Je recycle, mais quand même !

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Je crois bien que cela fait au moins vingt ans que je recycle ! Mes déchets, bien sûr, vous aviez compris ! 
Depuis que je suis toute jeune, j’essaye de jeter le moins possible. Je répare, je réutilise, je composte, je porte à la déchèterie. Même si je n’ai pas la prétention d’être irréprochable, je crois honnêtement que je suis plutôt pas mal sur ce point.
C’est vrai que quand, comme moi, on est bien persuadée que si on ne s’y met pas un peu, on va étouffer sous nos déchets et qu’il faut tout faire pour limiter le gaspillage, le recyclage et l’économie sont des vertus cardinales. Et, finalement, ce n’est pas un gros effort. Les bouteilles à la benne à verre, les emballages en plastique dans le conteneur correspondant, comme les papiers et cartons, les épluchures au compost du jardin, etc. Une fois qu’on a pris le coup, c’est automatique.
Mais il y a quand même quelques trucs qui me chiffonnent. Parce qu’on nous dit, et c’est sans doute vrai, que nos bouteilles d’eau minérale sont recyclées et transformées en je ne sais quoi, que les canettes de soda ou de bières deviennent de superbes vélos, que les briques de lait servent de remblais pour les routes, etc. Bien ! Mais d’abord, ce ne sont que des pis-aller, pour dire qu’on fait quelque chose de tous ces détritus. 
Et le système a ses limites. Par exemple, on sait maintenant que seulement 60% des bouteilles en plastique sont recyclées en France. On se demande où vont les 40% restants… Et on apprend que le plastique de ces bouteilles, qui devrait être utilisé à nouveau pour de nouvelles bouteilles, ne peut l’être que deux ou trois fois. C’est-à-dire que, après, on ne sait pas trop quoi en faire. L’envoyer, comme cela semble le cas, en Asie du sud-est par exemple, où les gens commencent à la trouver mauvaise… 
Bon, je ne suis pas spécialiste, je réagis en simple consommatrice de base, qui veut comprendre. Et je me dis que, plutôt que de recycler, il vaudrait mieux ne pas produire. Ou le moins possible. Parce que j’ai bien l’impression que ces injonctions à recycler, si elles sont nécessaires et souhaitables, sont surtout un alibi pour nos pollueurs habituels. «D’accord, on produit des déchets, mais on recycle !». Tu parles ! 
Cette semaine j’ai appris un truc qui m’a laissée pantoise. On utilise des tonnes de papiers que l’on collecte minutieusement pour qu’ils soient recyclés. Et bien la seule entreprise qui, en France, produit du papier d’imprimerie entièrement recyclé a mis la clé sous la porte. Fermée ! Allez comprendre…
Alors, je vais évidemment continuer à recycler : ma famille, comme toutes les autres, produit son quota de cochonneries qu’il faut bien éliminer. Mais je vais les «brancher», mes gamins comme mon mari. Et faire la chasse à tout ce qui, en matière d’emballages, n’est pas indispensable. Je vais faire mes courses avec mes sacs et mes récipients, fabriquer plutôt qu’acheter. 
J’avais entendu dire que je ne sais plus quel service «développement durable» ou «environnement» d’une de nos collectivités voulait publier un catalogue des magasins qui acceptent que l’on vienne avec ses propres sacs et ses boîtes. Des boutiques «sans emballages» en somme. Alors, c’est pour quand ?
 

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr

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