Grève reconductible à la Communauté de communes

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«Actuellement, les agents d’exploitation, agents de terrain, ont l’obligation de prendre seuls la décision d’intervenir suite aux appels reçus sur le téléphone d’astreinte, de jour comme de nuit, et se rendre sur les sites isolés et dangereux des 17 communes, puisque l’administration ne souhaite être prévenue qu’en cas d’extrême nécessité. Ils doivent également prendre en compte les SMS incessants de la télégestion, de jour comme de nuit. Alors qu’une rémunération d’astreinte de décision (encadrant) existe, et que seul l’agent de terrain répond, gère et  intervient».
La semaine dernière les agents d’astreinte du service Eau et assainissement de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie ont débuté un mouvement de grève illimité et reconductible, pour faire aboutir leurs revendications. 
Les agents demandent que les appels des usagers et les SMS de télégestion ne leur arrivent pas directement lorsqu’ils sont d’astreinte, mais qu’ils arrivent sur le téléphone d’astreinte de décision. Et que, de cette manière, les agents de terrain interviennent exclusivement à l’initiative de leur hiérarchie.

Intervenir à la demande de l’administration
«Avec conscience professionnelle», expliquent-ils, «nous effectuons les missions suivantes : intervention 24h/24h et 7 jours/7 pour les problèmes d’eau potable et usée, de pollution, d’accident sur la voie publique entrainant des dysfonctionnements sur les réseaux d’eau et d’assainissement, de relation avec les autres services publics (pompiers, mairies), de fonctionnement des équipements tels que les réservoirs d’eau et les stations d’épuration. 
Les préconisations du CDG 74 (Centre de gestion Haute-Savoie), rappellent que «l’astreinte est la période pendant laquelle les agents, sans être à la disposition permanente et immédiate de leur employeur, ont l’obligation de demeurer à leur domicile ou à proximité afin de pouvoir intervenir à la demande de l’administration». 
Les agents d’exploitation sont des exécutants, ils n’ont donc pas à prendre de décisions d’interventions  et avoir de telles responsabilités. De plus, dans leur fiche de poste (détail des missions), il n’est pas indiqué que l’agent doive répondre directement aux demandes des usagers et prendre la décision d’intervenir ou non».
Certaines démarches ont déjà été initiées avec les responsables du service et les élus. Mais, «bien que des avancées (vêtements de travail, signalisations, formations habilitation électrique), aient été constatées depuis l’annonce d’un mouvement social, le dialogue social initié par les membres de la FAFPT 74 (Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale) n’a pas abouti. 
Les démarches entamées sont restées vaines». Par ailleurs, l’administration accepte que les agents exercent leur droit de retrait sur les ouvrages en non-conformité et sur les travaux pour lesquels ils ne possèdent aucune habilitation électrique.
Si les agents demandent que les appels passent par le filtre de leur hiérarchie, c’est afin «que le responsable analyse et décide de la nécessité de l’intervention. Pour un service de qualité avec des agents motivés et en sécurité au service des administrés. Et pour une meilleure maîtrise des coûts».
En début de semaine, on en était là. «C’est le statu quo», constatent les intéressés qui maintiennent leur préavis de grève. Et n’excluent pas de nouveaux arrêts de travail. Avec le soutien de l’Union départementale de la Fédération Autonome 74 qui «restera très vigilante sur le respect des dispositions statutaires régissant le droit de grève au sein de la Fonction Publique Territoriale, tant qu’aucun protocole de sortie de crise portant sur les revendications légitimes des agents ne sera pas validé».

 

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