«Je me suis positionnée sur un désendettement massif de la commune»

Lecture 7 minute(s)

Sylvia Roupioz, maire de Boussy depuis 20 ans et conseillère régionale depuis 7 ans, dresse le bilan de l’année 2022 et aborde les perspectives 2023 pour sa commune de 524 habitants. Elle évoque ensuite ses missions au sein du Conseil Régional et son rôle de proximité dans la vie des habitants, des entreprises et des communes.

Quel bilan faites-vous de l’année 2022 ?

«Nous avons entrepris un certain nombre d’actions dont divers travaux d’aménagement des bâtiments communaux, notamment avec le changement de la porte du garage de la mairie pour sécuriser le matériel de l’employé communal. Nous avons finalisé les travaux de l’enveloppe extérieure de l’école, avec le renforcement des pylônes du préau et la pose de zinguerie sur les fenêtres. J’en suis ravie car l’école est une priorité depuis toujours. Nous nous étions occupés au fil des années du matériel, de l’équipement en ordinateurs, il y a d’ailleurs un renouvellement du matériel informatique, et nous avions mis en place les aménagements des deux classes pour les 44 élèves. J’en profite pour remercier les instituteurs qui travaillent en très bonne intelligence avec la Commune, c’est un plaisir de travailler avec eux. Nous apportons aussi une participation financière sur les séjours de classes de neige. Côté salle des fêtes,  nous avons finalisé les travaux d’aménagement du parking à vocation intercommunale, financé par le Département et la Région, et nous avons posé des barrières afin de privatiser le parking attenant au bâtiment».

«Nous avons mis en route un dispositif de quatre caméras de vidéoprotection»

«Nous avons posé des radars pédagogiques sur la zone d’agglomération de la RD31, au niveau du carrefour de Marlioz et du carrefour de Lachenaz, et nous envisageons d’en repositionner deux sur la RD248 qui relie Marlioz et le chef-lieu. Nous avons mis en route un dispositif de quatre caméras de vidéoprotection, pour protéger le secteur de la salle des fêtes qui est isolé, le chef-lieu et le carrefour de Marlioz, ce dernier sur demande de la gendarmerie qui a effectué un maillage des axes pertinents dans le département Pour anecdote, un dépôt sauvage a eu lieu aux abords de la salle des fêtes, et grâce à la vidéoprotection, nous avons pu identifier l’individu, porter plainte et le monsieur, en plus d’être condamné à une amende, est venu enlever ses déchets. Concernant la sécurité des concitoyens, je rebondis sur l’éclairage public. Nous allons dans les semaines à venir arrêter d’éclairer de 23h à l’aube, mais je souhaite quand même rappeler que l’éclairage public a été créé pour répondre à des problématiques d’insécurité la nuit. Ce n’est heureusement pas le cas à Boussy mais il me semble important de ne pas incriminer les communes, en proie à de la délinquance nocturne, qui font le choix de conserver un éclairage public».

Qu’en est-il de la croissance démographique ?

«Nous avons accueilli une douzaine de nouveaux habitants en deux ans. J’ai coutume de dire qu’à une certaine époque, un bon maire était quelqu’un qui choisissait de développer sa commune. Aujourd’hui, on peut se poser la question de savoir si un bon maire n’est pas quelqu’un qui décide de ne pas la développer. Pour ma part, j’ai toujours défendu un développement extrêmement mesuré de ma commune».

Quels sont les grands projets 2023 ?

«Nous allons engager une étude thermique des bâtiments pour répondre à la crise énergétique. La manne financière apportée par la vente de deux terrains nous permettra d’envisager des travaux d’isolation et nous serons peut-être amenés à changer les chaudières, celle à gaz qui chauffe l’école et l’église et celle à pellets qui chauffe la mairie et les appartements au-dessus. Nous verrons tout cela en fonction des résultats de l’étude thermique. Des travaux de réfection de voirie, de la route de la Croix Blanche jusqu’au carrefour de Lachenaz, démarreront début février. Nous allons procéder à un décapage des façades de l’église. Ce sera un nettoyage, car il y a notamment de la rouille et de la mousse, afin de lui rendre son aspect initial, sans refaire les peintures. L’année dernière, j’avais pris contact avec une entreprise qui proposait une nouvelle technique de décapage des façades à l’aide d’un drone connecté à un karcher, ce qui était une idée très novatrice mais elle n’a jamais donné suite donc cette année j’envisage de faire faire un ravalement de façade de manière plus classique.»

«Créer un espace de convivialité et de partage»

«Nous allons remplacer le matériel roulant de la mairie et nous venons de doter la commune d’une balayeuse, d’un montant de 6000 euros, mise à disposition des agriculteurs pour nettoyer sur les routes les traces de leur passage et de leurs travaux de labour, d’épandage de fumier, de manière à conserver une voirie propre. Cela fait suite à une rencontre organisée autour des questions de la propreté de la voirie communale et de la responsabilité, car c’est celui qui la salit qui est responsable en cas d’accident. Nous allons sans doute lancer une étude d’aménagement d’un lieu de vie au chef-lieu, près du réservoir, pour créer un espace de convivialité et de partage. Je tiens à préciser que je me suis positionnée sur un désendettement massif de la commune avec l’idée qu’il n’y ait plus d’endettement du tout à la fin du mandat. Donc tous les projets engagés sont en autofinancement, et cela nous oblige à les entreprendre graduellement. En revanche, je vais conserver une enveloppe financière, chaque année jusqu’à la fin du mandat, sur les travaux de voirie».

C’est votre quatrième mandat, envisagez-vous un cinquième ?

«J’ai la chance d’avoir un travail très valorisant pour moi-même, qui m’apporte beaucoup, qui a du sens et qui donc me procure un réel intérêt. Ce travail demande de la réflexion, de la persuasion, de la curiosité, de la représentation et tout cela est enthousiasmant. Mais j’arrête tout à la fin de ce mandat. C’est à double tranchant car le travail, je le connais par cœur, en revanche, le monde change vite et j’ai conscience, compte tenu de mon âge, que je n’incarne pas l’avenir. A un moment donné, il faut savoir passer la main et passer à autre chose. La commune ne m’appartient pas, et j’aime beaucoup l’idée d’être un passeur de relais. Je sens un vivier de gens tout à fait capables de prendre la suite. Je saurai m’occuper, j’ai mille centres d’intérêt et idées, je ne m’ennuierai jamais».

Publicité

Lire aussi

Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil