«Je suis impatient de disputer un championnat de France»
A 33 ans dont 10 années de boxe professionnelle, le Rumillien Mehdi Madani piaffe d’impatience de disputer un championnat de France. Ce ne sera certainement pas encore en 2019 car il n’est pas parmi les meilleures challengers du moment dans sa nouvelle catégorie des poids moyens (72kg504). «J’ai besoin d’être classé et ce combat qui intervient le 20 avril est l’occasion de faire un bon en avant pour me rapprocher du rôle de challenger. Ce championnat de France, j’avoue franchement que je le trouve long à venir. J’aimerais tellement terminer ma carrière sur une bonne note»
En 2017, Mehdi Madani a eu cette opportunité alors qu’il boxait en super moyen (75 kg), soit dans la catégorie supérieure. «Mais j’ai préféré décliner l’offre car je n’étais pas dans les meilleures conditions d’entraînement. On n’avait plus notre salle, seulement le gymnase de l’Albanais où il faisait froid. Et à cette période je sortais tout juste d’une grippe. Je n’ai pas voulu disputer un champion de France en étant trop juste.
Un titre de cette importance, on ne le dispute pas à moitié, on y met toute son énergie ou pas tout. Depuis un an j’ai descendu d’une catégorie où je me sens nettement plus à mon aise, mais je sais que cela demande du temps et des combats pour m’y refaire une notoriété».
Il est vrai que Mehdi ne figure pas encore sur les tablettes des instances fédérales mais son prochain combat de haut niveau est une porte d’entrée dans le giron national.
On parle d’un prochain adversaire Serbe contre lequel il lui est proposé un combat en huit reprises. On connaît les qualités d’endurance du Rumillien pour emmener loin son opposant.
Mehdi Madani a remporté sa première ceinture internationale l’an dernier dans ce même gymnase de l’Albanais. Depuis il a boxé en décembre à Pontcharra (victoire aux points) puis à Echirolles en mars dernier où il a été déclaré vainqueur au 5e round par arrêt de l’arbitre. Son premier succès par KO.
Douze mois sur douze, Mehdi Madani
enfile les gants
Il n’arrête presque jamais l’entraînement. Douze mois sur douze, c’est lever aux aurores pour aller au boulot puis à 17h ou 17h30 il rejoint la salle de boxe du lundi au vendredi.
A l’issue de ses entraînements, il ne quitte pas la salle pour autant. Il coache les filles et les jeunes. Presque un sacerdoce pour la boxe. Le week-end il n’est pas rare de le voir faire un long footing. «J’ai toujours envie de m’entraîner et de progresser dans ma discipline. J’espère décrocher le graal un jour ou l’autre. J’ai un but à atteindre et je m’en donne les moyens».
Mehdi Madani n’a jamais cherché à brûler les étapes. Il a enchaîné les combats comme ils venaient et toujours avec une préparation soignée. Il a une hygiène de vie irréprochable sans télé, ni sorties et encore moins d’alcool. Une vie d’ascète.
Le Rumillien sait surtout que sa carrière est plus derrière que devant. A 33 ans et toutes ses dents, il a suivi les traces de son frère ainé Sébastien qui a raccroché les gants l’an dernier à l’occasion d’une dernière victoire lors son jubilé.
Mehdi Madani a démarré très jeune dans la boxe, a disputé 30 combats chez les amateurs dont 20 succès. Il a disputé 3 finales de championnat de France, a été champion Dauphiné Savoie. Chez les professionnels il a débuté en novembre 2009 par un premier succès.
Il en compte aujourd’hui 17 au compteur pour 8 défaites dont 1 KO au Canada et un match nul. Il s’apprête donc à disputer son 27e combat avec la même énergie et la même passion.
Devant son public, le 20 avril à Rumilly, on ne peut que lui souhaiter une nouvelle et belle victoire. «Je ferai en sorte de l’emporter ne serait-ce que pour remercier tous les gens qui me soutienne et notamment mon employeur Pascal Bortoluzzi qui me laisse tout le loisir de m’entraîner».