La 5G, à quoi ça sert ?
L'arrivée de la 5G en France est annoncée pour cette année 2020 et la procédure de sélection pour l'attribution des fréquences vient d’être lancée. Selon ses promoteurs, «son déploiement ouvre des perspectives pour de nouveaux usages du numérique». Mais il ouvre aussi de nombreuses controverses et des inquiétudes quant à ses effets sur la santé.
Mais d’abord, c'est quoi la 5G ? C’est la cinquième génération de réseau mobile. La première génération, en 1986, permettait de passer des appels téléphoniques, la 2G (au début des années 1990) d'envoyer des SMS ou des MMS, la 3G en 2004 de surfer sur le web avec son téléphone, et la 4G (2011) de le faire beaucoup plus rapidement.
La 5G, c'est l'ultra haut débit et son utilisation ne se limite pas aux réseaux mobiles. Elle ouvre des perspectives pour le développement des usages numériques.
Les nouvelles performances permettent une expansion des possibilités notamment en termes de services et d'applications numériques : voiture autonome, objets connectés, télémédecine, etc.
Plus d’antennes, plus d’ondes
La 5G, c'est la promesse d'un débit très supérieur à la 4G, avec un nombre d'objets connectés sur un même réseau multiplié par 10. Mais de ce fait, elle nécessite des fréquences toujours plus élevées et suppose l'installation de davantage d'antennes, plus proches des gens et émettrices d'ondes toujours plus puissantes.
La multiplication des antennes fait craindre une augmentation de l'exposition aux radiofréquences. «La 5G augmentera l'exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences», expliquent 230 scientifiques et médecins qui ont lancé en septembre 2017 l’idée d’un moratoire commun sur ce sujet.
D’après ce collège de scientifiques, les ondes émises peuvent avoir des conséquences potentiellement néfastes sur les organismes : risque de cancer, stress cellulaire, augmentation des radicaux libres nocifs, dommages génétiques et du système reproducteur, déficits d'apprentissage et de mémoire, troubles neurologiques.
Selon l'OMS, Organisation mondiale de la santé, les ondes électromagnétiques sont rangées dans la catégorie des cancérogènes possibles. Mais, précise-t-elle, «la recherche n'a pas pu fournir de données étayant une relation de cause à effet».
Quant à l'Anses, l'agence française de sécurité sanitaire, «il n'apparaît pas fondé, sur une base sanitaire de proposer de nouvelles valeurs limites d'exposition pour la population générale». Ce qui signifie qu'il n'y aurait pas de danger pour la santé tant que l'on reste en dessous des seuils d'exposition aux ondes définis par la loi.
Et, selon l'ANFR, l'Agence Nationale des Fréquences, «les téléphones qui seront compatibles avec la 5G n’émettront pas davantage d'ondes que les smartphones actuels, qui se situent sous les seuils réglementaires».
En outre, avancent les promoteurs de la 5G, les antennes émettront des ondes ciblées sur un smartphone et pas en continu, uniquement en cas de besoin.
Mais, pour les militants anti-ondes comme l’association «Robin des toits», pour qui les experts consultés sont «liés aux acteurs du domaine», ces seuils sont trop élevés et «ils ont été faits par les opérateurs eux-mêmes du fait du fort lobby de l'industrie».
Du point de vue de l’environnement, la 5G, comme la 4G avant elle, va contribuer à une consommation accrue de données. L'augmentation des performances entraînera aussi une nouvelle utilisation du numérique.
Le déploiement de la 5G risque donc d'accroître la consommation énergétique pour la production de données, et la pollution numérique.
Le débat autour de la 5G est sans aucun doute loin d’être clos mais les personnes hyper sensibles aux ondes électromagnétiques voient arriver avec angoisse ces nouvelles technologies.
D’autant que, déjà, on parle de la 6G !