Estelle Danvers : d’une danseuse est née une chorégraphe
On la connait à travers son travail de chorégraphe pour le Festival lyrique, anciennement le Festival d’opérette d’Aix-les-Bains. Voilà bien longtemps, qu’elle fait partie du décor aixois, même si elle reste fidèle à ses origines et à sa ville : Bordeaux. Mais qui est celle qui a fait renaître le Festival des opérettes, en le faisant devenir le Festival Lyrique.
Ses débuts en tant que danseuse
Née d’un père artiste-peintre qui a fait les Beaux-Arts à Paris, et d’une mère qui est un ex-mannequin, Estelle Danvers a baigné très tôt dans le milieu artistique. Si le papa est contemplatif, sa maman est plutôt «pragmatique, elle ne comprend pas le métier de son époux, ni les métiers artistiques, c’est très étranger à sa personnalité.», ponctue Estelle. Son père tenait à ce qu’elle fasse du théâtre, mais Estelle était trop jeune, du coup on la présente à l’audition de danse. Un moment impressionnant pour la jeune Estelle, qui n’a que cinq ans, car elle se retrouve en présence du directeur du conservatoire de Bordeaux, le maître de ballet du Grand Théâtre de Bordeaux Mr Wladimir Skouratoff, ancienne étoile internationale et la professeure du conservatoire. Elle montera pour la première fois sur scène avec Casse-Noisette. Dès qu’il le pouvait Wladimir Skouratoff, la faisait monter sur scène. «Il était très musicien et très exigeant. Il nous faisait peur, mais en même temps il était stimulant. Il pouvait piquer des colères violentes, il lançait les chaises au milieu de la salle. Pour lui, à 6 ans déjà, on n’était des artistes, il ne lâchait rien sur le côté artistique.», explique Estelle. Adolescente, elle participe aux «Jeunes Ballets d’Aquitaine», en parallèle, avec Maître Claude Paoli. Beaucoup de créations, de tous les genres. «Je n’aimais pas rester dans un même langage, déjà à l’époque. Je ne me voyais pas faire carrière au Grand Théâtre, me mettre à la barre tous les jours, avec les mêmes personnes, dans ce petit microcosme artistique.» déclare-t-elle. J’ai été sur les routes de France, j’ai toujours été au contact de l’opérette, parce que cela j’aimais bien. A l’époque c’était faisable. «Dès le début, la chorégraphie m’a attirée toute petite, j’avais beaucoup d’imagination, dès que j’entendais de la musique, des pas venait à moi dans ma tête. J’ai appris la danse pour pouvoir chorégraphier selon moi.»
Sa compagnie et le Festival Lyrique
«J’ai plus de plaisir aujourd'hui à être avec mes danseurs dans un studio et les faire travailler, que moi-même interpréter. Quand je suis en création, je suis la plus heureuse du monde. C’est la transmission, c’est de pouvoir évacuer ce que j’ai dans la tête, c’est de voir mes danseurs s’approprier mes idées, mon style. C’est passionnant. C’est ce que j’ai toujours voulu faire. C’est un rêve éveillé.» explique-t-elle. Depuis 2016, Estelle Danvers a créé sa propre compagnie. L’aventure de la chorégraphie commence bien avant, cependant, vous l’aurez compris. «J’ai beaucoup chorégraphié pour du lyrique : opéra et opérette. J’ai été reconnu en tant que tel, grâce à Pierre Sybil. Il m’a repéré, il était visionnaire. Je l’ai connu par une amie qui était fantaisiste.» Quand Fabrice Lelièvre était chorégraphe du Festival d’opérette en 1999, il demande à Estelle de venir y participer, en tant que danseuse. Elle qui a arrêté totalement la danse, il y a trois ans, remontera sur scène cet été. En 2025, le Festival lyrique reviendra en hiver, avec un projet pédagogique avec les enfants des écoles et une programmation plus opératique. Estelle Danvers vient tous les deux mois sur Aix-les-Bains dorénavant, afin de poursuivre et de développer l’oeuvre de Pierre Sybil. La programmation 2025, ce sera autour du music-hall. Notre chorégraphe nous réserve encore bien des surprises, et le Festival Lyrique n’a pas fini de nous faire briller les yeux, ni de charmer nos oreilles.