Intermarché, un projet abandonné ?
C’était en août 2011 ! En quelques minutes, un incendie violent ravageait le centre d’entretien et de réparation automobile « Roady » sur le site de l’ensemble commercial nord de Rumilly, au lieudit « Le Crêt ». Plus rien ne pouvait être sauvé du bâtiment qui avait dû être démoli.
Depuis cette date, ce secteur commercial reste amputé d’une partie de son potentiel. Et nombre de projets ont été envisagés pour favoriser son développement, autour des deux ensembles « Intermarché » et « Bricomarché ».
Dès 2014-2015, des négociations ont été engagées entre la commune de Rumilly et le groupe « Immo-Mousquetaires », qui gérait l’immobilier des magasins du groupe Intermarché. Pour développer un nouveau projet qui aurait vu la création d’un véritable pôle commercial autour du Bricomarché, comprenant un supermarché alimentaire nouveau, des locaux artisanaux et des magasins « moyenne surface ». Avec, bien sûr, juste à côté, le complexe cinématographique « Les lumières de la ville ».
Des équipements de voirie avaient été prévus pour desservir ces zones commerciales : une nouvelle voie d’accès, des ronds-points pour accéder aux différents magasins, etc. Le tout dans le cadre d’un partenariat entre privé et public… L’objectif de la commune de Rumilly, c’était de profiter des aménagements d’espaces commerciaux prévus sur le site pour réaliser un programme d’équipements publics pris en charge partiellement par la société commerciale. Un PUP, Projet urbain partenarial, avait donc été envisagé, qui permettait de faire financer par un organisme privé des équipements publics rendus nécessaires par des opérations d’aménagement ou de construction ponctuelles.
Retoqué !
Un projet qui, il faut bien le reconnaitre, n’entrainait pas un enthousiasme délirant du côté des commerçants dits « traditionnels », inquiets de voir fleurir des surfaces commerciales qui allaient encore favoriser une désertification du centre ville.
Alors que tout semblait « rouler » pour les promoteurs de ce projet, après un avis favorable de la CDAC (Commission départementale d’aménagement commercial) en juillet 2016, un premier obstacle est apparu avec un retoquage imposé par la Commission nationale ad hoc. Réduction obligatoire des surfaces prévues ! Et, en 2018, malgré un nouveau projet, la CDAC signait l’arrêt de mort du projet en le repoussant carrément.
Si la nouvelle a eu de quoi ravir une grande partie des commerçants du centre ville ou même de la périphérie, inquiets de voir l’installation de nouveaux magasins, elle n’a pas fait l’affaire de la municipalité qui avait élaboré, avec la société Immobilière européenne des Mousquetaires (IEM), un PUP, Projet urbain partenarial, qui aurait permis de partager les frais d’aménagements de l’espace public : voirie, assainissement, eaux pluviales. Cela en prévision, outre du développement du centre commercial, de l’urbanisation programmée de la « plaine du Bouchet ».
Moratoire
Aujourd’hui, le site reste en l’état. Et si un projet de réaménagement de l’actuel supermarché alimentaire semble encore dans les cartons, le développement d’un centre commercial Nord parait bien compromis. D’une part parce que le secteur est déjà largement fourni en surfaces commerciales, au moins pour le moment. D’autre part parce que, parmi les mesures préconisées par la Convention citoyenne sur le climat, et retenues par Emmanuel Macron, le principe d'un moratoire sur les nouvelles zones commerciales implantées à la périphérie des villes semble de plus en plus d’actualité. Pour « retrouver des commerces de centre-ville et mettre fin à un étalement des logements », a déclaré le Président. Alors…
Du côté de la municipalité, pas de remous ! Le dossier de la zone du Crêt semble bien avoir rejoint d’autres projets abandonnés au fond d’un placard d’archives.
Mais qui sait ?