Immersion à bord du bateau de la Gendarmerie nationale

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Mercredi 19 juillet après-midi, nous avons embarqué à bord du bateau de la Gendarmerie nationale, au port de Sevrier, pour une heure de patrouille jusqu’à Saint-Jorioz, à l’issue du point presse organisé par la Mission interservices de l’eau et de la nature (MISEN).

Une deuxième embarcation, de la Direction départementale des Territoires (DDT 74), a également sillonné le lac d’Annecy avec à son bord le préfet de Haute- Savoie Yves Le Breton. Le but de cette patrouille coordonnée était de contrôler les usagers, entre prévention et verbalisations, afin de veiller au respect des règles de navigation pour la sécurité de tous ainsi qu’au respect de l’environnement.

Des contrôles entre prévention et verbalisations

Après quelques premiers kilomètres plutôt calmes, le bateau piloté par le chef Thomas Dubost et l’adjudant Stéphane Martel, de la brigade de Faverges (communauté de brigades Faverges-Saint-Jorioz), a soudainement accéléré à la vue de deux passagers d’un paddle visiblement en difficulté. Partis de la rive à Annecy, les deux jeunes qui avaient franchi la bande de rive (zone de baignade délimitée par des bouées jaunes) n’arrivaient plus à rebrousser chemin. Parmi les infractions les plus dangereuses, on retrouve les paddles gonflables, considérés comme des engins de plage, en plein milieu du lac où ils n’ont pas le droit d’être. Les paddles sont chaque année de plus en plus nombreux, et peu de pratiquants respectent le port du gilet de sauvetage pourtant obligatoire y compris dans la bande de rive. Les gendarmes font également de la prévention auprès des pédalos : des noyades sont à déplorer chaque été, souvent dues à une hydrocution en période de fortes chaleurs (perte de connaissance, malaise provoqués par un choc thermique). «Les pratiquants ont des gilets à bord, ce serait bien qu’ils les portent lorsqu’ils décident de se baigner» tient à rappeler l’adjudant Stéphane Martel.

Connaître le règlement spécifique au lac d’Annecy

Un peu plus loin, les deux gendarmes aperçoivent une barque attachée à une bouée jaune et un jeune homme immergé tenant l’embarcation à la main. L’individu ne semblait visiblement pas au courant qu’il est strictement interdit de s’accrocher aux bouées, sous peine d’une amende de 68 euros comme indiqué dans le règlement particulier de police de la navigation sur le lac d’Annecy (RPP). «Si tout le monde s’accroche, les bouées se décalent et après elles ne sont plus dans l’alignement» prévient l’adjudant. Pas de verbalisation cette fois-ci, l’auteur de l’infraction ayant l’air de bonne foi mais le gendarme lui soumet quelques recommandations : «Le règlement du lac est sur le site de la préfecture, soit 41 pages à lire le soir».

Les gendarmes expliquent cibler prioritairement les infractions les plus dangereuses «car sinon, à peine sortis du port, vous passez toute votre patrouille à ne contrôler et verbaliser que des paddles et vous ne faites rien d’autre» souligne le chef Thomas Dubost.

Une des infractions les plus problématiques est le cabotage (navigation de bateau parallèle à la berge, à l’intérieur de la bande de rive délimitée par des bouées jaunes). «Il y a beaucoup de gens qui sautent des pédalos, des baigneurs dont certains font un peu de plongée et lorsqu’ils refont surface, ils peuvent se prendre un coup de coque sur la tête».

10 verbalisations dans la journée

Plusieurs cas de cabotage ont été observés durant la patrouille, entraînant la mise en route de la sirène et du gyrophare bleu. D’abord une famille de touristes saoudiens, avec à son bord un couple et trois enfants. L’embarcation circulait dans la bande de rive. La conversation démarre en anglais pour essayer de leur faire comprendre l’infraction commise. «La difficulté pour les verbalisations des étrangers, c’est qu’il y a la barrière de la langue et qu’on doit en plus faire un encaissement immédiat, avec paiement en espèces». Le conducteur semblant comprendre et coopérer, les gendarmes ne le verbalisent pas. Autre cas, au Roc de Chère, deux jeunes femmes à bord d’un petit bateau longeant parallèlement la rive sont contrôlées. La conductrice, qui ne connait pas le terme «cabotage», explique vouloir juste aller chercher ses amis se baignant un peu plus loin. Les gendarmes l’informent qu’elle peut se rapprocher des bouées mais perpendiculairement à la rive. Les papiers sont bien en règles mais la jeune femme est verbalisée à hauteur de 68 euros pour l’infraction commise. Le nombre de gilets de sauvetage et leur accessibilité sont ensuite vérifiés : «Ceux encore emballés ne servent pas à grand-chose. Si vous coulez, dans la panique, vous n’aurez pas le temps de les retirer de la housse». L’absence de règlement particulier du lac est également constatée, mais pas de verbalisation pour cette fois-ci : la jeune femme est toutefois invitée à télécharger instantanément le règlement sur son téléphone. Au total, 10 verbalisations ont été effectuées dans la journée, avec de nombreux rappels à l’ordre pour le port du gilet de sauvetage et des diverses consignes de sécurité. En 2022, 400 verbalisations ont été relevées.

 

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