Entrelacs construit son projet de territoire
Lauréate du dispositif national Petites villes de demain, Entrelacs vise plusieurs objectifs dont la création d’une vraie centralité, d’un tissu économique et d’une offre de services solide et de logements accessibles. Les déplacements tiennent également une place primordiale dans ce projet.
Entrelacs possède une position stratégique, entre Aix-les-Bains, Annecy et Rumilly. Cette commune nouvelle de 6 500 habitants, chapeautant six communes déléguées (ce qui multiplie par six le nombre d’équipements à entretenir), joue clairement un rôle de centralité, appelé à s’accentuer dans les prochaines années. Au rythme d’une croissance démographique de 1,8% par an, Entrelacs devrait compter près de 8 000 habitants en 2030... Mais une population vieillissante et composée de catégories socioprofessionnelles supérieures s’éloignant d’Annecy en raison du coût de l’immobilier. La commune, elle, souhaite accueillir de jeunes ménages.
Entrelacs cochait donc toutes les cases pour bénéficier du dispositif national Petites villes de demain (PVD). La commune est accompagnée jusqu’en 2026 pour construire son projet de territoire et améliorer son attractivité. L’embauche d’une cheffe de projet, Camille Zeller, dont le poste est financé à 75% par l’Etat, va l’y aider. «La coordination et l’ingénierie sont au cœur du programme. Un soutien précieux pour les petites villes qui ne disposent pas des ressources en interne», estime le maire d’Entrelacs, Jean-François Braissand. Un accompagnement global grâce à la réalisation d’études, primordiales lors de la phase de diagnostic, la mise en réseau avec l’obtention d’aides d’organismes extérieurs, et, le nerf de la guerre, des financements.
La population associée à la démarche
Avant d’entamer un plan d’actions, encore faut-il déterminer les besoins, en termes de commerces, d’offre médicale, de services. Camille Zeller a constitué un comité de pilotage avec la CCI pour dresser un état des lieux. En parallèle, l’équipe municipale a lancé une étude de programmation urbaine, en y associant la population, toujours en vue de concevoir son projet de territoire. Elle sera restituée le 3 mars, à 18h30, dans la salle d’animation d’Albens.
Les enjeux sont nombreux : créer un vrai centre-ville, posséder un tissu commercial solide, renforcer l’offre de services, proposer une offre de logements accessibles, opérer une rénovation énergétique du patrimoine et mener une politique d’incitation à la rénovation des logements, favoriser les circuits courts, développer les mobilités douces et atténuer les nuisances induites par la route départementale. Le travail a déjà commencé ; des projets sont d’ores et déjà engagés.
Désengorger la traversée d’Albens
Le projet de territoire ne peut s’entrevoir sans repenser les déplacements dans cette commune coupée en deux par la route départementale, qui subit les nuisances d’un fort trafic de transit. Petites villes de demain va permettre de financer en partie une étude sur les mobilités réalisée cette année.
A court terme, il s’agit de créer un cheminement cohérent entre les futurs espaces publics, commerces, services, équipements éducatifs et sportifs, de rendre la traversée perméable et de donner une plus grande place aux piétons et aux cyclistes.
A long terme, il s’agit d’avancer sur le projet de contournement routier afin d’apaiser la traversée principale d’Albens, souvent engorgée aux heures de pointe. Le sujet n’est pas nouveau et a un lien direct avec le projet d’échangeur autoroutier de Saint-Girod, censé soulager celui de Grésy-sur-Aix, saturé. « Il faut faire passer les flux de véhicules au bon endroit », alerte Jean-François Braissand.
Une première étape a été franchie en 2020 avec la création d’un rond-point sur la RD 1201, entre Albens et Saint-Félix. L’étape suivante consisterait à créer une voie entre ce giratoire et celui de la future gendarmerie, sur la RD 910. Le tout permettrait de diriger le trafic vers l’échangeur de Saint-Girod, en désengorgeant la traversée d’Albens.
Marie-France Sarrazin
