Grève sur le tas, ou juste à côté
Loin de moi l’idée, même fugace, évanescente, de critiquer le moindre mouvement de grève organisée. Parce que je ne connais aucun travailleur, fut-il un peu trop revendicatif, voire «bouffeur de patrons», qui accepte de perdre une partie de son salaire simplement pour ennuyer le monde ou pour prendre un congé spécial.
Non ! A chaque fois, une grève, c’est pour défendre des idées auxquelles ont tient, ou des acquis sociaux qu’on craint de voir disparaitre.
Alors, qu’on soit d’accord ou non, une grève ça se respecte ! Et même si c’est un peu ch…, embêtant ! Et je dis ça alors que, depuis plus d’une semaine, mes programmes radio préférés, ceux de Radio France, sont réduits à une «play list» musicale dont on se demande si elle n’est pas constituée de plus minables fonds de tiroirs de la discothèque. Et j’écoute beaucoup la radio…
Et je dis ça aussi alors qu’on nous annonce les pires ennuis ce jeudi 5 décembre. Une journée au cours de laquelle on va nous resservir sur les radios et les télés (enfin, celles qui fonctionneront !) les éternelles «prises d’otages» subies par des usagers choisis «au hasard» lors de micros-trottoirs édifiants et déjà vus maintes fois.
Bon ! D’accord ! Quand on vit à la campagne, qu’on a un patron plutôt «cool» avec les horaires et qu’on n’a pas de problème de garde d’enfants ou de transports, c’est plus facile. Et on peut prendre les choses du bon côté.
D’autant que moi, je suis plutôt d’accord avec les motifs de cette grève, même si je ne comprends pas grand-chose à cette réforme des retraites qui semble, toutefois, nous préparer une nouvelle «usine à gaz» comme on en connait de plus en plus belles.
Alors quand, à l’Hebdo des Savoie, ils m’ont dit «Dis donc, Marianne, il va falloir te bousculer un peu. On sort le journal avec 24 heures d’avance, à cause de la grève», j’ai d’abord râlé un peu. Une habitude, chez moi. Et puis je me suis dit qu’ils n’avaient pas tort, finalement. Parce que si le journal n’arrive pas à temps, ce jeudi (attention, il vient quand même de Marseille où se trouve l’imprimerie !), et que la grève se poursuit, les informations sur ce qui s’est passé et ce qui va se passer, elles risquent d’arriver bien trop tard.
Et je pense aux gens qui ont organisé, par exemple, les festivités de Noël à Rumilly. Ou celles qui font quelque chose pour le Téléthon. Si personne n’est au courant de leur programme, ça risque d’être difficile pour eux. Alors, bravo, ça c’est bien joué ! Et sans perturber la grève.
Du coup, je me suis mise au travail plus tôt que prévu ! Pour ne pas être en retard. Parce que je sais bien, en toute modestie, que vous lisez en premier lieu cette petite chronique et que si elle n’y était pas, vous seriez déçus. Mais là, je vais peut-être un peu trop loin…
Allez ! Bon courage pour cette journée de grève. Pour certains, ça va être un peu la galère, je compatis. Pour nous, dans mon village, comme on n’a, de toute façon, pas de transports en commun, on ne risque pas d’en manquer spécialement ce jour-là.
Et pour aller à la manif, on s’arrangera entre voisins et voisines.
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