Faudrait qu’on m’explique…
Il y en a surement parmi vous qui vont trouver que je ne sais pas de quoi je parle, que ce n’est pas le moment de couper les cheveux en quatre, que nos dirigeants font ce qu’ils peuvent face à une situation dramatique et que « si vous étiez à leur place… ». Et c’est sans doute vrai. Je me mêle de choses qui me dépassent et je ferais sans doute mieux de la fermer et de rester à ma place.
N’empêche ! J’ai quand même le droit de me poser des questions sur les conditions de ce nouveau confinement. Et, même si je ne conteste pas son utilité et si je n’ai rien d’une obsédée du complot, j’aimerais qu’on m’explique.
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi aller au cinéma ou au spectacle dans une salle aux trois quarts vide est plus dangereux que faire ses courses dans un supermarché quasi bondé.
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi mon gamin ne peut pas aller à la bibliothèque, ni à son cours de trompette, alors qu’il doit continuer à aller au collège.
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi certains produits du quotidien sont jugés – par qui ? – « non essentiels ». Sans doute une paire de collants est-elle totalement inutile à nos ministres mâles, mais elle est « indispensable » à ma fille qui en consomme beaucoup. Par exemple…
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi, depuis quelques jours, les jeunes enfants de six ans sont devenus dangereux pour leurs ainés alors que, depuis des mois, on nous a assuré qu’il n’en était rien.
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi je n’ai pas le droit de me promener à plus d’un kilomètre de chez moi, même avec une attestation en bonne et due forme, alors que mon voisin chasseur a la liberté de traquer le chevreuil un peu partout.
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi je risque plus en allant voir mes amis, en petit comité, qu’en allant travailler dans une entreprise de près de cinquante salariés.
Je voudrais qu’on m’explique pourquoi les « grandes » vedettes ne se mobilisent pas plus pour soutenir les jeunes artistes dont beaucoup se retrouvent dans des situations difficiles, même avec un statut d’intervenant.
Je voudrais qu’on m’explique en quoi je risque de transmettre, ou de choper, le virus en entrant dans une boutique où je suis seule avec la patronne, masquées toutes les deux et à distance plus que respectable. Alors que je me fais bousculer devant la caisse de l’hyper.
La liste n’est pas close… Je n’en finis pas de me poser des questions. Et je ne suis pas la seule. Franchement, les dernières décisions de nos responsables politiques d’interdire complètement la vente de ces produits jugés « non essentiels », y compris dans les supermarchés, rappellent dramatiquement le système des punitions collectives de nos années d’école primaire…
Moi, je ne conteste pas les décisions de nos gouvernants, sans doute n’ont-ils pas d’autres solutions. Et je n’irai pas manifester contre le port du masque. Tout ce que je veux, c’est qu’on arrête de me prendre pour une débile. Qu’on arrête de me raconter n’importe quoi un jour pour me dire le contraire deux semaines plus tard. Qu’on me prenne pour l’adulte que je suis.
Tout simplement !
Lady Marianne
Pour m’écrire, c’est sur
ladymarianne74@orange.fr

Vous avez refusé les cookies et vous ne pouvez donc pas accéder à notre contenu « premium ».
Nous vous invitons à revoir vos préférences de cookies en cliquant sur “Changer”
OU
Pour profiter d'une expérience sans interruption et d’un accès complet à tous nos articles et contenus exclusifs :
Je m'abonne