Grève a la clinique Gustav Zander
lundi matin, les salariés de la clinique de rééducation et de réadaptation de Zander, se sont mis en grève. Inattendue par la direction que nous avons rencontrée, celle-ci se poursuivait hier matin.
Pierre Bellina, enseignant en activité physique adaptée et porte-parole des grévistes, anciennement représentant du personnel, nous explique que depuis le rachat de la clinique en 2019, par «Cinq Santé» racheté lui-même par le groupe «Corian» moins d’un an après, qui aujourd’hui s’appelle «Clariane» : le climat social se dégrade. 100% du personnel en CDI du service infirmerie et rééducation étaient en grève, soit une soixantaine de personne en tout sur 110 salariés. Quasiment tout le personnel travaillant sur le site lundi était donc en grève. Les excellents résultats de la clinique auprès des patients soignés, une soixantaine en interne et jusqu’à 110 en hospitalisation de jour, motivent les grévistes à réclamer «leur part du gâteau», suite à l’inflation. C’est l’augmentation de salaire qui les fédère, même si à l’interne, le service infirmerie a également des revendications quant aux conditions de travail : plus de matériels, des ouvertures dans les douches, en raison des chaleurs estivales difficilement supportables. Il n’y a plus de représentant du personnel sur place, mais des représentants de proximité, les représentants syndicaux sont au niveau national. En raison de la grève, les patients ont eu des soins minimums, sans rééducation lundi et mardi matin. Les personnes en hospitalisation de jour, ont été contactées et leurs soins ont été annulés.
La direction du site, prise de cours, mais en pourparlers avec les grévistes, a un champ d’action limité et préconise d’attendre les négociations annuelles obligatoires, qui ont été avancées par le groupe en mars prochain, pour l’ensemble de ses 25 000 salariés en France. L’an passé, ces dernières n’avaient pas données satisfaction aux représentants des syndicats, qui avaient refusé de les signer et en 2022, une revalorisation des salaires à hauteur de 3% avait été concédée. Les grévistes réclament 10% de hausse de salaire, à l’heure actuelle. Pour pallier à la grève, la direction a fait appel à des infirmiers d’autres établissements pour assurer la continuité des soins des patients hospitalisés. Catherine Eudier, directrice de l’établissement, déclare «être en discussion avec les représentants du personnel depuis 15 jours». Pour elle, ce qui a changé, c’est que le personnel ne s’est pas complètement fait au rachat de la clinique, qui était indépendante pendant 30 ans et ne l’est plus aujourd’hui. De même, en termes de salaire, c’est le groupe qui décide, et non plus la direction de la clinique qui a la main. Le mouvement de grève du Zander reste un cas isolé dans le groupe «Clariane».