout aura été purgé et démoli, pour une livraison finale estimée entre la fin d’année 2028 et le début d’année 2029.
Le projet des nouveaux thermes va accueillir 219 logements dont 55 sociaux, qui seront construits directement sur le terrain naturel, et non sur le dessus du bâtiment actuel des thermes. Une autre partie va être consacrée à l’immobilier professionnel avec 6 000 m² de bureaux, 6 000 m² de services et 6 000 m² de commerces, afin de redonner un second souffle à la vie commerciale dans ce quartier. Les premières commercialisations vont se dérouler à partir du printemps-été 2025 prochain. L’objectif est clair : arriver à avoir une première commercialisation à hauteur de 40% avant le début des travaux de construction et d’aménagement prévus au printemps 2026.
Le parking a été repensé
A terme, le sous-sol va devenir un parking. Près de 270 places, aux niveaux de l’ancien étage technique, R+2 et R+3, vont être aménagés en lien avec la partie logements, avec une entrée place de Hôtel de Ville pour le premier parking de 200 places et un deuxième accès côté rue Georges Premier pour le second parking sur deux niveaux de 70 places. En sus, un parking public de 96 places va être construit sous la voirie, avec la même entrée qu’aujourd’hui, place de l’Hôtel de Ville.
L’environnement et l’énergie au cœur du projet
«On va réutiliser le rejet d’une ancienne source thermale («Soufre») qui n’est plus utilisée pour alimenter 100% de l’eau chaude et du chauffage pour les logements, et 40% des besoins des professionnels et commerçants », précise Alain Jasseron. Les eaux pluviales vont également être stockées afin d’assurer l’arrosage des 3,5 kilomètres de jardinières du bâtiment. «Niveau contenance, cela représente une quantité d’eau pour deux mois de sécheresse. Ainsi, l’arrosage sera assuré en période estivale, lors de fortes chaleurs et faibles précipitations», annonce-t-il.
Une autre volonté porte sur l’obtention de trois labels : deux labels environnementaux, «BREAM» pour les commerces et services et «NF Habitat HQE» pour la partie habitation ; et un troisième label sur le bien-être des utilisateurs avec «OSMOZ», notamment pour la qualité de vie au travail (QVT).
«C’est bien plus qu’un projet économique»
Ce projet immobilier a été pensé en adéquation avec des actions de développement culturel et préservation du patrimoine thermal. Les thermes Pelligrini vont accueillir une médiathèque, la bibliothèque va également être reliée au projet pour ne faire qu’un seul établissement culturel pluridisciplinaire au sein des nouveaux thermes. Plusieurs réflexions sont en cours pour déménager certains services municipaux dans les nouveaux locaux et bureaux - parmi les 18 000 m² réservés aux activités professionnelles - afin de recentraliser les services au sein d’un espace mieux identifié, des deux côtés de la place Maurice Mollard.
Un espace muséographique va également être pensé et voir le jour dans les prochaines années, sous la forme d’un centre d’interprétation de l’architecture du patrimoine (CIAP), avec un parcours entre le bâtiment Revel - qui sera réhabilité - et les Thermes Pelligrini, pour mettre en lumière le patrimoine thermal de la ville, de l’Antiquité à aujourd’hui. Les statues du musée lapidaire prendront également place au sein du futur CIAP.
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