J’ai 20 ans, je m’appelle Clara Journet et je suis fille de paysans…

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La DNC, le pire cauchemar de tous les agriculteurs et de leurs proches.

Ma famille, au hameau de Marigny,  attendait son tour, car oui, dans ces moments-là, ce n'est qu'une question de temps, où les jours défilent, avec, à chaque bobo, la boule au ventre, à prier que ce ne soit pas cela.

Mon père, mon oncle aimaient leurs vaches. Ce n'était pas seulement un outil de travail, et loin de là. C'était une partie d'eux, c'était comme leurs enfants, ils les aimaient. Un lien unique, qui va au-delà du simple soin et de la rentabilité : ils les considéraient  comme une extension d'eux-mêmes, les nourrissant avec autant de dévouement que s'il s'agissait de leur propre famille.

Quand ils montaient à la traite, le matin aux aurores et le soir, 365 jours par an, ils se levaient heureux ; heureux de retrouver leurs vaches, heureux de contempler ce magnifique lever de soleil qui se reflétait sur le dos des bêtes, heureux d'avoir réussi à faire vivre l'exploitation de mon arrière-grand-père et de mon grand-père.

Mon père, mon oncle, mon frère les appelaient toujours « belles ».

Samedi 2 aout 2025, j'ai prié, j'ai crié, j'ai pleuré, et j'ai écrit ces quelques mots, mais rien n'a suffi ... EUTHANASIE...

Aujourd'hui, on peut dire que la DNC (ou l'Etat) aura eu raison de nos belles et que le lever de soleil se reflètera désormais sur la salle de traite vide, laissant, une fois de plus, de nouveaux paysans  contempler ce triste spectacle, le cœur meurtri  par cet assassinat qui marquera leur vie entière.

Pour mes grands-parents, mes parents, mon oncle, mon frère, je remercie tous les voisins, les amis, la famille, la mairie,  qui nous ont  apporté leur soutien chaleureux face à  cette cruelle décision qui reste pour nous, incompréhensible.

→→→→→Clara

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