Eric Chassagne se représente à Marcellaz : « le boulot on va le faire dans l’intérêt des gens » 

Quels ont été les premiers défis auxquels vous avez dû faire face au moment de prendre le poste de maire de Marcellaz ?

Le premier défi, c'est déjà de se remettre au travail. Après la stupeur et la peine, il faut découvrir plein de choses parce qu'il n'y a pas eu de passage de témoin, donc il a fallu reprendre tout cela et être à la hauteur. Tout le monde était abattu, donc il a fallu remotiver les troupes. J'ai vu les agents de la partie secrétariat et ceux du périscolaire, les enseignants, et après on a repris le travail. Au début, je n'osais pas venir dans le bureau même si j'estimais être légitime parce qu'il y a eu une élection, mais après il faut faire le travail.

L'objectif était d'être dans une certaine continuité pour la fin de ce mandat ou d'imprimer votre patte ?

Au départ, le but c'était de vite poursuivre dans une certaine continuité et ensuite ça a été d'imprimer ma patte, oui, mais je dois dire que les collègues du conseil municipal et la population m'ont bien aidé dans ce domaine. J'ai été très soutenu.

Après quelques mois, quel regard vous portez sur le travail accompli ?

Heureusement que j'ai fait toute ma carrière en tant que chef d'entreprise parce que ça m'a permis tout de suite de prendre les décisions qui s'imposent. Le rôle de maire, c'est de prendre des décisions et, comme un sous-préfet m'avait dit : " La République ne s'arrête pas ". Ce n'est pas faire injure à Jean-Pierre, mon prédécesseur, mais il y a des décisions à prendre et il faut les prendre. Parfois, ce n'est pas facile de dire non, mais je ne suis pas là pour faire plaisir, je suis là pour appliquer la loi et faire le travail.

Comment vous décririez votre manière de diriger la mairie ?

J'essaie d'être proche des habitants. J'aime que les choses soient faites et qu'elles le soient rapidement. Ce n'est pas toujours compatible avec l'administration malheureusement, mais en tout cas j'aime être proche des gens.

Vous aviez laissé entendre lors de votre élection que vous alliez vous représenter en 2026... Pour quelle raison vous vous représentez ?

Il y a plusieurs raisons. La première, c'est que c'est à la place du maire que l'on se rend compte de ce que l'on peut faire pour notre commune, pour les habitants et pour le territoire. La deuxième, c'est que j'ai été beaucoup encouragé par les administrés et la troisième, c'est que j'ai eu un accueil exceptionnel de la part des maires de la communauté de communes, ce qui fait que je me sens bien pour faire des choses. Et puis, au-delà de cela, c'est très intéressant intellectuellement.

Qu'est-ce que vous envisagez de lancer comme projets ?

Je souhaite donner des aires de respiration à notre commune. Notre commune, si proche de la grande agglomération d'Annecy, a eu beaucoup de constructions nouvelles, de divisions parcellaires. Il est temps maintenant, même si nous avons des obligations de constructions à venir, de créer des aires de respiration. De plus, on a une salle communale : le centre rural, qui est aujourd'hui utilisé pour la cantine en plus des besoins des associations et de la mairie. La cohabitation n'est pas toujours évidente, donc j'aimerais créer un pôle vers le stade dédié au sport parce qu'on a de très belles associations sportives à Marcellaz qui marchent bien.

Comment vous imaginez votre équipe pour cette campagne ?

Tout le monde ne poursuit pas parce que c'était déjà dit du temps de Jean-Pierre, certains poursuivent sans problème. Ce sera une équipe avec des anciens, avec des nouveaux et un exécutif en partie renouvelé avec qui on va travailler main dans la main. Pas de politique entre nous, parce que chacun a ses idées, mais dans les communes de notre taille, ça n'a pas lieu d'être. En tout cas, l'équipe est en très bonne voie.

Quelle est la principale force et le principal défi pour l'avenir à Marcellaz ?

C'est un peu pareil. Sa force, c'est sa proximité avec la grande ville qui est Annecy et à mi-chemin avec Rumilly. Il y a un côté encore bucolique et village qui représente une force et le défi, c'est d'essayer de rester dans cet esprit, ce qui n'est pas simple avec les constructions nouvelles, par exemple, mais on va s'y employer. On a une population nouvelle et une population ancienne et les deux ont leur mot à dire, même si ce n'est pas toujours simple. En tout cas, je tiens absolument à ce que l'on reste une commune agricole.

Quel est votre état d'esprit au moment de repartir sur une nouvelle campagne ?

Les trois premiers mois après ma prise de fonction, ça a été très dur, lourd à porter moralement, mentalement et physiquement. Aujourd'hui, je me rends compte qu'il y a des liens à resserrer parce qu'avec les collègues on a les mêmes points de vue. On doit se dire les choses pour avancer. Dans les temps qui nous sont impartis dans la vie de tous les jours, c'est vrai qu'on ne pense pas forcément à tout se dire, mais une campagne permet de mettre en évidence des cohésions d'idées.

Quelles valeurs ou principes guident vos décisions ?

Mes valeurs sont simples et humaines. Mes valeurs sont celles du travail et de l'engagement. Chez moi, il n'y a pas de demi-mesure. Aujourd'hui, je pense qu'il faut remettre de l'humanité. Les gens apprécient la chaleur humaine.

Quel message souhaitez-vous adresser aux habitants avant les élections municipales?

Je ne suis pas à l'aise avec ce genre de message en vue d'une élection, mais en tout cas, faites-moi confiance : le boulot, on va le faire dans l'intérêt des gens de Marcellaz et avec, autant que faire se peut, la volonté de préserver notre environnement au sens large du terme ; qu'il soit humain ou géographique.

Alexis Fernandez