Entrepôt U Logistique : retour sur 20 ans de développement et d’innovation
U Logistique («U Log») fédère 27 entrepôts dans toute la France au service des 1 682 magasins de l’enseigne. Ces différents sites dédiés à la logistique permettent de réceptionner et stocker les produits, puis de préparer, expédier et livrer les colis en fonction des commandes, avec l’objectif d’augmenter la performance des coûts logistiques, de faciliter l’innovation et d’accompagner la stratégie commerciale des magasins.
115 magasins livrés en région Auvergne-Rhône-Alpes
Parmi les 27 entrepôts répartis dans les quatre coins du territoire national se trouve celui de Rumilly, le seul site implanté en Pays de Savoie, qui livre 115 magasins sur la quasi-totalité de la région Auvergne-Rhône-Alpes (ainsi qu’une partie de la Bourgogne). Il traite les produits dits «ambiants (épicerie, liquides, droguerie, hygiène) ; les produits frais sont traités à côté de Bourg-en-Bresse (avec un prestataire surgelés à proximité directe) et un autre site, dit de rotation lente, se trouve près de Besançon. U est une enseigne d’indépendants, dans un système coopératif : «Nous sommes au service de nos magasins qui sont à la fois nos clients et nos associés» informe Thierry Gauthier, directeur du site depuis janvier 2021. Avec ses 23,88 milliards de chiffre d’affaires, la coopérative U se situe à la quatrième place nationale en part de marché (11,6%) derrière Leclerc (22,5%), Carrefour (19,7%) et Intermarché (15,9%), et devant Auchan, Lidl et Casino.
A l’occasion des 20 ans de l’entrepôt rumillien, Thierry Gauthier revient sur la genèse de sa création, fait le point sur son évolution, entre développement, agrandissement et innovations, et évoque les principales ambitions. Ce dernier précise qu’en réalité, l’entrepôt a ouvert en mars 2002, «mais n’ayant pu organiser d’évènement l’année dernière, pour diverses raisons, ce sont les 21 ans que l’on fête au nom des 20 ans». Thierry Gauthier est le troisième directeur, succédant à Jérôme Vadon, ayant lui-même succédé à Gilles Bican, décédé prématurément quelques années seulement après l’ouverture.
25 millions de colis par an, soit 100 000 par jour
Le site d’une surface de 36 000 m² à son ouverture est venu remplacer les 16 000 m² de celui de la Motte-Servolex, vieillissant et devenu trop étroit, avec l’objectif d’optimiser les techniques de gestion des volumes. Depuis, la base logistique rumillienne s’est agrandie pour atteindre 48 000 m² en 2019. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 25 millions de colis qui sont préparés et livrés chaque année, soit environ 100 000 par jour (représentant en moyenne 3500 à 4000 palettes), tendance plutôt à la hausse malgré la difficulté à absorber tous les volumes par manque de personnel. 34 000 palettes sont stockées pour une capacité de 38 000. «Nous recevons des commandes de magasins tous les jours. Selon leur taille, nous les livrons une à cinq fois par semaine, avec une moyenne de deux-trois livraisons hebdomadaires» explique le directeur. Concernant l’inflation, les volumes, un peu à la baisse en début d’année, ont retrouvé leur niveau habituel, car les clients consomment différemment (plus de ventes de premiers prix, chute libre du bio…) mais toujours autant.
30% des colis préparés de façon mécanisée
Resté stable, sans gros changements pendant plus de quinze ans, le site a ensuite connu une évolution avec son agrandissement surtout destiné à la mise en place d’un système de mécanisation : «En 2019, nous avons investi dans des chariots automatisés AGV(Automatic Guided Vehicle, Ndlr), qui déplacent les palettes, et depuis janvier 2022, nous sommes équipés d’AGV élévateurs, ce qui permet un gain de temps et de régularité, car ils ne dorment pas et ne prennent pas de pause» sourit le directeur, ajoutant que «l’activité automatisée représente à peu près le tiers des volumes. 30% de nos colis sont préparés de façon mécanisée». Ce dernier explique rester quoi qu’il en soit très attaché à l’humain, «cela reste un métier, sans l’humain, les machines ne fonctionnent pas», précisant ne pas envisager d’automatiser intégralement l’entrepôt car «socialement ce serait complexe et en terme de coût ce serait très cher. Nous essayons donc de mécaniser ce qui peut l’être de façon raisonnable, ce qui nous permet à la fois de gérer et d’intégrer notre personnel. Il y aura ensuite peut-être d’autres étapes où l’on ira un peu plus loin, en fonction de l’évolution des technologies pour continuer à diminuer la part de manutention humaine, car de toute façon, il faut éviter de trop charger les gens. Sur nos systèmes de mécanisation, même si ce n’est pas toujours simple, nous essayons de mettre les colis les plus lourds». Le poids moyen d’un colis est de 7 kg mais peut monter à 25 kg.
«Nous recherchons à embaucher en permanence»
175 salariés en CDI travaillent au sein de «U Log Rumilly», ainsi qu’une quarantaine d’intérimaires. «Nous recherchons à embaucher en permanence. Nous intégrons environ une vingtaine de personnes en CDI tous les ans, mais le problème, c’est qu’il y a aussi des gens qui repartent. Il y a beaucoup de turn-over ces dernières années, surtout depuis la période Covid, et aussi parce que les jeunes générations semblent moins stables qu’avant, avec un nouveau rapport au travail». Le directeur précise que l’entreprise recrute notamment des employés logistiques, sans nécessité de qualification, «qui au démarrage ne feront que de la préparation de commandes et qui accèderont ensuite à de la polyvalence, avec une formation à d’autres métiers et une possibilité d’évolution interne». D’ici la fin de l’année, U Logistique aurait besoin de recruter une quinzaine de CDI.
Claire Castelar