Jean-Bernard Buisson, la vie par passion

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Seysselan depuis toujours, Jean-Bernard Buisson a une passion : la nature. C’est ainsi qu’il a articulé tout sa vie autour de la découverte et l’exploration de la planète, de la Chautagne à l’Amérique du Sud. Cette passion lui est venue quand, avec son grand-père, il pêchait à la ligne dans le Rhône après l’école, s’émerveillant devant les martins-pêcheurs qui se posaient sur sa cane. Pourtant, une fois plus âgé, ses parents l’emmèneront à Paris pour y effectuer sa scolarité secondaire, ce qui lui permettra, selon ses dires, d’être en léger décalage par rapport à une culture parisienne et une culture rurale, chacune le rejetant un peu. Mais il n’en souffre aucun regret, considérant même que c’est de qui lui a permis d’observer et comprendre, se considérant comme étant «le pas d’ici».
Une fois ses études d’agriculture terminées, Jean-Bernard a décidé que la vie parisienne n’était pas faite pour lui, préférant revenir à Seyssel, chez son grand-père. Rapidement, il trouvera un premier métier qui le passionnera, allant à Thoiry pour s’occuper des éléphants et des lions dans le zoo, se prenant pour un personnage de la sérié télévisée Daktari.
L’aventure en toile 
de fond
Mais un jour, il décide de tourner des films animaliers. Sans le sous au départ, il ne s’est pas posé de questions, et a enchainé les conférences dans les écoles de la région jusqu’à ce qu’il ait amassé suffisamment d’expérience pour tourner son premier film en 16mm. Et au bout de dix ans, c’est le Graal. Alors qu’il avait fréquenté la Salle Pleyel à Paris en tant que spectateur, il a pu rejoindre «la grande maison des explorateurs», Connaissance du Monde. Là, il a rejoint les plus grands : Herzog, Lachenal, Desmaison, Tazieff… sont tout autant de noms qui le faisaient rêver et qui avaient eux aussi travailler pour cette société. C’est donc un rêve qu’il réalise, lui qui est revenu présenter des films plusieurs fois, jusqu’à ce que le directeur des tournées lui propose les grands circuits. 

Pendant 25 ans, dont dix années plus fastes, il écumera les salles de France et du monde pour présenter ses films documentaires sur la nature. 
Jusqu’à cette dernière tournée, à Montréal, qu’il qualifie de grandiose, alors que le public français répondait moins présent à ses derniers films sur l’Amérique du Sud.
Une fois qu’il a quitté Connaissance du Monde, il s’est tourné vers la télévision, pour laquelle il a aussi tourné quelques documentaires, principalement sur les mammifères européens.

Fermer le cercle à Seyssel
Enfin, il est revenu à Seyssel, où il a racheté à sa famille la maison dans laquelle il avait grandi pour ouvrir la pêcherie qui est encore là. C’est d’ailleurs pour lui une manière de faire le tour du cercle de la vie, comme le veut la tradition amérindienne dont il s’inspire pour forger sa propre culture. Il fait donc en sorte de faire une pêche durable et raisonnée, lui qui est aussi un défenseur de l’environnement.
De Seyssel, son objectif est maintenant de transmettre ce qu’il a vu et appris, ainsi que partager ses aventures. Il se considère en effet comme un vulgarisateur, qui peut faire prendre conscience au public du monde qui l’entoure.
Mais il n’oublie pas ce qu’il a toujours aimé faire : des films. Alors chaque année, il part entre trois semaines et un mois pour aller explorer des endroits de la planète qu’il n’a pas encore vus et sur lesquels il créera des films. Son autre passion c’est apprendre, raison pour laquelle il ne veut pas s’arrêter. 
Il aurait d’ailleurs bien aimé être un naturaliste du 18ème siècle, époque où il y avait encore beaucoup de découvertes à faire sur la planète, alors que maintenant c’est à l’échelle microscopique que l’on découvre de nouvelles espèces.
Mais maintenant, il va rechercher de la sérénité afin de finir de monter ses livres et écrire un livre. Pourquoi pas des mémoires nous a-t-il confié. 
Les mémoires d’une vie décidément remplie d’aventures et de passion.
 

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