Fier et Chéran : des histoires de ponts !
«Ce n’est pas forcément le cas partout, mais notre «binôme» fonctionne bien. Après un temps d’adaptation, chacun a trouvé sa place et on se complète». Pour Fabienne Duliège et Christian Heison, les deux conseillers départementaux du Canton de Rumilly (qui, faut-il le rappeler, rassemble les 27 communes du Pays d’Alby et du Pays de Rumilly), le rôle de l’élu local, c’est d’être au contact direct des habitants, des «élus de proximité». A deux voix, ils font le point sur les dossiers en cours ou à venir, des collèges aux routes départementales, entre autres.
Collèges : un mieux, mais…
A la rentrée dernière, l’ouverture du 49e collège de la Haute-Savoie, le Collège du Chéran, a donné un peu d’air dans un environnement scolaire trop contraint où les deux autres collèges publics de l’Albanais, René Long à Alby-sur-Chéran et Le Clergeon à Rumilly, étaient saturés.
Avec 250 élèves pour sa première année, le nouvel établissement devrait monter progressivement en puissance : 350 à la rentrée prochaine, 600 à moyen terme.
Du côté d’Alby, le collège René Long devrait pouvoir retrouver des effectifs acceptables, revenus aux alentours de 600, dans un ou deux ans. Ce qui permettrait de voir disparaitre les préfabriqués… Au Clergeon également, on devrait voir baisser les effectifs, aujourd’hui aux alentours de 700 élèves.
Un mieux, assurément, pour les collèges publics. Mais qui semble bien rester provisoire. Car si la démographie continue à évoluer au même rythme qu’aujourd’hui, on pourrait se retrouver dans une situation difficile à nouveau dans 15 ou 20 ans. D’où la nécessité d’une part d’entretenir et moderniser les collèges actuels, et de prévoir l’avenir.
Un dossier suivi de près, même si on n’est encore loin de l’urgence. Et qui mobilise les élus. En témoigne la visite de Christian Monteil, président du Département, au collège Le Clergeon il y a quelques semaines.
Invité par les conseillers départementaux, il a parcouru les locaux et discuté avec les personnels. Assurément, la baisse, même encore légère, des effectifs a donné un peu d’air. Mais il a pu constater un décalage avec les autres collèges du département. Car, même si l’établissement a été bien entretenu et rénové depuis sa construction (qui remonte à 40 ans !), il a besoin d’une réhabilitation en profondeur pour être «au niveau». Une étude est donc programmée en ce sens.
Au collège d’Alby-sur-Chéran, des travaux de rénovation des logements de fonction vont être entrepris dès cette année, avant une réhabilitation énergétique des bâtiments d’enseignement prévue pour 2021-2022.
Fluidifier le trafic
Si la réforme territoriale a privé les départements de nombre de compétences, celles qui leur sont restées ne sont pas forcément les plus simples à assumer. Les infrastructures routières par exemple. Un domaine qui absorbe une grande partie des budgets du Conseil départemental.
Sur l’Albanais, pas mal de choses devraient se produire dans les prochains mois ou années. Visite des routes, du sud au nord.
On commence par le secteur d’Alby-sur-Chéran où le carrefour de Crêt Vial est devenu un casse-tête pour les usagers qui doivent patienter pour aborder la RD 1201. Depuis plusieurs mois, ces mêmes usagers ont demandé, pétition à l’appui, qu’un rond-point soit aménagé.
D’autant plus que de nombreuses constructions vont encore accentuer les difficultés. «Ca va se faire !», affirme Fabienne Duliège qui précise que les études sont en cours et que les travaux pourraient commencer prochainement.
Direction Rumilly ! Les aménagements de la route départementale se poursuivent. La première phase a concerné le secteur du Vieux Marigny. Elle est aujourd’hui achevée, même s’il reste quelques ajustements.
Au centre du bourg de Marigny-Saint Marcel, le chantier avance mais il reste encore deux à trois mois de travaux. La dernière tranche concerne le secteur du hameau de Saint Marcel : les plans sont prêts, reste à réaliser la maîtrise foncière pour démarre les travaux. «D’ici une année, on en aura ainsi terminé de cette sécurisation de l’axe Alby-Rumilly», promet Christian Heison.
Un pont sur le Fier
Un «gros» chantier devrait être plutôt spectaculaire. Il concerne l’axe Rumilly-Vallières. Et plus exactement le Pont Mottet. Ce pont construit en 1863 nécessite, pour le trafic routier, une rénovation dont on parle déjà depuis longtemps, et qui imposerait de fermer totalement la route durant plusieurs mois. Pourtant les services départementaux se sont donné le temps de la réflexion. Et une autre solution se dessine : un nouveau pont.
L’idée n’est pas farfelue : aujourd’hui, l’utilisation d’éléments préfabriqués rend ce type de construction plus facile et moins coûteux, en réduisant les délais d’installation. Le projet, ce serait de jeter un nouvel ouvrage sur le Fier, qui supprimerait les lacets actuels, très accidentogènes, et permettrait de clarifier la circulation. La décision doit être prise cette année, mais ce nouveau pont permettrait, entre autres avantages, de laisser la place aux déplacements «doux», permettant aux vélos d’utiliser le pont actuel, à l’abri des voitures et camions.
Jonction plutôt que déviation
La circulation, c’est «le» gros problème actuel que doivent traiter les élus communautaires, municipaux et départementaux.
Pour Christian Heison et Fabienne Duliège, le travail en partenariat entre la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie, l’Agglomération d’Annecy et le conseil départemental est nécessaire pour mener à bien les projets. Un exemple !
Lors des débats sur l’élaboration du Plan local d’urbanisme intercommunal menés au sein de la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie, l’idée d’un contournement de la ville de Rumilly a été réactivée. Une idée qui «traine» dans les cartons depuis de nombreuses années, qui nécessiterait la construction d’un nouveau pont sur le Chéran. Une idée défendue par certains, contestée par d’autres. Mais une idée revenue dans l’actualité, avec une approche un peu différente.
Car on ne parle plus aujourd’hui de «déviation» dont les effets n’ont pas que des avantages. On parle de «jonction» entre deux Routes départementales, au sud et au nord de la ville. On n’en est pas encore au premier coup de pelle, mais les études sont programmées : études d’impact sur le terrain qui doivent prendre en compte les effets sur l’environnement, sur le trafic comme sur l’évolution de l’urbanisme. «Il y a beaucoup de travail à mener sur ce dossier. Le département a la forte volonté d’être un partenaire sur ce sujet». Le projet pourrait être mis sur les rails dans les deux années à venir, selon les deux conseillers départementaux qui accompagnent de près la réflexion.
De nombreux autres dossiers sont d’actualité en ce début d’année 2019, sur les bureaux des deux élus. Entre soutiens aux communes, au monde associatif, aide aux personnes âgées, ou déplacements doux. Nous en reparlerons…