«Il y a moins de risques chez nos commerçants qu’au supermarché !»

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On en a beaucoup parlé depuis l’annonce du nouveau confinement et la fermeture de nombre de commerces de proximité. Les librairies, bien sûr, auxquelles on n’avait sans doute jamais autant été attachés, mais pas seulement. La plupart des magasins non alimentaires sont concernés, obligés de fermer leur rideau durant ces prochaines semaines. Et les décisions du gouvernement, si elles ont voulu répondre à une revendication d’équité entre petites et grandes surfaces, semblent bien avoir plutôt jeté de l’huile sur le feu, ouvrant de larges portes pour les grandes sociétés internationales de e-commerce.
Sans doute Rumilly ne compte-t-elle pas parmi les villes les plus en difficulté, mais la situation du commerce de proximité, celui des « petits » commerçants du centre ville, est déjà suffisamment préoccupante pour ne pas en rajouter encore. C’est dire que, sur les réseaux sociaux, les commentaires sont allés bon train. En particulier en s’adressant au maire Christian Heison.
Une démarche 
d’intervention collective
« S’il vous plait Monsieur le Maire, faites en sorte que l’on puisse rouvrir nos petits commerces », supplie cette internaute, « il y a moins de risques chez nos commerçants qu’au supermarché ! Faites comme certains maires, donnez-nous la possibilité de travailler ». Un appel à publier, comme certains maires l’ont fait dès la fin de la semaine dernière, un arrêté autorisant l’ouverture des magasins. 
La municipalité ne pouvait pas rester inactive face à ce qui laisse planer le risque d’une condamnation à mort de ce commerce de centre ville qui peine déjà à se maintenir en vie. Mais la méthode choisie par Christian Heison passe par d’autres voies que ce qu’ont engagé « plusieurs maires, pour la plupart engagés politiquement, [qui] ont pris des arrêtés d’ouverture des commerces qui leur ont permis d’acquérir une notoriété médiatique évidente mais de court terme, puisque ces arrêtés ne pourront évidemment être validés par les instances préfectorales et donc être mis en œuvre ». 
Dès samedi, le maire a choisi, en attendant de mettre en œuvre des « aides spécifiques », une autre approche du problème. En effet, depuis l’annonce officielle du reconfinement, les élus ont développé des contacts avec le président du Comité d’action économique (CAE) « Rumilly-Alby développement » et le président de l’association des maires de la Haute Savoie, « pour organiser une démarche d’intervention collective, relayée par nos parlementaires », pour espérer provoquer une nouvelle approche du problème « au plus haut niveau de l’Etat ». Avec une volonté de « favoriser l’intervention collective et coordonnée à l’individualisme médiatique ».
« Soyez particulièrement actifs auprès de vos représentants professionnels », invite Christian Heison. « Nos parlementaires peuvent également être très sensibles à vos interventions individuelles ». 
Trouver des solutions
Pour le moment, il, faut bien reconnaitre que l’intervention des maires de France n’a pas vraiment donné de quoi espérer aux commerçants. « Quelle tristesse, ils n’ont vraiment rien compris », se désole une rumillienne. « Les grands de la vente en ligne vont s’en mettre plein les poches ». 
Et personne, au final, ne peut se satisfaire de cette situation qui ne conduit qu’à priver les consommateurs de nombre de produits, du livre aux vêtements entre autres, qu’il leur appartient de juger « essentiels » ou non.
« Dans ce mouvement », ajoute Christian Heison, « nous pouvons, pour le moins, espérer que l’ensemble des représentants professionnels seront également actifs au plus haut niveau. Les interventions collectives doivent prévaloir sur les postures individuelles ».
Il n’empêche que, pour de nombreux commerçants rumilliens, il ne faut pas trop attendre d’éventuelles aides… « Je vais m’activer pour m’en sortir par moi-même et avec mes clients qui reconnaissent la valeur des petits commerces et qui me sont fidèles », pouvait-on lire sur le post d’une commerçante de la ville. 
De leur côté, les élus et acteurs de l’économie locale s’activent pour trouver des solutions. « Nous travaillons sans relâche avec le CAE et l’association des maires […] Nous devrons très rapidement penser à la situation de nos entreprises à la sortie de cette phase de reconfinement pour évaluer les aides spécifiques à mettre en œuvre pour « sauver » la vie économique de notre territoire » .
En attendant, la plupart des commerces concernés par les fermetures ont développé des solutions alternatives. Pour beaucoup, cela passe par le « click and collect », le « drive », les commandes par téléphone, la vente à emporter pour les restaurants, etc. En utilisant le plus possible l’outil informatique.
« Il faut continuer à se battre pour une réouverture au plus vite de nos commerces de proximité afin que la mort des petits commerces et de nos centres ville ne vienne allonger la liste des victimes de ce virus ».
Avec un cri du cœur, à l’adresse des élus locaux : « Si vous pouvez faire quelque chose à votre niveau faites-le ! ». Et un appel au public des clients invités à afficher leur proposition : Je sauve mon commerce. J’achète en proximiuté ou j’attends la réouverture de mes commerçants ! ». 

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