«Fin du moi début du nous» un film de Jean-Claude Allard

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Jean-Claude est professeur de Mathématiques (retraité maintenant) et photographe plasticien. Il voyage souvent, crayons et carnets dans la valise… et revient avec de bien belles images.
Jean-Claude habite dans le parc des Bauges, lorsqu’il rentre chez lui il passe inévitablement devant le rond-point des gilets jaunes d’Alby. Sensible à leur cause, il regarde tout ça de loin… puis un jour, il s’arrête pour engager la conversation. C’est le début d’une longue histoire !
Choqué par la misère
Jean-Claude rencontre tour à tour l’ensemble des gilets jaunes rassemblés dans une cabane de fortune près de l’entrée d’autoroute de Rumilly/Alby. 
Sensible à leur cause il choisit de revenir chaque jour appareils photos et caméras en main «pour laisser une trace dans l’histoire» confie-t-il. 
De son point de vue, ce mouvement est différent. Chaque jour pendant près de trois mois, il photographie, filme des brides de vie… De petits épisodes sont régulièrement diffusés sur la chaine You Tube… puis finalement au fil des semaines, l’idée de les assembler pour en faire un film germe naturellement, débute une belle aventure.
«J’aime l’humain»
Jean-Claude a longtemps hésité à réaliser le film, en effet celui de Gilles Perret et François Ruffin venait tout juste de sortir. 
Néanmoins l’approche est différente puisque ces derniers ont parcouru la France des ronds-points pendant une semaine alors que Jean-Claude Allard a filmé pendant trois mois la vie d’un même rond-point, à Alby-sur-Chéran, du 17 novembre au 17 février 2019. Ses amis le soutiennent et l’encourage à réaliser son film, Jean-Christophe Huclin et Frédéric Paschal, des Amis du Monde Diplômatique. 
L’homme adore les voyages, il aime les rencontres, l’humain… Appareil photo toujours en main, il immortalise des moments d’échanges et d’émotions vécus avec les personnes croisées au détour d’un voyage… «Lorsque l’on se trouve dans un pays étranger, la barrière de la langue fait que la communication passe autrement que par la parole. C’est une vraie communication, au-delà du langage, un autre langage» confie-t-il. C’est une habitude pour lui, chaque escapade fait l’objet d’une série de portraits. 
Vivre au quotidien aux côtés des gilets jaunes, c’est comme si «j’avais voyagé à côté de chez moi. J’ai rencontré des personnes que je ne croise pas tous les jours, et créé des liens très forts. En trois mois j’ai eu plus d’échange que dans toute ma vie de militant. Ce qui m’intéresse, ma motivation profonde … je vois qu’il y a une fracture dans la société, il y a ceux qui soutiennent le mouvement, ceux qui ne le soutiennent pas, ceux qui doutent, ceux qui ont peur… Il y a un véritable fossé entre ce qui est véhiculé par les médias et la réalité. Quand on vit à l’intérieur et que l’on voit ce qui est dit on se rend compte que cela n’a rien à voir avec ça». 

La force du film, sa fraicheur
Le film fait état du quotidien, fragile, difficile des gilets jaunes. Il nous est exposé, avec un torrent de sentiments, qui, à travers une histoire authentique et une photographie sobre, joue avec les émotions du spectateur, toujours surpris mais jamais ennuyé quel que soit son engagement.
Difficile de ne pas être happé par cette douceur que l’on retrouve dans les regards. 
Un film documentaire artisanal, réalisé simplement, pour casser les préjugés véhiculés par les médias. 
Un film qui ne laisse pas indifférent, en sortant de la salle on croise une personne et on repense à Vilmée ou quelqu’un d’autre que l’on a vu dans le film. 
Jean-Claude souhaite certainement que le propos du film fasse débat ! C’est ça la patte de Jean-Claude, filmer les gens tels qu’ils sont, chacun avec sa personnalité, tout en respectant les uns et les autres. La meilleure manière de faire passer le message, n’est-ce pas de bouleverser ? L’idée que les choses peuvent bouger, via une palette artistique, est fabuleuse… Après tout Jean-Claude est un citoyen lambda qui fait de l’information en tant que citoyen.

Une avant-première applaudie par les gilets jaunes
Cette chronique de la vie sur le rond-point d’Alby sur Chéran a été présenté lors d’une avant-première privée uniquement aux gilets jaunes, à la salle des fêtes de Saint-Ours. C’est la salle complète qui a ovationné le long métrage. Le film documentaire est effectivement touchant, rire et émotion se côtoient en permanence. «Fin du moi, début du nous» a été projeté à la Soierie de Faverges, à l’espace Malraux de Chambéry. 
D’autres projections sont prévues, ce jeudi 11 avril à la Maison du Parc, au Châtelard à 20h30 ; mercredi 17 avril à Gif sur Yvette (91) au Centre de Formation CGT à 20h30 ; le vendredi 19 avril au ciné forum de Chambéry à 20 h ; le mardi 23 avril au Ciné Forum d’Orange (84) à 18h30 ; le vendredi 26 avril au Ciné Victoria à Aix-les-Bains à 20 h.

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