Jace et les Gouzous font rêver les habitants
Jace, artiste graffeur de renommée mondiale, qui a graffé dans quarante-sept pays du monde, a peint ses Gouzous sur les murs de la Ville lors d’un parcours d’art urbain. Rencontre avec Julien Accerani, à l’origine de cette initiative.
Apporter quelque chose qui n’existait pas
En 2018, Julien Accerani souhaite revaloriser l’art urbain. Deux ans après, le MUR est né. «En collaboration avec Isabelle Moreaux-Jouannet, adjointe à la culture, l’idée était de mettre en avant les artistes issus de la culture graffiti», confie Julien Accerani, développeur du MUR. «L’ADN du MUR, c’est vraiment de mettre en lumière des acteurs français, européens et internationaux du graffiti. Les artistes qui graffent sur le MUR ont entre vingt à trente ans d’expérience derrière eux», ajoute-t-il. Aujourd’hui, le MUR d’Aix-Les-Bains, situé place du marché, est le 40e sur 49 créés, mais avec une particularité : c’est le plus grand de France ! Chaque trimestre, les artistes graffent une oeuvre inédite sur une fresque de près de 20 mètres de large, visible par tous. Le choix du lieu a été déterminant. «La volonté était de se positionner sur un lieu populaire, grand, hors standard et peu accessible», explique Julien Accerani. Artiste graffeur de métier, son combat, c’est la reconnaissance de l’art urbain, à toutes les échelles. «Le terrain de jeu, c’est la rue. Débutants comme professionnels, les graffeurs s’expriment dans la rue. Le principe est le même, l’outil est le même. C’est une langue universelle : à travers le monde, on se comprend», précise-t-il.
Le MUR s’étend et devient un parcours d’art urbain
Comme il le dit si bien, «les graffitis sont aujourd’hui de véritables oeuvres d’art aux styles multiples». En 2023, une nouvelle idée émerge : un parcours d’art urbain dans la Ville, à la façon d’un jeu de piste. Près de dix-huit mois de travail ont été nécessaires pour rendre ce projet réalisable. Pour initier ce parcours, le MUR a demandé à Jace, artiste dans le top 10 mondial du graffiti, de dessiner ses Gouzous, petits personnages sans visage qui ont fait la renommée de l’artiste. «Le premier Gouzou a été graffé sur le mur de la bibliothèque. A peine les premières bombes en main que les gens arrivaient en courant. On entendait des gens dire «mais je n’y crois pas, je vous suis depuis des années»», raconte Julien Accerani. «Les gens nous suivaient quotidiennement : des papis, des mamies, des jeunes ; tout le monde se sentait concerné». Afin de boucler la boucle, l’inauguration de ce parcours urbain inédit s’est déroulée vendredi 27 septembre au musée Faure, un partenaire fort du MUR. «Le musée comme le service d’art et d’histoire de la Ville nous soutiennent financièrement et logistiquement. Il y avait une volonté de relier le MUR au musée, avec une toile d’art urbain pour final. Jace a refait une oeuvre de Degas avec son Gouzou. L’alliance entre art classique et art urbain était faite», explique Julien Accerani.
Plusieurs enseignants ont joué le jeu
«Jace a graffé un de ses Gouzous sur un des murs de l’école maternelle du Centre. Les maîtresses sont venus avec les enfants, afin qu’ils rencontrent Jace et qu’ils découvrent l’art urbain. Dix-sept classes sur six établissements ont déjà des projets autour de cette initiative. Les professeurs de français et d’arts plastiques dans les collèges et les lycées souhaitent monter des projets et créer des synergies. A l’école maternelle du Centre, les élèves ont imaginé un concept où le Gouzou voyage à travers les pays. Ce petit personnage va donner envie aux jeunes d’apprendre la géographie, cette finalité est géniale», souligne Julien Accerani.