Grand Lac répertorie les passoires thermiques du territoire
Dans le cadre du Programme Local de l’Habitat, et dans la continuité du Plan Climat, Grand Lac a contacté une entreprise pour cartographier les différents bâtiments territoire.
Cette cartographie a cependant une particularité : effectuée par avion à l’aide d’une caméra thermique, elle permet de vérifier s’il y a des «passoires thermiques» qui dégagent plus de chaleur qu’elles ne devraient.
Un peu de technique
C’est donc dans les nuits des 24, 25 et 28 février, entre 0h30 et 4h du matin, qu’un avion a survolé une surface d’une trentaine de kilomètres carrés par heure. Avec une douzaine d’heures de vol, c’est donc toute la superficie de l’agglomération qui a été cartographie, représentant environ 300 km².
Les caméras utilisées fonctionnent à l’infrarouge. En effet, tout corps émet un rayonnement thermique invisible à l’œil nu mais qui peut être détecté par ces engins. Il s’agit donc de pouvoir faire une cartographie précise et complète avec eux.
La difficulté se situe toutefois dans les conditions météorologiques, qui doivent être particulières : 5° C au sol, pas de vent, pas de nuages, pas de pluie et pas de neige.
Une fois que les images ont été capturées - il y en a 100 000 - elles doivent être traitées par l’entreprise qui les a effectuées. Elle vont donc être assemblées pour représenter le territoire et un algorithme va les étudier afin de pouvoir classifier les déperditions de chaleur.
Les avantages
pour les habitants
Le but de l’opération n’est pas neutre. En trouvant quelles habitations ont des fuites de chaleur, on peut aider les propriétaires à faire les travaux nécessaires. C’est pourquoi Jean Ruez, chargé de mission habitat privé au sein de Grand Lac, déclare : «L’objectif de cette prestation est de sensibiliser la population et les maitres d’ouvrages publics et privés sur la performance énergétique des bâtiments afin de les inciter à engager des travaux d’isolation.»
Une plateforme sera donc mise en place d’ici à la fin de l’année pour permettre aux habitants d’étudier leur situation et savoir où et comment agir. Si un tel délai est nécessaire c’est d’abord parce qu’il faut attendre que les données soient traitées mais aussi former des agents afin qu’ils puissent accompagner efficacement les citoyens.
Comme expliqué par Thibaut Guigue, vice-président habitat de Grand Lac, il n’y aura pas de mesure coercitive concernant l’amélioration des bâtiments. Il considère que la protection de l’environnement doit se faire de manière positive. Pour lui, il s’agit donc d’expliquer aux usagers que des travaux d’isolation pourront être utilisés sur le long terme, avec un impact significatif sur les factures énergétiques par exemple.
En ce qui concerne la protection des données, M. Giordana, président de Action Air Environnement - l’entreprise en charge de la cartographie -, explique qu’elles appartiendront uniquement à Grand Lac. Ainsi, il appelle à se méfier d’éventuels démarcheurs qui déclareraient être missionnés par la collectivité : aucune entreprise n’a accès aux données.
M. H-B