Ils ont parcouru 17 pays et plus de 15 000 km pour rejoindre la Corée du sud à vélo !

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Ils l’ont fait ! Le Haut-Savoyard Florian Coupé et ses deux coéquipiers originaires du nord de la France sont arrivés au bout du projet qui leur tenait grandement à coeur : se rendre à vélo en Corée du Sud, pour participer au 25ème Jamboree mondial du 1er au 12 août, le plus grand rassemblement de scouts de la planète. Ces trois amis, devenus chefs scouts, se sont rencontrés durant leur jeunesse à travers cette passion commune. Partis le 3 janvier de Moisson, dans les Yvelines, leur objectif était d’atteindre la ville de Saemangeum sans recourir au moteur, essentiellement à la force des mollets, pour vivre une véritable « Cyclodyssée » tout en transmettant le goût de l’aventure et de certaines valeurs aux jeunes du monde entier.

Sept mois d’aventure à travers l’Europe et l’Asie

Florian, Antonin et Pierre ont ainsi parcouru 15 606 kilomètres à travers 17 pays, entre Europe de l’Ouest, Europe de l’Est, Asie Centrale et Asie de l’Est, à la découverte de paysages diversifiés, de différentes cultures et populations. De retour au bercail, Florian se remet de ses émotions et renoue avec la vie sédentaire avant de reprendre le chemin du travail. Cet ingénieur dans la transition écologique qui conseille les collectivités locales sur leurs stratégiques énergétiques, est également réserviste au 27ème Bataillon des Chasseurs Alpins à Annecy. Il revient sur ces presque huit mois de périple non sans encombre mais qui furent riches et enrichissants.

France, Allemagne, Autriche, Slovaquie Hongrie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Géorgie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Russie, Mongolie, Chine, Corée du Sud… Tout autant de pays traversés et de peuples rencontrés, au gré des saisons, avec des aléas météorologiques et géopolitiques qui n’ont jamais découragé ces trois aventuriers dans l’âme.

«Nous sommes très contents d’avoir atteint notre but»

« Nous sommes très contents d’avoir atteint notre but, surtout au vu du contexte géopolitique de certains pays qui nous a donné des sueurs froides ». En effet, les coéquipiers ont rencontré des obstacles qui auraient pu compromettre leur épopée et qui l’ont parfois perturbée les obligeant à prendre deux fois l’avion. « Nous avons pris un petit avion pour rejoindre la Corée depuis la Chine. Nous aurions aimé traverser les 500 kilomètres de Mer Jaune en bateau, mais les deux pays ne se sont pas remis d’accord sur les délivrances de visas, donc pour le moment les ferries ne transportent pas de passagers ». Précédemment, ils avaient été contraints de prendre un avion en Géorgie pour rejoindre l’Azerbaïdjan. « Nous avons aussi eu peur de devoir prendre l’avion pour atteindre la Mongolie depuis le Kazakhstan, coincés entre la Russie et la Chine. La Chine refusant les visas depuis les pays d’Asie Centrale, nous avons pu obtenir un visa de transit russe d’une validité de trois jours qui nous a permis de traverser une partie du sud du pays en train puis en bus, en passant par le massif de l’Altaï ».

Une centaine de kilomètres par jour

Florian et ses coéquipiers ont roulé au rythme d’une centaine de kilomètres par jour, avec au moins une journée de pause hebdomadaire pour se reposer ou pour se consacrer aux diverses démarches administratives. En Europe, ils ont passé leurs nuits dans des gîtes partenaires scouts puis ont ensuite principalement campé, notamment dans les zones désertiques, et ont passé quelques nuits chez l’habitant : « En Asie Centrale, notamment en Ouzbékistan, les gens sont très accueillants ». Côté météo, ils ont rencontré « tous les temps possibles et inimaginables, dont deux tempêtes de sable dans le désert de Gobi », et des moments plus favorables où le vent les poussait, ce qui leur a parfois permis de faire deux étapes en une. Ils n’ont jamais baissé les bras, pour ne pas dire lâché les pédales, même lors des quelques intoxications alimentaires qui les ont successivement bien fatigués. « Nous avons globalement eu beaucoup de chance, et nous avons crevé 15 fois ce qui n’est rien sur 15 000 km ». Un des souvenirs marquants dont se souvient Florian est la traversée du plateau du lac Son Koul au Kirghizistan, à plus de 3000 mètres d’altitude, où ils sont arrivés avec un mois d’avance fin avril. « Il faisait beau, c’était grandiose. Mais nous étions absolument seuls, livrés à nous-mêmes, avec peu de nourriture et beaucoup de neige dans laquelle nous nous enfoncions. C’était la partie la plus risquée de notre « cyclodyssée » mais aussi clairement la plus belle ».

Un Jamboree mondial chamboulé mais émouvant

Ils sont arrivés à Séoul le 24 juillet et à Saemangeum le 2 août, sur le site du Jamboree mondial. « Nous avons eu un super accueil, à la fois des organisateurs et des participants. Et nous avons retrouvé des personnes rencontrées tout au long de notre périple, qui nous avaient soutenus et aidés. Le Jamboree, c’était beaucoup d’émotions et de bonnes ondes, même si le rassemblement en lui-même était un peu chaotique ». Malgré la canicule puis le typhon qui ont fortement perturbé le rassemblement, frôlant l’annulation et contraignant les organisateurs de le déplacer à Séoul, les trois Français en gardent un beau souvenir : « Nous avons passé notre temps à répondre à la presse et à présenter notre périple aux jeunes du monde entier. Nous avons été agréablement surpris par leur enthousiasme, beaucoup sont motivés pour ce type d’aventure et nous avons très envie de les soutenir et les encadrer. Je suis en contact avec l’organisation polonaise et mondiale du Jamboree pour essayer de proposer quelque chose pour le prochain rassemblement qui aura lieu en Pologne en 2027. Les transports, c’est le gros sujet environnemental de ce genre de rassemblement. 99,9% des participants, hors Coréens, sont venus et repartis en avion ».

« Nous souhaitons encourager les jeunes »

Les trois aventuriers cyclistes ont été soutenus du début à la fin, sur les routes et sur les réseaux sociaux, suscitant curiosité, admiration et inspiration. Ils préparent le montage d’un film (52’min) de leur odyssée à vélo dans le but de pouvoir le projeter dans quelques mois au grand public. « Plein de projets nous arrivent, nous allons faire pas mal de choses pour valoriser ce que nous avons vécu. Nous souhaitons encourager les jeunes, être force de conseils, leur montrer qu’il est possible de vivre de grandes aventures sans forcément dépenser beaucoup, leur dire qu’il faut croire en soi. Et bien sûr nous voulons célébrer la vie au grand air, après les années de pandémie qui ont marqué la jeunesse du monde entier ».

Revivez leur voyage et découvrez leurs projets sur Facebook, Instagram et Youtube (pages La Cyclodyssée).

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